mercredi 31 août 2016

Sous la même étoile de Kelley York

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 286
Quatrième de couverture :
Un frère et sa soeur vont devoir trouver le moyen de protéger le garçon qu'ils aiment tous les deux.

Une fois le lycée terminé, Hunter et sa demi-soeur Ashlin, décident de prendre une année sabbatique et d'emménager chez leur père. Là-bas, ils retrouvent Chance, un garçon fantasque avec qui ils passent tous leurs étés depuis l'enfance. Si Chance les a toujours fascinés, ce sont des sentiments tout autres qu'Ashlin et Hunter développent bientôt pour lui. Mais ils comprennent aussi que les excentricités de Chance dissimulent une vérité bien plus noire..









Une très belle découverte qui ne m'a pas forcément toujours convaincue mais qui m'a suffisamment motivée pour lire les trois derniers quarts d'une seule traite. De plus, la fin avait exactement ce qu'il me fallait pour en être satisfaite ; les points positifs ressortent donc bien plus que les négatifs !

Ashlin et Hunter sont frère et sœur de deux mères différentes. Depuis l'enfance, ils passent leurs étés chez leur père, où ils ont fait la connaissance de Chance, un ami qui est devenu indispensable dans leur vie.
Après plusieurs mois sans le voir, et profitant d'une année sabbatique après le lycée, Ashlin et Hunter retournent plus longtemps que d'habitude chez leur père. Leurs retrouvailles confirment que rien n'a changé entre eux trois, ils retrouvent leur relation si fusionnelle d'autrefois. Mais Chance garde un comportement d'ado et passe son temps à mentir, d'après ce que Hunter et Ashlin comprennent... Et si cette attitude et ces mensonges ne cachaient pas un terrible secret ?

En commençant ce roman, je pensais surtout découvrir une romance mais j'étais finalement loin du compte. Il y a bien une petite romance en fond vu qu'Ashlin et son frère éprouvent des sentiments pour Chance et que ce dernier ne cache pas non plus ce qu'il ressent, mais ces sentiments serviront surtout à l'intrigue principale. Ils permettent de nous montrer à quel point la relation du trio est spéciale et forte. Mais l'intrigue est bien plus approfondie que ça et tourne finalement beaucoup autour de Chance. On voit très vite quel secret il cache, avant même qu'Ashlin et Hunter ne s'en rendent compte eux-mêmes mais ça ne gâche pas pour autant le plaisir de la lecture. Et encore moins quand on découvre la fin. Je m'attendais à cette fin. Enfin, plutôt, je l'espérais ! Il ne pouvait pas y avoir d'autres fins possibles et j'en ressors donc complètement satisfaite ! On a le doute jusqu'au bout et c'est juste excellent !
Ce qui m'a un peu dérangé, c'est le manque de réactions, parfois, de certains personnages. Par exemple, quand Chance fait plus ou moins un aveu direct sur ses sentiments, Ashlin, sur le coup, n'est ni choquée, ni surprise, ni déçue, ni joyeuse. Bref, rien. Vu les circonstances, elle aurait dû ressentir quelque chose de vif sur le moment. On apprend plus tard ce qu'elle ressent vis à vis de ça mais ça manque de spontanéité. À la fin, pareil, grosse révélation choc et peu de réactions (même s'il y en a quand même un peu) de la part des personnages principaux. Ça ne gâche pas l'intérêt de l'histoire, elle est suffisamment prenante, j'ai juste trouvé cela dommage.

Ashlin et Hunter sont deux jeunes adultes attachants malgré leur manque de réactions ou de sentiments face à certaines situations. Malgré tout, on en découvre toujours un peu plus davantage sur eux et on prend plaisir à les suivre. La narration est alternée entre ces deux personnages, un chapitre sur deux, et la fin des chapitres est telle que l'on a envie de poursuivre toujours avec le même personnage, que ce soit Ashlin ou Hunter. Ce qui ne donne jamais envie de s'arrêter !
Chance est un personnage que j'ai adoré découvrir. Il est mystérieux et totalement imprévisible. Il est important pour Ashlin et Hunter, ainsi que pour leur père, et on se rend compte de cette importance tout au long de la lecture. Un personnage plein de surprises qui donne du rythme au récit !

En conclusion, c'est une excellente découverte malgré les petits bémols. Un livre qui se lit d'une traite, qui est prévisible pour certaines choses mais toutefois très captivant et satisfaisant. À découvrir !


Chronique de Grenouille

Leçons d'un tueur de Saul Black

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 496 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Katrina, Sarah, Angelica, Shyla, Yun-seo, Leah, Lisbeth... Sept femmes âgées de vingt-quatre à quarante ans. Sept femmes retrouvées mortes aux quatre coins des Etats-Unis. Violées, torturées, exécutées. L'oeuvre d'un homme ou de plusieurs ? Depuis trois ans, la police tourne en rond et n'a pour indices que d'étranges objets découverts dans les corps mutilés des victimes. Aujourd'hui, l'inspectrice à la Criminelle de San Francisco, Valerie Hart, sent qu'elle tient enfin une piste sérieuse. Mais il faudra faire vite, car la prochaine cible pourrait bien être une petite fille de dix ans piégée dans une cabane isolée du Colorado. Alors que ses vieux démons refont surface, Valerie se lance dans une course contre la montre...


"Un grand merci au forum Mort-Sûre ainsi qu'à Pocket édition pour ce partenariat."



Leçons d'un tueur, c'est en fait l'histoire de deux serial killer, deux sadiques aux fantasmes sinistres et cruels, les femmes sont d'abord enlevées, violées, mutilées puis après assassinées ... En parallèle à ça, nous suivons Valérie, 38 ans, inspecteur à la criminelle et en charge de l'enquête concernant les deux pervers depuis 3 ans.

L'auteur sait parfaitement comment nous faire ressentir les émotions, et pour un thriller, c'est super important. En tant que fan du genre, j'aime avoir peur, ressentir l'angoisse, les espoirs, des personnes sur le point de mourir, sur le point de réussir à s'échapper, mais aussi le ressenti de ces fous furieux au moment de commettre de tels actes de barbarie. L'atmosphère est oppressante, digne d'un bon thriller flippant.

J'ai aussi beaucoup aimé découvrir un peu la vie privée de Valérie, je me suis sentie proche d'elle grâce à ça, comme si j'étais son amie, et cela permet d'apporter un rythme à l'histoire, une profondeur. Saul a bien su doser le côté personnel de l'enquêtrice, juste assez pour que l'on s'y attache sans que cela empiète trop sur l'histoire.

Quant au rythme précédemment évoqué, il est vrai que l'on a pas le temps de s'ennuyer, chapitres courts, changements de point de vue, pas de révélations majeures au fil des pages si ce n'est la raison de ces actes monstrueux. Dès le début, nous connaissons "l'identité" des tueurs, l'intéressant ici est donc la manière dont est menée l'enquête, les déductions qu'ils font au fil des pages, le but étant de nous happer et de nous faire tourner les pages.

Pour ce qui est des personnages, Valérie est attachante, et ses problèmes personnels font d'elle une personne entière, l'inspectrice ou l'inspecteur parfait n'existe pas je pense. Mais elle est humaine et c'est aussi pour cela que je l'ai tant apprécié, ce n'est pas un flic sans sentiments, elle est touchée par chaque histoire, chaque victime. Ensuite, il y a les deux tueurs, mentalement déviants et détruits par leur enfance, comme c'est souvent le cas dans les thrillers.

En conclusion

Un très bon thriller, efficace et prenant, mais avec malheureusement quelques petites longueurs. Celui-ci reste malgré tout une belle réussite (surtout pour un premier du genre). Ayant apprécié le personnage de Valérie, j'espère qu'il y aura d'autres romans où suivre ses aventures.

Chronique de Lovereadandbooks

Le démonologue de Andrew Pyper

Année d'édition : 2016
Edition : L'Archipel
Nombre de pages : 295 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le professeur David Ullman est considéré comme le spécialiste mondial de la littérature satanique, notamment grâce à la thèse qu’il a consacrée au Paradis perdu de Milton. Pourtant David, à l’inverse du poète, est loin de croire que notre terre est peuplée de millions d’âmes errantes, invisibles du commun des mortels. Un jour, il est invité à Venise pour y attester d’un « phénomène » surnaturel. D’abord réticent, il cède finalement et s’y rend en compagnie de Tess, sa fille de douze ans. Sur place, les manifestations paranormales dont il est le témoin font vaciller ses certitudes cartésiennes. Avec pour point d’orgue la disparition de sa fille. Sous ses yeux, Tess saute dans les eaux du Grand Canal, mais jamais ne réapparaîtra… Il n’aura dès lors qu’une obsession : la retrouver. Mais tous ceux qu’il croise désormais semblent n’avoir guère plus de consistance que les âmes errantes que décrivait Milton… Et s’il s’agissait de l’œuvre du Diable en personne ?



Tout d’abord, je remercie Louve ainsi que les éditions de l’Archipel pour ce partenariat.

« Le démonologue », en voilà un titre accrocheur et prometteur d’une lecture tendue, rythmée par frissons et peur, tout comme la couverture ainsi que l’avis de Gillian Flynn « troublant, perturbant… un livre qui vous hantera longtemps ! ». Et les éloges continuent sur la quatrième de couverture. « Effrayant, captivant et admirablement écrit » d’après S.J. Watson. Sans compter que ce livre a reçu Le Grand prix du suspense décerné par l’International Thriller Writers. Avec un tel palmarès, il n’en fallait pas plus pour que je sois conquise et persuadée que j’allais lire « LE » thriller fantastique de l’année et accrocher ce titre à la liste de mes coups de cœur.

Hélas, c’est à se demander si j’ai lu le même livre que celui dont toutes ces personnes en font l’éloge.

Certes, les premiers chapitres du « Démonologue » sont très prometteurs. On y fait la connaissance de David Ullman et sa fille Tess. David est professeur à l’Université de Columbia et reconnu comme un éminent spécialiste de la littérature sataniste dont plus particulièrement du « Paradis Perdu » de Milton. Tous deux semblent être porteurs du même don, ou plutôt de la même malédiction. En effet, un être d’un autre monde semble avoir jeté son dévolu sur ce père et sa fille. David et Tess n’en parlent à personne, pas même entre eux.

Vient ensuite ce fameux voyage à Venise, que David n’aurait sans doute jamais accepté s’il avait su que cela ouvrirait la porte vers une inéluctable descente aux enfers. Il sera en effet confronté à des événements plus que troublants mais, comble de l’horreur, cette ville magnifique sera le théâtre de la disparition de Tess. David s’embarque alors dans une course contre la montre à travers les Etats-Unis afin de sauver Tess des griffes de l’être immonde qui la retient en son pouvoir.

Intéressant et captivant n’est-il pas ? Alors, pourquoi ai-je été déçue par ce livre me direz-vous ?

Premièrement parce que la quasi-totalité de la suite de l’intrigue est basée sur ce fameux « Paradis Perdu » de Milton, véritable bouée de secours pour David. Bien que les extraits soient intéressants, ceux-ci, trop nombreux, alourdissent le récit et finalement m’ont totalement fait perdre le fil, voir la compréhension des événements qui jalonnent le voyage de David ainsi que ses interactions avec le démon qui l’a mis au défi.

Puis, beaucoup de personnages apparaissent mais n’ont fait l’objet d’aucun ou de trop peu de développement. Notamment, qui est donc ce fameux traqueur ? Par qui est-il engagé ? Qui en veut donc à la vie de David et pour quelle raison ? Andrew Pyper y fait bien trop peu allusion. Il en va de même au sujet de cette vieille femme qui surgit d’on ne sait où, employée par on ne sait qui et qui est pourtant celle à cause de qui la vie de David va soudainement basculer.

J’ai malgré tout continué à lire ce roman, espérant à chaque page, retrouver l’intensité et la noirceur des premiers chapitres, mais en vain. La fin m’a d’ailleurs laissé plus perplexe que jamais. Je ne suis même pas certaine d’avoir vraiment saisi ou l’auteur voulait en venir. David a-t-il été témoin d’événements surnaturels ou a-t-il été victime d’hallucinations ? Je me pose toujours la question.

Bref, l’intrigue trop confuse, le manque de suspens et de noirceur font de ce roman, dont j’attendais tant et qui me semblait si prometteur une grande déception.

Chronique de Serpentinne

Le Zoo de Mengele de Gert Nygardshaug

Année d'édition : 2016
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 416
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillons, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu'il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles surpeuplées.
Alors il deviendra le bras armé de cette Amazonie que l'homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès.
Alors il les tuera à son tour.
Tous. Un par un.






Merci au forum pour ce partenariat.

Je suis embêtée parce que je n'ai pas d'avis tranché sur ce livre. Le début je l'ai trouvé très sympa puis au bout du dernier tiers je l'ai trouvé long. Peut-être parce que j'étais préoccupée par d'autres choses en même temps ?

C'est l'histoire de Mino, chasseur de papillons, dont la vie sera bouleversée par un événement tragique. Nous suivons sa vie depuis ses cinq ans jusqu'à ses vingt ans. Tout au long, il fait des rencontres et les personnages sont tous attachants et ont chacun une personnalité singulière.
L'histoire commence à devenir longue à la fin des études de Mino et de ses compagnons. A ce moment, l'auteur explique les actes que chacun des personnages accomplis mais sans y ajouter d'actions, ce sont des énumérations de faits. C'est à partir de ce moment que j'ai décroché du livre.

Je me demande quand même comment sera la suite et je suis un peu curieuse de savoir ce qu'il va se passer.

Pour conclure, l'histoire est bien mais manque d'action à un certain moment ce qui fait que l'on peut décrocher totalement.

Chronique de TicaYuna

Le Club tome 1 : Les amants scandaleux de Robin Schone

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 448
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Après vingt-quatre ans de mariage, l’avocat James Whitcox s’aperçoit qu’il ne connaît rien à la sexualité féminine. Une femme peut-elle éprouver du désir ? Qu’est-ce qui l’excite ? Afin de répondre à ses questions, il pousse la porte du club des Messieurs et des Dames. Il y rencontre Frances Hart, veuve comme lui, qui débarque de sa campagne et semble aussi peu éclairée que lui sur les choses du sexe. Ensemble, ils décident d’explorer les mystérieuses contrées de l’érotisme. À mesure qu’ils franchissent les frontières interdites, la complicité, puis l’amour fleurissent. Mais, dans une société pudibonde et misogyne, la liberté d’aimer se paie très cher...




Robin Schone est une valeur sûre dans la romance historique érotique et avec ce titre, elle montre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent. L’auteure joue encore sur ce qu’elle fait de mieux, elle mêle apprentissage de l’érotisme et personnages ayant déjà un certain vécu, des personnages qui ne sont pas jeunes et innocents, mais des personnages ayant surtout une soif d’apprendre à combler leurs désirs les plus inavouables.

James Whitcox est un avocat accompli et renommé n’ayant jamais perdu un seul procès. Chaque affaire est accepté que s’il est sûr de la gagner qu’il défende un innocent ou un coupable. Cependant depuis la mort de sa femme qu’il ne connaissait finalement pas, il se pose des questions sur les désirs des femmes en général ; ont-elles les mêmes envies ou besoins que les hommes ? Certaines d’entre elles, aiment – elles être caresser ? Désirent-elles la même choses que les hommes ? Aussi décide t-il d’entrer dans le Club des Messieurs et des Dames, un club où hommes et femmes discutent et débattent des relations entre les deux sexes. Les discussions restent relativement chastes et vertueuses jusqu’à ce qu’un jour Frances passe la porte du Club par inadvertance, là James se laisse aller à des questions inconvenantes, choquant les autres membres du club, mais Frances ne se laisse pas impressionner et répond avec un naturel déconcertant et furieuse attrayant. Les échanges du Club prennent alors un tournant plus osé où l’art érotique et les relations intimes liant un homme et une femme prennent une place importante. James et Frances s’explorent, osant des demandes et des gestes terriblement sensuelles puis érotiques, ils se découvrent une passion de la chair. Mais à une époque où l’art érotique est condamnable et la place du femme limitée à un rôle vertueux, les conséquences d’une telle liberté peuvent aussi être dramatiques.

Ce qu’il a de bien avec Robin Schone, c’est que l’on s’éloigne de l’échange de deux personnages à la vingtaine ou trentenaire, ici ce sont deux personnages veufs proches de la cinquantaine, l’un père de deux enfants adultes qu’il ne voit jamais, l’autre mère de cinq enfants et grand-mère. Deux personnages qui se sont toujours accommodés de ce que la société attendait d’eux.

Pour James, fils d’avocat dont le père a décidé de lui forger l’esprit en le forçant à regarder une pendaison alors qu’il était à peine sorti de l’adolescence, un avenir professionnel tout tracé où la froideur du métier a empiété sur sa vie personnelle. Une vie personnelle avec une femme qu’il n’a jamais aimé et qu’il ne connaissait pas vraiment. Alors aujourd’hui à quarante-sept ans, il se pose des questions sur ce qui peut bien se passer dans la tête d’une femme, sur ses désirs, sa place dans l’érotisme et la passion qui peut lier deux corps de sexes opposés. James cherche à vivre ce qu’il n’a pas vécu, il a une certaine prise de conscience et a tendance à casser sa routine habituelle.

« – Je ne veux pas d’une amourette, conclut-il tandis que le désir lui tordait les entraillent. Ce sont des jeux d’enfants. Ce que je veux, c’est une femme avec qui faire l’amour et qui y prenne autant de plaisir que moi. »

Pour Frances, mariée à quinze ans, mère à seize, une vie entière dévouée à sa famille, elle décide de quitter sa campagne familiale à la mort de son époux pour s’installer quelque temps à Londres. Là, elle se découvre une certaine liberté, elle prend soin d’elle en changeant de style vestimentaire, elle découvre les musées, les expositions et les autres plaisirs citadins, découvre le Club des Messieurs et des Dames mais surtout, rencontre James. Sa grâce naturelle, son honnêteté, sa franchise et sa fraîcheur malgré ses quarante-neuf ans vont venir mettre un bon coup de pied dans les discussions bien trop sages du Club.

« Quand j’étais gamine, fit-elle, les gens autour de moi pensaient qu’une veuve qui ne s’enfermait pas dans son deuil jusqu’à la fin de ses jours était une dépravée et, si l’on m’avait demandé mon avis, j’aurais été d’accord avec eux. »

James et Frances vont donc se trouver, d’abord dans un apprentissage mutuel des choses du sexe, découvrir les désirs et les besoins de l’un et l’autre, les plaisirs solitaires inavouables, ils s’explorent, ce qui créera des situations pour le moins incongrues et assez étonnantes voire déconcertantes, puis peu à peu la passion charnelle va faire naître autre chose entre eux, beaucoup de tendresse et surtout de l’amour et de la compréhension. Une certaine satisfaction va s’installer pour l’un comme pour l’autre, une évidence.

« Le plus beau cadeau qu’une femme puisse faire à un homme, Frances, c’est ça ! dit-il. Ni son pucelage, ni sa docilité, mais un chant de pur plaisir. »

On pourrait croire que le roman se finisse ainsi mais pas du tout, l’auteure nous emporte ensuite, dans la seconde partie, dans les démêlés qu’une femme d’un certain âge, veuve et qui s’accrochait à sa liberté pouvaient subir à cette époque. L’appartenance à un homme, le non choix d’un époux, elles subissaient et leur vie pouvaient très vite devenir un cauchemar. Frances va subir un peu ça, et c’est assez triste, mais James sera là pour la soutenir.

Les autres membres du club sont tout aussi attachants ; médecin, secrétaire, artiste, enseignant, etc…, il y a de tout ! Certains sont très prudes, d’autres timides, certains sont vierges, d’autres innocents, certains ont des envies cachées qui finissent par s’exprimer, d’autres ont des vies difficiles que le club permet de fuir, certains s’émancipent et osent, d’autres surprennent… Les échanges au sein du club sont vraiment intéressants, parfois aussi plein d’humour mais toujours dans l’apprentissage du lien entre un homme et une femme.

Robin Schone a une poésie d’écriture incroyablement efficace pour décrire les choses avec une sensualité terriblement émoustillante, il y a certes des échanges entre Frances et James qui paraîtront vraiment surréalistes, mais l’auteure excelle dans le genre, chaque roman est toujours une réussite, mêlant savamment romance, sensualité et sujet sensible pour l’époque et le choix de ses personnages rendent aussi ses romans uniques !

En bref, un roman plein de poésie, de sensualité, d’innocence aussi, un roman qui offre encore, avec beaucoup d’honnêteté et de franchise, une romance historique érotique très réussie sur fond de réflexions d’une société qui était bien loin de valoriser aussi bien la femme que l’homme. Une lecture que je ne peux que conseiller !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire J’ai lu pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

Le Syndrome de la vitre étoilée de Sophie Adriansen

Année d'édition : aout 2016
Edition : fleuve edition
Nombre de pages : 347
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Un garçon, une fille, dix ans de vie commune. De cette équation parfaite naît le désir d'enfant. Puis les difficultés arrivent. Le désir se transforme. Le garçon et la fille aussi. Un couple sur cinq connaît des difficultés pour avoir un enfant.
Derrière cette proportion, combien d'autres statistiques ? De formules intrusives ? De conseils "bienveillants" ? De boîtes de tampons ? De pieds dans les étriers ? D'amis auxquels on ment ? De bouteilles éclusées ? Combien de pensées magiques pour conjurer le sort et cette foutue proportion ?
Voilà des questions - des obsessions- que la narratrice se ce roman tente d'éclairer sous un jour nouveau en découpant sa pensée comme on range la commode de son adolescence.


Stéphanie et Guillaume s'aiment énormément. Leur nouvelle décision ? Avoir un enfant ensemble. Mais voilà, les choses ne se passent pas comme ils l'espéraient et l'enfant tarde à pointer le bout de son nez. Commence pour eux une réelle remise en question avec des proches qui semblent ne pas se rendre compte de la souffrance que cet échec leur fait éprouver. Et si chacun cessait d'y mettre de son commentaire et de son avis pour les "aider" remuant en fait le couteau dans la plaie ?

Ce roman n'est pas le genre que je lis en général. Honnêtement, je ne me serais jamais attardé dessus sans un coup de tête. Parce que le thème est fort et qu'il ne m'a pas touché personnellement, mais parce que j'avais envie de changer littéralement de registre. Ce fut une bonne chose parce que ce roman est assez intense et se lit avec un noeud dans l'estomac du début à la fin. Stéphanie nous fait vivre son histoire, son désir de maternité et ses échecs sentimentaux de manières simples et sans ne rien nous cacher. On en devient ses confidents à cette jeune femme qui ne supporte plus son entourage.

Dès le début, on fait la rencontre de Stéphanie et Guillaume. Un couple tout ce qu'il y a de plus banal avec une légère différence d'âge, Guillaume étant plus vieux que Stéphanie de presque dix ans si je me souviens bien. Ils s'entendent bien et vive un amour intense et passionnel jusqu'à ce que l'idée d'avoir un enfant germe dans leurs esprits. Mais les choses ne se passent pas aussi simplement qu'ils le voulaient et Stéphanie doit prendre des cachets pour améliorer ses possibilités de tomber enceinte. La pauvre se sent inutile, commence aussi à douter de la fertilité de son compagnon et à en avoir ras le bol des avis déplacés de ses proches. Comme si finalement elle était la seule en cause. Stéphanie qui petit à petit s'éloigne de Guillaume pour décider de se reconstruire seule, sans lui, anéantie par les essais cliniques que sa gynécologue lui a fait.

J'ai beaucoup aimé l'accent mis sur la psychologie de Stéphanie qui se sent salit par la science et par les différentes choses qu'on lui fait pour l'aider à avoir un bébé. Elle se sent violée, abusée par les médecins qui ne prennent pas de gants pour lui parler. Stéphanie qui perd confiance en elle, en son couple et qui peu à peu n'éprouve plus d'amour pour Guillaume, se jetant dans les bras d'un nouvel homme espérant reprendre le dessus.

Avant d'être une histoire sentimentale (pas vraiment romantique car Stéphanie va rencontrer plusieurs hommes) c'est avant tout le cri de désespoir d'une femme qui aimerait tant avoir un enfant et qui se retrouve confronté à un entourage qui sans le vouloir la fait descendre plus bas que terre. Elle en devient un cobaye, les médecins essayant plusieurs traitement pour l'aider tandis que ses proches tentent de lui donner des "astuces" super efficace...

Le syndrome de la vitre étoilée, c'est un beau roman intense qui mérite qu'on le découvre malgré un sujet assez dur. L'auteur ne tombe pas dans le dramatique à l'excès et au contraire tente d'être la plus réaliste et sobre possible pour qu'on parvienne réellement à s'attacher aux personnages. Cela a fonctionné sur moi, j'ai passé un très bon moment avec les personnages.

A lire pour :
- le thème assez difficile
- la réalité et la dureté de certaines femmes à enfanter naturellement

a éviter si :
- vous n'aimez pas le contemporain du tout
- les histoires dramatiques ne vous conviennent pas.

Chronique de Louve

mercredi 17 août 2016

Métaquine, tome 1 : Indications de François Rouiller

Année d'édition : 2016
Edition : L'atalante
Nombre de pages : 362
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Régis, dernier de la classe, ne veut pas prendre de Métaquine®, le médicament qui transforme les cancres en écoliers modèles. Des millions d’enfants inadaptés bénéficient pourtant du traitement, au grand soulagement des profs et des parents. Mais Régis craint que la chimie dissolve le Duché, la contrée fabuleuse d’où son imagination tire châteaux, dinosaures et compagnons de jeu invisibles.

La mère du gamin s’est enfermée sous un casque de cybertox, son beau-père rumine des fantasmes de tueur en feuilletant d’abjects magazines. Il n’y a guère qu’une voisine, neuropsy à la retraite, pour l’aider à défendre ses rêves. Ou peut-être, en ville, cette politicienne remuante qui milite contre la distribution de psychotropes à l’école.

Mais que peuvent deux idéalistes face à un géant pharmaceutique et aux milliards de son budget marketing, alors qu’on découvre à la Métaquine® des vertus toujours plus prometteuses et que la planète entière a déjà gobé la pilule ?

François Rouiller, avec ce premier roman, entre d’emblée dans la cour des grands. Métaquine® est le fruit de huit ans d’écriture et de réflexion sur les dérives de l’industrie pharmaceutique, le mensonge publicitaire, les manipulations de masse, l’espoir d’une souveraine panacée. Avec, à la clé, cette question : habitons-nous le vrai monde ou un placebo ?



J'ai pu découvrir ce roman d'anticipation grâce au forum Mort-Sure que je remercie. Mais si le résumé me semblait prometteur et abordait des sujets qui m'intéressent beaucoup, j'ai malheureusement eu beaucoup de mal avec ce livre.

Ce livre a réussi à me perdre dès le début. L'histoire est vue à travers différents protagonistes et chaque chapitre nous permet de nous plonger dans le point de vue d'un de ces personnages. J'ai cependant trouvé le principe très mal amené car vraiment trop confus. On met un temps fou à comprendre les liens qu'il y a entre chaque personnage et je n'ai vraiment pas apprécié le récit à la première personne qui est absolument ennuyeux et lourd.

Tout le problème réside cependant dans l'aspect dénonciation de notre société que s'efforce de mettre en avant ce livre. Ce n'est au final pas seulement l'industrie pharmaceutique qu'il dénonce, mais aussi les médias numériques qui nous font, déjà aujourd'hui, perdre la notion du réel. Et le problème c'est qu'il n'y a vraiment que ça dans le livre. L'histoire n'avance pas et est franchement reléguée au second plan, la faute aux personnages qui ressassent beaucoup trop leurs pensées et avis sur tous ces horribles aspects de la société. J'ai vraiment trouvé l'aspect dénonciation raté car franchement lourd.

Alors, bien sur, il y a quand même un certain intérêt à suivre tous ces personnages car ils englobent vraiment chaque perspective, chaque parti de ce que l'auteur essaye de dénoncer. On peut ainsi suivre les initiateurs du projet publicitaire pharmaceutique autour de la Métaquine mais aussi ses réfractaires, en passant par ceux qui sont directement touchés comme Régis et sa famille. J'ai aussi vraiment apprécié les transitions entre chaque chapitre et donc chaque protagoniste : l'auteur reprend la dernière phrase du chapitre pour commencer le nouveau. Une petite touche de style vraiment sympathique.

Et au final, ce premier tome s'avère tout simplement introductif. La lutte contre la Métaquine ne s'engage et s'organise vraiment qu'à partir des dernières pages. On ne fait que subir un long avant-propos sur la Métaquine qui n'est pas une substance si compliquée que ça, et sur cette vie virtuelle à laquelle s'est abandonnée la maman de Régis qui, elle, est exprimée d'une façon si abstraite qu'elle en devient incompréhensible. Je ne parle même pas du monde que s'est inventé Régis et qui le coupe d'une toute autre façon de la réalité.

Avec les romans d'anticipation, c'est souvent soit très bon, soit très mauvais. Pour moi, Métaquine est a ranger dans la deuxième catégorie. Je n'ai vraiment pas réussi à comprendre où voulait nous mener l'auteur, j'ai trouvé sa dénonciation de la société vraiment lourde et son récit franchement ennuyeux.

Chronique de May

La vie rêvée d'Eve, tome 2 : Le choix de Anna Carey

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 265 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Pour la première fois depuis qu'elle s'est échappée du pensionnat, Ève peut dormir sur ses deux oreilles. Elle vit à Califi a, un refuge pour les femmes. Cependant sa sécurité a un prix : elle a dû abandonner Caleb, le garçon qu'elle aime. Quand elle apprend qu'il a des ennuis, Ève part de
nouveau dans la Zone pour le sauver. Mais elle est capturée et emprisonnée dans la Cité des Sables, la capitale de la Nouvelle Amérique. Là, elle découvre alors un secret terrifiant sur son passé. Ève est tentée de fuir, mais les conséquences de son départ pourraient être mortelles pour ses proches. Il lui faut désormais faire un choix extrême : sauver ceux qu'elle aime... ou risquer de perdre Caleb pour toujours.




Ève vit à Califia, un refuge pour femmes. Elle a donc dû laisser l'homme qu'elle aime, Caleb, derrière elle. On la suit un peu au sein de ce refuge où elle doit s'apprêter à fuir à chaque instant au cas où les soldats du Roi la retrouvent. On assiste à ses belles retrouvailles avec son amie Arden. Puis, voulant sauver Caleb, Ève s'enfuit du refuge avec Arden. Malheureusement, elle s'est fait piéger. Elle est capturée et emprisonnée dans la Cité des Sables où une révélation fera basculer sa vie.

J'avais été déçue par le premier tome de cette saga car je trouvais qu'il n'était pas assez approfondi et qu'il y avait beaucoup de choses simples. J'appréhendais donc un peu mes retrouvailles avec Ève, mais j'en ressors agréablement surprise. La plume de l'auteur est toujours agréable à lire. L'action et le suspens sont au rendez-vous. Lorsque Ève s'enfuit pour sauver Caleb, je ne pouvais pas lâcher mon livre, mais je le pouvais encore moins lors de la grande révélation qui va faire basculer la vie d'Ève, prisonnière dans la Cité des Sables.

J'ai retrouvé encore quelques choses simples, comme la facilité avec laquelle Ève arrive à rentrer en contact avec Caleb alors qu'elle est emprisonnée dans la Cité des Sables. Néanmoins, j'ai trouvé cet opus meilleur que le premier car Ève a mûri. J'ai donc moins ressenti le côté trop "jeunesse" du premier tome. Ève est toujours amoureuse de Caleb et fera tout pour le retrouver. S'agissant de Caleb, il sera prêt à tout pour retrouver Ève, même à risquer sa vie. Nous rencontrons également le Roi qui essaye de nous expliquer pourquoi il a créé ce "monde" et ses règles que l'on trouve immonde.

Pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce deuxième tome. Un tome que j'ai trouvé meilleur que le premier. J'ai maintenant hâte de dévorer le troisième tome !

Chronique de Titisse

Elia, la passeuse d'âmes, tome 1 de Marie Vareille

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 317 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
“Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser”
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l'aider à s’échapper, alors même qu'elle avait ordre de l'exécuter. Accusée de trahison, Elia s'enfuit...




L’histoire démarre sur les chapeaux de roues et nous rencontrons vite les principaux protagonistes qui vont contribuer à l’intrigue. Les chapitres intermédiaires sont vraiment intéressants et permettent de bien cerner le monde dans lequel nous allons évoluer, ses règles, son passé et ses mœurs. La politique se mêle à l’histoire et il s’agit aussi bien de la vie d’Elia et de sa famille que de celles des différentes castes. Ces dernières, au nombre de trois, sont divisées entre les puissants, les commerçants et les travailleurs pauvres.

J’ai beaucoup aimé la seconde partie de l’intrigue qui se concentre sur cette dernière caste et voit apparaitre de nouveaux personnages qui vont prendre de l’importance au fil des pages. Le texte est prenant, l’histoire bien construite et j’ai dévoré ce roman d’un bout à l’autre même si j’ai été étonnée de certains choix.

Le premier concerne le fait que l’histoire et l’intrigue s’attachent assez peu au côté « passeuse d’âmes » d’Elia. Certes, c’est ce métier qui permet à l’histoire de débuter et qui lance donc tout le roman, mettant Elia au bon endroit au bon moment. Mais il a ensuite assez peu de conséquence sur le reste du récit.

Le second concerne la fin qui m’a laissé un goût un peu amer puisqu’elle se rapporte au prologue. Cela m’a donné une impression de stagnation, comme si tout ce qu’Elia avait vécu n’avait finalement été qu’une simple parenthèse dans l’histoire n’ayant pour but que d’arriver à ce fameux prologue. Comme si le premier tome tout entier n’était qu’un immense flash-back.

Je trouve cela un peu dommage d’entourer le récit de ces deux mêmes évènements, minimisant ainsi l’ensemble du texte alors même que celui-ci est vraiment intéressant.

En bref une histoire que j’aurai beaucoup appréciée mais dont la fin m’aura laissée un peu mitigée. J’ai néanmoins hâte de pouvoir lire le second tome et de pouvoir, ainsi, connaître la suite de cette histoire.

Merci à PKJ et au forum Mort-Sûre pour ce roman 

Chronique de Rinne

Hors de Question de Georgia Caldera

Année d'édition : 2016
Edition : Pygmalion
Nombre de pages : 465 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Son leitmotiv ? Ne jamais révéler ses faiblesses. Et pour atteindre son but, Sonia ne se ménage pas. Que personne ne connaisse son vrai visage lui convient parfaitement. Même ses plus proches amies voient en elle une fille légère, frivole et décomplexée. Il n’y a que dans ses photos que le secret affleure la surface…
Lorsque les fantômes de son passé ressurgissent, menaçant de détruire ses remparts, elle panique. Mais, c’est sans compter le hasard qui va mettre sur son chemin le seul être capable de la percer à jour.
Hanté lui aussi, Axel parviendra-t-il à combattre ses propres démons pour la sauver ?




Sonia aime flirter avec les hommes. Mais attention, le flirt sans histoire, sans promesse et même sans contact. Elle ne souhaite qu'une chose : cacher aux yeux de tous qui elle est vraiment et pour se faire, rien de mieux que de passer pour une fille frivole et qui ne pense qu'à s'amuser avec les hommes sans jamais s'investir dans une relation. Photographe douée, elle tente de percer dans le milieu avec ses photos atypiques et originales. Mais voilà qu'elle tombe sur Axel dans un Starbuck et ne peut s'empêcher d'être captivée et intriguée par l'homme au visage marqué par un passé sans doute dangereux. Lorsque le destin le place encore sur son chemin, Sonia lui demande d'accepter de devenir son colocataire, temporairement, parce qu'elle a besoin d'être protégé. De quoi et pourquoi ? C'est ce qu'Axel va tenter de découvrir si la belle se laisse suffisamment approcher.

Je lis peu de romance. Vous commencez à le savoir. Mais quand je tombe sur des romances comme Hors de question, je dis oui oui oui ! Georgia Caldera nous propose une histoire triste, déchirante, pleine de tension, d'intrigue et de moments d'une douceur incroyable pour le couple que forme Axel et Sonia. C'était beau, touchant et tellement juste. L'auteur n'abuse pas du sexe à toutes les sauces et pourtant le roman est intense et donne des papillons dans le ventre ! Ce roman montre bien que ce n'est pas parce qu'on va ajouter 150 pages de cul à toutes les sauces que le roman sera meilleur !

D'emblée, la plume de l'auteur est un délice. On est enveloppé d'une douce torpeur pendant notre lecture, ravie de suivre les aventures de nos héros. Georgia a dans cette saga romantique un truc bien à elle pour nous charmer dès les premières pages. Ce n'est jamais grossier (et ça je valide!), c'est toujours justement écrit à tel point qu'on comprend très vite nos personnages. Sonia, cette femme qui se donne une apparence frivole pour mieux cacher sa souffrance et son lourd secret. Un secret qui est à deux doigts de l'anéantir si elle ne prend pas garde. Sonia cette femme d'apparence si belle et sûre d'elle qui s'écroule dès qu'elle est seule. Une femme qu'on aimerait épauler et soutenir surtout lorsqu'elle évoque son passé auprès d'un homme, un seul. Et là, c'est la claque ! Ce qu'elle a vécu sous les yeux de tous est juste infecte et horrible. Pauvre Sonia ! On souffre avec elle, on ressent sa détresse et on comprend vite pourquoi elle a tant besoin d'Axel et de sa protection, mais surtout de son amour pour elle et de sa patience.

Axel, ce mec qui n'a pas confiance en lui, qui se trouve repoussant depuis un accident qui lui a laissé des cicatrices sur le visage. Un homme qui se bat pour offrir le meilleur à ses trois soeurs. Axel n'a aucune confiance en son physique ni en lui d'ailleurs pourtant très vite, il se sent le besoin et l'obligation de protéger Sonia et de mieux la comprendre. Il sera là quand elle en aura besoin, l'épaulant et l'aidant à affronter son passé alors que lui-même n'en a pas un très reluisant. Axel a ce côté très ours mal léché que j'ai adoré. Cash et parfois sec dans sa façon d'être, il a tellement vécu lui aussi que depuis il a tendance à repousser les autres d’emblée, sans leur laisser une chance. Leur comportement à l'un comme à l'autre ne semble même pas exagéré ! C'est cohérent avec leur caractère, c'est crédible et ça nous touche réellement.

Hors de question fut donc une lecture intense et palpitante. Je suis proche du coup de coeur, honnêtement, c'est presque l'une des meilleures romances que j'ai lu, mais le final est tellement horrible et j'en suis sortie tellement frustrée de le voir se terminer ainsi que je ne peux pas le cataloguer coup de coeur. L'histoire de Sonia et Axel est touchante et tellement belle. Elle prend son temps pour nous atteindre, nous pauvre lecteur. J'ai également apprécié de retrouver même très rapidement Aïdan et Scarlett !

A lire pour :
- la romance touchante et crédible.
- la plume de l'auteur : efficace !
- les personnages intenses et approfondis !

A eviter si :
- vous cherchez une romance érotique.

Chronique de Louve

Audrey retrouvée de Sophie Kinsella

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages : 304
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Audrey a 14 ans. Elle souffre de troubles anxieux. Elle vit cachée derrière ses lunettes noires, recluse dans la maison de ses parents à Londres.
Ça, c'était avant.
Avant que Dr Sarah, son psychiatre, lui demande de tourner un film sur sa famille, pour voir la vie
d'un oeil nouveau : celui de la caméra.
Avant que Linus, un copain de son frère, débarque. Avec son grand sourire et ses drôles de petits mots griffonnés sur le coin d'une feuille, il va pousser Audrey à sortir. Et à redécouvrir le monde...




Je tiens tout d'abord à remercier les Editions Pocket Jeunesse ainsi que le Forum Mort Sure pour leur confiance.

Je connaissais Sophie Kinsella pour ses précédents écrits et le thème de celui-ci m'intriguait beaucoup, la phobie sociale est un problème qui touche de plus en plus de personnes et il faut en parler.

Audrey vit recluse chez ses parents, toujours avec ses lunettes de soleil sur son nez peu importe le temps, elle passe le plus clair de son temps dans sa pièce télé, son petit endroit à elle loin des gens et de la foule. Elle a une phobie sociale incontrôlable, il est impossible pour elle de sortir, de discuter avec les personnes qui l’entourent, alors lorsqu’un ami de son frère prénommé Linus lui adresse la parole c’est le drame…

Audrey n’a que 14 ans, elle ne va pas à l’école mais suit des cours par correspondance et voit une psy régulièrement : Docteur Sarah. Lorsque cette dernière lui demande de tourner un film sur sa famille pour surmonter sa phobie, elle n’y croit pas trop. C’est une jeune fille attachante et courageuse qui va réussir petit à petit à surmonter ses angoisses avec l’aide de sa psy mais aussi de Linus.

Linus n’a pas vraiment conscience de ce qu’il se passe avec Audrey mais il est attentif et soucieux de son bien être, c’est un petit garçon très attachant également, tout autant qu’Audrey.

Malgré un thème plutôt compliqué à aborder, l’auteur est vraiment douée, j’ai ressenti par moment les mêmes émotions qu’Audrey et j’étais vraiment touchée par son mal-être. Au fil du roman on  découvre ses progrès, son avancée contre cette phobie et c’est ce qui donne envie de continuer à avancer dans la lecture.

Je pense que ce n’est pas un thème facile à aborder, il faut savoir retranscrire comme il le faut les émotions et le ressenti des personnes qui vivent avec cette phobie. Sophie Kinsella ici réussit par moments à nous mettre à la place d’Audrey.

Malgré tout cela reste un roman très jeunesse, j’ai trouvé certains passages insignifiants, sans importance pour l’histoire et c’était un roman trop court à mon goût. Audrey se débarrasse très rapidement de sa phobie sociale et voilà le tour est joué, j’ai trouvé cela un peu trop facile.

Ça reste tout de même une très bonne lecture, un thème à aborder dont on ne parle jamais assez. Je recommande cette lecture sans prise de tête pour une petite après-midi détente !

Chronique de babynoux

Le Cercle, tome 1 : Les élues de Sara B. Elfgren et Mats Strandberg

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 587
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Engelsfors, une petite ville de Suède entourée de forêts immenses. À peine la rentrée des classes passée, un élève est retrouvé mort dans les toilettes du lycée. Tout le monde croit au suicide. Tout le monde, sauf elles.
Une nuit où la pleine lune luit d’une étrange couleur rouge, six jeunes filles sont mystérieusement attirées, malgré elles, vers l’ancien parc d’attraction. Dans cet endroit depuis longtemps désaffecté, une prophétie leur est révélée : elles sont les Élues, un groupe de sorcières, liées les unes aux autres par un pouvoir capable de repousser le Mal. Ensemble, elles vont devoir maîtriser cette étrange force et lutter contre une vieille malédiction. Désormais, rester unies est leur seule chance de survie.



Elias est dans le bureau de sa principale. Le jeune homme qui ne se sent pas bien depuis des jours évite le lycée comme la peste. Mais voilà il doit rendre des comptes à sa principale qui pense qu'il commet là une erreur en évitant de se rendre en cours. En sortant du bureau, il ne peut s'empêcher d'appeler son amie Linnéa, la seule qui le comprenne vraiment et qui est toujours là quand il a besoin. Mais après avoir raccroché, il est appelé dans les toilettes du lycée, ceux où personne ne se rend jamais. Comme possédé par un esprit étrange qui lui dicte ce qu'il doit faire, le jeune homme commet là l'impensable et se suicide...


Le lendemain, Minoo se rend par hasard dans ces toilettes et y croise Linnéa. C'est ensemble qu'elles font la macabre découverte...


The circle avait tout pour m'intriguer. Lisant peu de roman sur les sorcières (surtout jeunesse), j'avais très envie de me plonger dans ce petit pavé de 583 pages. Et autant dire que je n'ai pas été déçue de ma lecture. J'ai passé un chouette moment et j'ai très hâte de lire le tome 2 qui m'attend déjà. The circle est une bonne histoire de sorcellerie, mais attention, honnêtement, la sorcellerie n'est que le fond de l'intrigue. C'est surtout l'adolescence qui est mis en avant dans ce premier opus où on fait la connaissance de nombreux personnages différents qui deviendront des sorcières d'ici quelques pages. Servi par une plume très visuelle, dans le sens où on parvient très vite à imaginer les scènes et personnages, the circle n'a pas fini de faire parler de lui !


En fantastique YA on a souvent tendance à mettre la psychologie de côté. The circle ne fait pas cette erreur et propose des personnages un peu stéréotypé, certes, mais décide ensuite de casser certains codes. On a par exemple Linnéa, une jeune adolescente, qui vit seule déjà et un peu gothique. Elle est taciturne et assez discrète, préférant de loin la solitude à la compagnie de ses camarades de classe. Linnéa qui dès le début voit son meilleur ami se suicider parce qu'il était maltraité par les autres. D'emblée, on le comprend, c'est sombre et d'actualités. Il y a ensuite Minoo, une jeune fille amoureuse de son professeur et qui semble cruellement banale. Elle n'a pas confiance en elle et voit peu ses parents qui bossent tous deux énormément. C'est une fille gentille et qui cherche encore sa place dans sa ville. Voilà les deux personnages qu'on rencontre dès le début et ceux à suivre sont loin d'être ennuyeux.


Il y a aussi Rebecka, une charmante jeune fille, en couple avec Gustaf. Apprécié des autres, elle est assez populaire mais cache un lourd secret : son anorexie. Ca la ronge de l'intérieur et elle n'ose en parler à personne, cachant sa souffrance, même aux yeux de son petit ami qui pourtant est très amoureux d'elle. Comme dans tous romans YA, on a également Ida, la peste de service, très belle et populaire qui n'hésite pas à écraser les autres pour se mettre en avant. Mais malgré tout, on s'attache à Ida qui cherche juste à cacher son amour à sens unique et un ennui profond de sa vie trop parfaite. Ensuite vient Vanessa, une jeune fille un peu rebelle, amoureuse de Wille, un garçon au chômage qui a déjà eu des problèmes avec la justice. Le beau-père de Vanessa, policier, n'apprécie pas Wille et ne le cache pas. La tension entre Vanessa, sa mère et son beau-père est palpable et on sent que la jeune fille n'en peut plus de cette situation. Et enfin Anna-Karin, la pauvre jeune fille qui se sent exclue parce qu'elle vit dans une ferme et n'a rien de très séduisant.


Ces six jeunes filles sont vraiment intéressantes et forment un groupe détonant, mais qui l'air de rien va fonctionner après plusieurs orages passagers. Lorsqu'elles comprennent qu'elles font partie toutes les six d'un groupe de sorcières, elles vont s'obliger à travailler ensemble, malgré leurs différences, pour affronter un ennemi dans l'ombre qui les tue les unes après les autres. Découvrir son identité et la raison de ses crimes sera leur principal objectif tout en parvenant à gérer leurs nouveaux pouvoirs.


Oui la magie est présente mais à un petit degré. L'action n'est pas non plus le point fort du roman puisque ce premier tome met l'accent sur la découverte de la magie, mais surtout sur les héroïnes et ceux qui vont les entourer. Une petite dose de Buffy et de Charmed, ajoutons des adolescentes à problème et honnêtement en ressort un roman de bonne facture à mettre entre toutes les mains. J'aurais aimé un peu plus de magie, mais pour un tome de démarrage, il propose tous les ingrédients pour qu'on passe un chouette moment : amour, amitié, trahison, suicide, magie, oui, tous les ingrédients sont là. Et on en redemande !


C'est beaucoup plus sombre que cela en a l'air, la magie faisant beaucoup de dégâts dans ce premier opus surtout vis à vis de personnages comme Anna-Karin qui va abuser de la magie pour changer radicalement sa vie trop ennuyeuse. A trop jouer avec le feu, on se brûle et j'ai eu beaucoup de peine pour la jeune fille. On s'attache énormément à ces filles, et même si au départ on s'y perd un peu parce que les personnages sont nombreux, on finit par réussir à les identifier sans problème.


The circle est un bon premier tome. Quelques défauts mineurs sont à voir : trop de lenteur, beaucoup de personnages, mais honnêtement, lorsqu'on commence à se mettre à l'aise avec les protagonistes, on apprécie énormément cette histoire de sorcière digne de certaines excellentes séries télévisés !


A lire pour :
- les personnages
- la plume des auteurs très imagée
- la magie qui prend son temps à arriver et à se mettre en place


A éviter si :
- vous voulez beaucoup d'action
- trop de personnages et hop vous êtes perdu.

Chronique de Louve

Softly de Tammara Webber

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 416
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Depuis la tragédie qui a brisé sa famille, Landon Maxfield fait une nette différence entre l'avant et l’après. Aujourd’hui, Landon se fait appeler Lucas : ses cahiers de croquis ont laissé place aux cours d’éco, il a troqué l’uniforme contre quelques tatouages, échangé son passé avec un avenir que lui seul maîtrise… jusqu’au jour où Jackie franchit le seuil de l’amphi où il est assis. Cette étudiante en mal de confiance le touche pour des raisons qui ne devraient pas exister, cependant, Lucas s’efforcera de gagner son cœur et son attention en se livrant pleinement à elle. Un défi de haute lutte, car lui-même n’est plus toujours sûr de savoir vraiment qui il est…




Lorsque Louve du Forum Mort Sure et les Editions J’ai Lu m’ont proposé de lire ce second tome de Tammara Weber, j’ai de suite accepté.

J’avais énormément apprécié le premier tome et il me tardait de connaître la suite. Mais il ne s’agit pas d’une suite à proprement parlé.

Ce tome raconte la même histoire que dans « Easy » mais du point de vue de Lucas (Ca qui m’a beaucoup fait penser à « Beautiful Disaster ».

Certains penseront que c’est redondant, mais pas du tout. Les seuls points communs des deux tomes sont les moments passés entre Jackie et Lucas. Mis à part ces moments, l’auteur nous en apprend beaucoup plus sur Lucas, sur son passé et son présent.

Dans ce tome, l’auteur alterne les chapitres entre le passé et le présent de Lucas et j’ai beaucoup apprécié cette facette du roman. L’auteur a une plume qui me plait toujours autant et elle réussit à nous procurer toutes les émotions des personnages.

On remarque à quel point Lucas est épris de Jackie et toutes les manigances qu’il met en place pour la séduire malgré la réticence de celle-ci.

Lucas est un nouvel homme suite à son passé, il est plus sûr de lui. C’est un personnage que j’appréciais beaucoup dans Easy et que j’avais envie de connaître un peu plus. Grâce à ce tome on voit l’évolution de son enfance jusqu’à son âge actuel et on en apprend beaucoup plus sur lui.

Je conseille vraiment cette histoire à tout le monde, elle est agréable à lire et on a toujours envie d’en savoir plus, de ce fait la lecture est fluide et agréable on a toujours envie de tourner la page suivante pour en apprendre davantage.

Malgré tout, je ne pense pas qu’on puisse lire ce tome sans avoir lu le premier, il faut d’abord découvrir Jackie et son histoire pour comprendre et apprécier celle de Lucas.

Je suis heureuse d’avoir pu refaire un saut dans cette histoire en en apprenant beaucoup plus sur Lucas et son passé, c’est vraiment le point fort du roman.  

Chronique de Babynoux 

Le Chef du Clan de Grace Burrowes

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : La rumeur le disait mort à la guerre. Pourtant, Michael Brodie revient dans son fief des Highlands, attendu de pied ferme par son épouse qui s'est morfondue pendant neuf longues années. Il avait laissé une gamine potelée, encore innocente, il retrouve une beauté à la chevelure flamboyante, mais aussi une femme qui a dû se débrouiller seule et n'a plus vraiment besoin de lui. Séduit, Michael entend bien la conquérir, et très vite il s'aperçoit que la partie n'est pas gagnée d'avance. Brenna refuse farouchement ses baisers. Peut-être ignore-t-il les batailles qu'elle a dû livrer en son absence et les secrets qu’elle dissimule ?








Ce roman raconte l'histoire de Brenna, une jeune femme qui a été propulsé au rang de femme de lairds et à devoir remplacer ce dernier lorsqu'il part à la guerre pour dix longues années. Lorsqu'il revient enfin, ce n'est plus la même femme qu'il a en face lui et Michael va devoir faire beaucoup pour réussir à dompter et à charmer cette dernière, surtout qu'elle cache un lourd passé.

Il serait juste de dire que j'ai dévoré ce roman, je l'ai lu en une journée, emportée par l'histoire. Ce n'est pas pour autant que c'est un coup de coeur, mais j'ai vraiment appréciée cette lecture et ça tient à peu de chose.

D'abord, la plume de Grace Burrowes est vraiment très fluide, elle ne s’embarrasse pas de longues descriptions interminables pour les magnifiques paysages écossais qu'elle décrit, elle ne prend pas plus de quelques lignes voire quelques mots pour nous donner une idée générale de ses personnages. Elle ne s'abaisse pas non plus à faire de longs dialogues inutiles. Elle va simplement à l'essentiel pour tout et ça a marché du tonnerre pour moi.

Ensuite les personnages m'ont touché, chacun à leur manière.
D'un côté, vous avez Michael, qui malgré ses remords d'avoir quitté sa femme si vite pour la guerre, malgré son droit de posséder sa femme, prendra le temps et aura la patience de la comprendre, de l'aider et de la courtiser comme si elle était une inconnue, c'était vraiment admirable et j'en serais presque tomber amoureuse de lui page après page.
Mais mon personnage préférée reste Brenna ! C'est une femme forte qui a du pendant 10 ans s'occuper du domaine de son mari, commencer à 16 ans à tenir un château et ses habitants. Elle a du faire face à bien des déconvenues surtout que plusieurs personnes cherchaient à ce qu'elle se trompe, à ce qu'elle s'effondre, je dirais bien qu'elle a affronté vents et marées pour tenir bon face à la tempête. Pire ou mieux encore, malgré les convenances, elle résistera à ce mari qui revient, elle ne lui tombera pas dans les bras, reconnaissante d'avoir quelqu'un pour reprendre sa charge, elle ne lui donnera pas les pleins pouvoirs et elle ne tombera pas sous son charme comme une godiche. Elle va lui en faire baver un peu, elle va lui montrer qu'elle lui en veut et c'est quelque chose qui m'a vraiment plu.
La relation qui va en découler sera très émouvante, elle vous fera ressentir une multitudes de choses et petit à petit, même si vous comprenez les réserves de chacun, vous aurez envie de les pousser l'un vers l'autre pour qu'enfin ils soient heureux.

Enfin, le cadre était vraiment très beau, c'est bête à dire puisque je vous ai dit qu'il n'y avait pas de longue descriptions, mais le château présentée, le domaine ainsi que la vue des remparts restent pour mon imagination des lieux magiques et fabuleux que j'aimerais voir de mes propres yeux. J'ai été transportée en Ecosse, à une autre époque, et c'était magnifique.

Cependant, il y a quelques bémols à cette lecture ! Le plus gros étant que les grands secrets que l'on vous fait miroiter dans le résumé ne sont finalement pas si inaccessible au lecteur, on les devine aisément malgré leur noirceur, au bout de quelques pages. Ensuite la fin de cette intrigue a été un peu facile, sans trop vous en dire, Grace Burrowes règle le problème en une petite page, avec des confessions à la va vite et un jugement tout aussi rapide, essayant de nous faire croire que le personnage si noir qu'on nous présente depuis le début était en fait une pauvre âme en peine. Je n'ai pas accrochée à cela, mais je ne vois pas vraiment quelle autre fin aurait pu convenir.

En bref, une belle romance historique sans prise de tête qui se lit rapidement et qui vous fera passer par une myriade d'émotions, vous pouvez y aller les yeux fermés ! J'ai adoré les personnages et leur relation, le cadre de l'histoire et surtout la plume de l'auteure même si l'intrigue secondaire laissé un peu à désirer par son manque de profondeur.

Je remercie les éditions J'ai lu pour Elle ainsi que Louve du forum Mort Sûre pour leur confiance et cette belle découverte ! 

Chronique de Ferilou

Ki et Vandien, tome 1 : Le vol des harpies de Megan Lindholm

Année d'édition : 2016
Edition : Mnémos

Nombre de pages : 330
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans un acte de vengeance désespéré après le massacre de sa famille, Ki attaque un nid de harpies. Elle survit et décide de reprendre la route. En chemin elle rencontre un jeune homme désespéré, Vandien.















J'aime beaucoup cette ré-édition qui est magnifique et représente très bien l'histoire!

Dès le début du roman on fait connaissance avec Ki, elle grimpe sur une paroi rocheuse poussée par une soif vengeresse envers les harpies. Celles-ci ont tué son mari et ses enfants. Les harpies sont des êtres ailés ayant leur nid sur des montagnes escarpées.

Après avoir accompli ce qu'elle pensait devoir faire, Ki retourne à sa vie: elle est une ronnie et elle commerce avec sa roulotte. Alors qu'elle entreprend un voyage particulièrement éprouvant elle va faire connaissance de Vandien, issu d'un autre peuple, et qui va l'accompagner dans son périple.
A travers ce trajet, Ki va revivre et nous faire connaître les raisons qui l'ont amené jusque là. Elle va aussi découvrir qui est Vandien, un jeune homme intrigant. On va découvrir les coutumes du peuple de son mari, coutumes très singulières qui exigent la vénération aux Harpies.

L'histoire oscille entre le voyage de Ki et Vandien dans la neige, le froid, les dangers et les souvenirs de Ki concernant le peuple de son mari vers lesquels elle est allée après la mort de celui-ci. On va découvrir aussi la force de caractère et le courage de Ki. C'est une femme forte et volontaire mais aussi un être déchiré qui se bat pour avancer. Une vraie héroïne.

C'est toujours un plaisir de lire Robin Hobb, son écriture est soignée et on s'immerge assez facilement dans son univers. Pourtant on sent que ce roman n'est pas aussi explicite que ceux qui suivront, on souhaiterait plus de détails, plus d'explications. Ce livre est indiqué à partir de 14 ans, ce qui explique peut-être cela.

Ce fut néanmoins un vrai ravissement de lire ce roman. Merci aux éditions Mnémos et à Louve pour ce partenariat.

Chronique de Distact


Londres la ténébreuse tome 3 : La maître de la Guilde de Bec McMaster

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 320
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Sang-bleu et maître de la guilde des Engoulevents, ceux qui traquent les criminels de Londres, Jasper Lynch rêve secrètement de devenir membre de l’Échelon, la classe dirigeante de la ville. L’occasion de faire ses preuves lui est donnée lorsqu’on lui donne pour mission de capturer Mercury, la chef du mouvement humaniste. Attention toutefois, c’est une quête à haut risque, car s’il échoue c’est la mort qui l’attend. Or, Jasper ignore que celle qu’il poursuit est en réalité bien plus proche de lui qu’il ne l’imagine…







Attention risque de spoiler les premiers tomes de la série !


Ce tome 3 signe (à mon sens) le meilleur de la série pour le moment. C’est très complet et toujours aussi fluide à lire, un juste dosage entre la romance, l’action, l’intrigue et l’univers toujours aussi fantastico-steampunk, on se régale du début à la fin !

Sir Jasper Lynch est le maître des Engoulevents, une armée de vampires rénégats faisant régner l’ordre sur la citée de Londres. On lui confie une mission qui pourrait bien lui coûter la vie s’il échoue ou bien lui ouvrir les portes de l’Echelon ; ramener Mercury au Prince Consort, qui n’est autre que le dirigeant du mouvement humaniste prônant les droits des humains. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que Mercury n’est autre qu’une femme intelligente qui compte bien s’approcher aussi près que possible de lui pour obtenir les informations qu’elle désire.

Dans ce troisième opus, on se concentre essentiellement d’un côté sur les Engoulevents et l’Echelon, et de l’autre sur le mouvement humaniste et les mécaniques, le maître de Whitechapel et son petit monde ne sont ici qu’évoqués. Cela apporte énormément de fraîcheur, permet d’intégrer de nouveaux personnages tout aussi touchants (Garret et Perry entre autre, les héros du prochain tome, très très prometteur !) et on en apprend bien davantage sur  ce qui régit l’univers des Sangs bleus. Mais surtout, il y a une romance absolument captivante, très intense, et surtout très sensuelle, des jeux de séduction élégants et subtiles faisant monter la pression, des joutes verbales piquantes et légèrement grivoises, bref un véritable condensé d’émotions fortes et de passion entre deux personnages fantastiques.

Lynch est époustouflant, c’est un personnage masculin sublime (comme personnellement je les aime), fort, très froid et rigide d’apparence, aussi ténébreux que ses cheveux sont noirs et au tempérament aussi orageux que ses yeux sont gris. Il est charismatique, le genre d’homme qui entre dans une pièce et qui en impose, et bien Jasper Lynch fait la même chose à chaque page où il apparaît, une certaine tension monte et nous pauvres lectrices, on ne peut que retenir notre souffle face à un tel homme. Il va cependant révéler une faiblesse en se consacrant corps et âmes à sa mission ; retrouver Mercury, et le moins que l’on puisse dire c’est que la chef des Humanistes ne le laissera pas insensible et va même le faire fondre d’une manière bien sensuelle. Lynch va aussi se révéler protecteur, très humain, très juste, loyal et prêt à défendre ce en qui et en quoi il croit, le maître des Engoulevents ressemble beaucoup au Maître de Whitechapel sur bien des aspects. On découvrira un passé qui explique sa place actuelle. Il se refuse toutefois à éprouver le moindre sentiments ayant déjà assez donné dans le passé. Il se retrouve à enquêter sur des meurtres violents et sanglants de familles Sang Bleu nobles, quelque chose semble transformer les sangs bleus en vampire, créature assoiffée et avide de sang. Accompagné de sa charmante assistante, il va découvrir qu’un grand danger menace toute la société sang bleu.

Mercury, Rosalind ou Rosa, c’est selon, est la chef des humanistes, c’est une femme de poigne et de caractère, elle est cependant fragilisée après la perte de son frère qu’elle recherche activement. La seule solution qui se présente à elle pour tenter de le retrouver est d’accepter de s’infiltrer chez les Engoulevents en tant qu’assistante de Sir Lynch. Une mission qui s’annonce dangereuse et périlleuse pourtant, la jeune femme à la crinière de feu, apprécie rapidement de jouer avec son employeur, se moquant de lui finement, osant même les commentaires très coquins, elle joue de son charme pour tenter de faire tourner la tête de Jasper, cela va fonctionner d’une certaine manière mais Rosa va finir par se brûler… Rosa porte un passé assez lourd, des pertes douloureuses, des souffrances dramatiques, le tout en lien étroit avec les Sangs bleus d’où sa haine pour eux. Pourtant, en les côtoyant d’un peu plus près, elle se rend bien vite compte qu’ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier et que peut-être une attaque frontale n’est pas forcément le plus judicieux. Le personnage fort va s’adoucir dans ce rôle d’assistante, Rosa, et offre un panel de personnalité qui laisse probablement entrevoir sa vraie nature. Elle est aussi décontenancée par ce qu’elle ressent pour Lynch, une espèce d’attraction folle, déroutante, enivrante, voire même désinhibante, son cœur va céder et probablement lui permettre d’ouvrir les yeux sur la réalité des choses, la faire réfléchir sur ses propres actions.

Évidemment, Lynch ne va pas comprendre que Mercury et Rosa sont la même et unique personne et cela va lui donner quelques bouffées de chaleur mais aussi d’énervement, et notre cher Jasper en colère est encore bien plus sexy qu’en temps normal. La force de cette relation réside vraiment dans leurs échanges, Rosa qui s’amuse à le faire tourner en bourrique, pour lui tirer quelque rictus, un semblant de sourire, osant des échanges qui s’éloignent souvent de la rigueur réglementaire entre un homme et une femme de la société, limite provocante, et le pauvre Lynch se fait avoir, et va même entrer dans son jeu pour la perturber, tel est pris qui croyait prendre ! Cela débouche sur des situations très intenses, très fortes, très sensuelles, c’est souvent sur le fil du rasoir, on reste parfois fébrile dans l’attente de savoir, cela va t-il basculer, qui va remporter cette manche, qui va lâcher prise. Et puis, il y a ce double jeu entre Mercury et Rosa, un Lynch perdu entre ses émotions et son devoir, la passion physique et charnelle d’un côté, les sentiments, le bien être, l’impression de revivre de l’autre, Lynch est complètement contrarié par ces deux femmes qu’il nomme souvent avec ironie « sorcières ».

On s’attache aussi beaucoup à tous ces autres personnages qui gravitent autour de ce couple, Garrett, le bras droit de Lynch et le beau gosse à l’eau de cologne qui a un succès monstre auprès de la gente féminine mais surtout plein d’humour, Perry, une engoulevement au look plutôt masculin qui semble cacher quelques sentiments plus doux, Jack, le frère de Rosa porte sur lui les stigmates d’un drame familial, Ingrid, la loup-garou assoiffée de liberté et sur-protectice avec Rosa, et tant d’autres méchants que l’on aimerait zigouiller nous mêmes. On continue à entrevoir l’aspect plus humain de Lord Barrons, un personnage qui sera le héros du tome 5, personnage au bon cœur, qui tente d’amadouer le Conseil comme il peut sur des décisions qu’il n’approuve pas. Un personnage qui se révèle à nouveau très intrigant.

En bref, un tome une nouvelle fois très réussi, riche de personnages savoureux, d’une intrigue de fond très intéressante et palpitante, et tout un univers passionnant. Voilà une série qui entre dans mes séries fétiches absolument idéale pour passer un bon moment plein de bons sentiments quand vous en avez besoin. Qu’est – ce que j’ai hâte de lire le tome 4 !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions J’ai lu pour cet excellent partenariat.
 
Chronique de Walkyrie