dimanche 30 octobre 2016

Le Sang des Morts de Gilles Vidal

Année d'édition : 2016
Edition : Actu SF (Helios Noir)
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Bienvenue à Vernais, une station balnéaire sans histoire. Sauf que les macchabées ont une fâcheuse tendance à s’y accumuler. Est-ce à cause de ce corps découvert noyé dans la piscine d’un homme d’affaires local ? De ces tueurs russes venus d’on ne sait où ? De l’enlèvement de Félicien Faderne,
un humble informaticien qui se retrouve captif d’une tueuse impitoyable ? De cette demeure abandonnée, vite surnommée « la maison de l’horreur », où s’empilent les cadavres mutilés d’hommes, de femmes et d’enfants ? Lorsque la folie s’empare des hommes, personne n’en ressort intact…





Tandis que Felicien se fait enlever, Margot Farges découvre un corps sans vie dans sa piscine. La police au courant, c'est ensuite une maison pleine de cadavre qui est fouillée de fond en comble. Que se passe-t-il ? Qui sont tous ces morts dont certains semblent être là depuis des mois ?
Là tout de suite, je me demande par où commencer... Parce que ce thriller me pose un gros problème. Vraiment. Je n'ai pas aimé, mais je n'ai pas détesté non plus. Oui, je sais. Ca ne vous aide pas du tout. En fait, j'ai rencontré plusieurs phases pendant ma lecture. Des moments où j'étais captivé, ravie des événements. Des moments où je baillais, ennuyée par ce que je lisais. D'autres où j'étais carrément perplexe parce que la connexion entre les différents événements et personnages est très longue à se faire. Oui, très longue... à la fin quoi.

Ce n'est pas vraiment le style de l'auteur qui m'aura posé problème, même si honnêtement j'ai trouvé qu'il comblait certains vides de son roman avec des passages sans aucun intérêt. Un héros qui sort son chien, une autre qui s'épile dans son bain. Un gros clin d'oeil au 101 dalmatiens. Un peu comme si l'auteur avait besoin de nous promener un maximum pour que les révélations fonctionnent. Et bien même sans nous offrir des séquences ennuyeuses et sans intérêt et saura surprendre le lecteur. Seulement, c'est la méthode qu'utilise Gilles Vidal qui ne me va pas.

Citation :
"Quand elle découvrir le corps qui flottait sur le ventre, les bras en croix, dans le bleu indigo de l'eau chlorée, elle porta sa main droite à la bouche, ses yeux s'écarquillèrent et ses cheveux se dressèrent sur sa tête.
Puis elle hurla.
C'était sans doute la première fois de sa vie que sa gorge émettait un hurlement de ce type." Page 23

Voilà le premier corps découvert et Margot qui est intensément troublée. On peut la comprendre, déjà qu'avec son mari ce n'est pas folichon, mais trouver en prime un cadavre dans leur piscine, moi aussi ça me ficherait la trouille. Enfin, j'espère.

L'auteur offre des détails assez sordides sur l'état des corps sans vie. C'est assez gore et franchement glauque. Pas de souci à ce niveaux-là, on est dans un thriller pas très joyeux, avec des macchabées à la pelle. Le but étant de trouver qui est le meurtrier et surtout pourquoi il agit comme ça. La révélation est surprenante, mais en même temps ce n'est pas un personnage clef donc cela amoindri la surprise. Vraiment. Et honnêtement, le schéma narratif fait qu'on n'est pas spécialement pressé de trouver l'identité du tueur en série. Pourquoi ?

Tout d'abord parce qu'il y a une profusion de personnage dans ce roman. Beaucoup trop à mon goût. Je ne suis pas gênée en général lorsqu'un roman propose de découvrir le périple de plusieurs héros. Seulement dans le sang des morts, on n'a le temps de s'attacher sur aucun. Les passages sont trop courts et on n'a pas la sensation que l'accent est mis sur l'enquête. Sur les scènes de sexe ok, sur des séquences banales du quotidien, là aussi oui, mais sur l'enquête, on a trop peu d'éléments.

J'avais envie de suspense et de tension avec ce roman et malheureusement je n'ai eu aucun des deux. J'ai trouvé le roman dans l'ensemble sympathique, mais pas exceptionnel. En fait, entre Félicien, enfermé avec une tueuse à gage et dont on se demande ce qu'il fait là. Stan, le flic qui préfère de loin rejouer des séquences de Disney avec Lucky, sa chienne, que de se concentrer sur l'enquête. Ces deux frères qui ne s'entendent pas spécialement et qui vont devoir faire leur deuil, ensemble. Cette femme de policier isolée, déprimée et qui s'enfonce dans une noirceur de plus en plus destructrice à cause du secret de son mari... tant de personnages qui seront liés par un fil presque invisible.

Non vraiment, j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose à ce roman qui nous laisse grandement sur notre faim. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages dont certain ne pense qu'au sexe (comme cette femme délaissée, Margot) ou Walter dès lors qu'Irène repointe le bout de son nez.

Citation :
" Elle ferma les yeux et revécut en détail la scène torride et son apothéose, ce qui l'excita à l'extrême et la poussa à se caresse dans l'eau tiède parfumée. Ca faisait des lustres et des lustres qu'elle n'avait pas joui pareillement...." page 91-92


Voilà où en sont rendus quelques personnages alors qu'on trouve des cadavres dans leur jardin. Margot et son époux Franck m'ont semblé n'être qu'une crème chantilly sur un gâteau. Ils apportent une certaine décoration, mais ne sont pas utiles dans la durée pour l'intrigue.

Alors oui, certains tableaux dressés par l'auteur sont beaux. Comme cet homme qui depuis des années se rend dans le même café, à la même place, espérant que la femme de sa vie revienne auprès de lui. Touchant surtout lorsqu'on a le fin mot de l'histoire. Vignes et sa femme Viviane sont émouvant également. On sent le secret qui les sépare de plus en plus jusqu'à ce que la fatalité les rattrape.

En bref, le sang des morts c'est un mélange de bonnes idées, de trop de personnages et d'un lecteur qui ne sait pas du tout où on l'amène et qui du coup ne se sent pas concerné par la découverte du coupable. Non franchement, je m'en fichais royalement de l'identité du criminel préférant lire les portraits de nos différents personnages. Mais pour un thriller, ce n'est pas bon signe que de mettre l'enquête de côté.

Les plus :
- Certains personnages touchants.
- Le petit clin d'oeil à disney (oui j'ai trouvé ça amusant et fun !)
- Les descriptions de scènes de crime.

Les moins :
- Trop de personnages
- Trop de fils qui se croisent et se décroisent selon la trame principale.
- Trop de passages sans lien direct avec la résolution des meurtres.
 
Chronique de Louve

Au bout du tunnel de Carlos Garcia Miranda

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages : 352
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Eva, Noël, Sabrina, Gabi, Anna et Sam sont les seuls survivants. Mais en sortant du tunnel, stupeur : le train a disparu. Plus étrange encore, alors qu'ils parviennent enfin à rentrer chez eux, ils découvrent qu'un an s'est écoulé et qu'ils ont été remplacés par des clones... Auraient-ils basculé dans un monde parallèle ? Que s'est-il réellement passé ?









La citation avant le début du roman est tirée du film " The Breakfast Club", un de mes films favoris. Donc dès le départ je savais que cela ne pouvait que bien se passer entre ce livre et moi.
Je dois même dire, que j'ai eu un coup de coeur, ça faisait un moment que cela ne m'était pas arrivé dans un roman de ce genre. Et en plus, c'est un one-shot. Une très bonne chose car il y a de moins en moins et c'est dommage. On se lasse parfois des sagas à multiples tomes, un peu redondants ...


Difficile de parler du résumé de l'histoire, sans vous spoiler et risquer de dévoiler l'intrigue. D'ailleurs, moi je l'ai lu en ne sachant pratiquement rien de l'histoire, donc j'ai pu pleinement savourer ce roman, car je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et quelle direction allait pouvoir prendre la trame de l'histoire et des personnages.

En bref, c'est l'histoire de 6 jeunes : Eva, Sam, Anna, Sabrina, Noël et Gabi qui partent en voyage avec l'école. Et là, leur train déraille... Seulement l'une d'elle a vu la vidéo de l'accident sur son téléphone avant que cela n'arrive vraiment... Le spitch ne vous rappelle rien ? Si... Destination finale. Du coup, il est vrai que je m'attendais à ce que cela reprenne un peu l'intrigue du film, mais il n'en est rien. Le roman prend un tournant un peu plus tourné vers la science-fiction.


Une des choses que j'ai adoré dans ce livre, ce sont les personnages. Ils sont tous excellents, ont chacun leurs qualités et leurs défauts. Un peu comme des stéréotypes d'ailleurs mais version améliorés. Un peu comme dans The Breakfast Club, en fait. L'athlète, le geek, la détraquée, le délinquant, la fille à papa et la peste de service. Il y a ceux qu'on aiment, ceux qu'on détestent ( à qui on mettrait bien quelques claques au passage ... ) Certes, l'un des défauts de ce livre c'est les romances, car trop prévisible. Mais bon, personnellement j'ai adoré, du coup ce n'était pas vraiment un défaut pour moi.


Concernant l'intrigue, j'ai été assez surprise, car l'auteur nous emmène dans des directions surprenantes, mélangeant le fantastique et la science-fiction sans problème. Apparemment, il parle également de cet intrigue dans son premier roman "Enlazados", mais il n'a pas été traduit en Français pour le moment. Dommage car j'aurais aimé en savoir davantage.

La plume de l'auteur est aussi agréable à lire. Les chapitres sont courts et se finissent pratiqu
ment tous sur une nouvelle révélation. Du coup, il est difficile de stopper sa lecture. Pour ma part, je l'ai lu en une journée; tellement j'avais hâte de découvrir la suite.
Les clins d’œils aux films des années 80 - 90 durant le roman était aussi sympathique.

Au final, un vrai coup de cœur que je ne peux que conseiller.



Je finirais donc par la citation du film "The Breakfast Club" de John Hughes.

" Monsieur Vernon,
Nous acceptons d'avoir sacrifié un samedi entier en retenue puisque vous pensez que nous avons fait quelque chose de mal. Mais nous trouvons absurde le sujet de dissertation que vous nous avez donné : " Qui pensez-vous être ? " Vous nous voyez comme vous voulez bien nous voir. Nous, nous avons trouvé une définition très simple : chacun de nous est à la fois un surdoué, un athléte, une détraquée, une fille à papa et un délinquant.
Ca vous va ?

Signé : The Breakfast Club."

Je remercie Mort Sûre et Pocket Jeunesse pour ce partenariat.

Chronique de Noisette

Jeunes filles en fleurs, tome 1 : Et il l'embrassa... de Laura Lee Guhrke

Année d'édition : 2016 (Octobre)
Edition : J'ai Lu (Pour elle - Aventures & Passions)
Nombre de pages : 320 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Zélée, docile, presque invisible, Mlle Emmaline Dove était la parfaite secrétaire de la maison d'édition dirigée par lord Marlowe. Mais quand, une fois de plus, il refuse de publier son manuel de bienséance, sans même l'avoir lu, l'employée modèle claque la porte pour proposer ses services à la concurrence. Dans les pages de la Gazette sociale, la chronique mondaine d'Emmaline est très prisée. Vexé, Marlowe rachète le journal. Les voici désormais partenaires. A égalité. Et cette fois, Mlle Dove n'a plus rien d'invisible...











Je vais l’avouer tout de suite : j’ai dévoré ce roman !

Le premier point différent de cette romance historique concerne son personnage féminin. En effet, celle-ci travaille, ce qui est finalement assez rare si on se réfère aux codes habituels. Emma est ici un personnage plutôt solitaire qui, si elle a un cercle de voisines avec qui elle fait régulièrement salon, n’a finalement aucune famille autour d’elle. Là aussi c’est plutôt rare puisque les héroines ont bien souvent une famille soudée. Dans ce roman, celui qui possède une famille aimante et quelque peu envahissante est le personnage masculin : Harry.

Ah Harry… Comme tout bon personnage de romance, Harry ne compte pas se marier. Mais il a finalement une bien bonne raison que l’on connait dès le départ et que l’on peut parfaitement comprendre. En-dehors de cela, Harry est bien loin d’être un bad boy et j’ai adoré ce personnage. Aussi craquant que disposé à reconnaître ses tords. Et surtout tellement étonné en se rendant compte qu’il n’a pas forcément toujours raison ! (Comment ça il a tord ? Impossible ! Razz)

Les personnages sont l’un des points forts de ce roman. Emma et Harry sont tous les deux attachants, drôles et émouvants. Leurs discussions sont amusantes à lire et on en découvre beaucoup sur leur personnalité à travers celle-ci. On passe des façons de penser de l’un à l’autre régulièrement, nous permettant de voir les différentes visions qu’ils ont des évènements qui viennent de se dérouler.

Le deuxième point est l’intrigue : celle-ci ne tourne pas en rond. Il n’y a pas de « oui » puis « non » puis je repars en arrière puis « je ne sais pas » ou « j’hésite ». Lorsque l’un des deux prend une décision, il s’y tient. Et il avance. Par conséquent, le lecteur ne se lasse pas et avance avec eux.

En bref une romance prenante, pleine de sentiments comme de bonne humeur, avec des personnages attachants et une intrigue qui va droit au but. Un régal !

Merci aux éditions J’ai Lu et au forum Mort-Sûre pour ce partenariat ~

Chronique de Rinne

Merfer de China Miéville

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve Noir
Nombre de pages : 424 pages Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Railsea. Un monde désertique, à la terre stérile colonisée par des rats-taupes géants creusant sans cesse d'immenses tunnels. À sa surface court un réseau de voies ferrées, à l'origine et à la destination inconnues. Sur celui-ci, un train est en chasse, mené par la capitaine Abacat Naphi dans une quête jusqu'au-boutiste : trouver Moker-Jack, la plus gigantesque des taupes géantes, contre laquelle elle a perdu son bras. Embarqué à bord, Sham, jeune orphelin, se lance malgré lui dans une odyssée initiatrice jusqu'au bout de la Railsea.









Je ne connaissais pas l'auteur mais le quatrième de couverture m'a appris que son premier roman était Le Roi des Rats, dont j'ai beaucoup entendu parler sans avoir eu l'occasion de le lire. Donc si j'en ai l'opportunité je n'hésiterais pas, cette histoire m'ayant conquise!

Dans cet univers, la terre est recouverte de rails où l'on chemine, sans début ni fin. Si on a le malheur de poser le pied par terre, des animaux terribles se précipitent pour vous avaler.

On fait connaissance de Sham, employé comme apprenti-médecin sur un taupier, spécialisé dans la chasse aux darbounes, sorte de taupes géantes ( mangeuses d'humains bien sûr!). Sham est un jeune garçon qui ne sait pas trop quoi faire, il a essayé plusieurs métiers sans conviction mais ne trouve pas sa voie! A bord du taupier, la capitaine Picbaie est obsédée par une gigantesque darboune albinos, surnommée Jackie La Nargue, qui lui a mangé le bras. Alors qu'ils sont en pleine Merfer, ils découvrent une épave. Le code d'honneur les oblige à vérifier s'il se trouve quelqu'un à secourir. Sham est envoyé pour se glisser dans un interstice trop petit pour le reste de l'équipage. Il va découvrir un cadavre et une carte mémoire.

Après visionnage de cette carte il n'aura de cesse de retrouver les enfants en photo pour leur annoncer la mort de leurs parents. C'est alors que bien des envieux et des chasseurs de trésor vont tout faire pour savoir ce qu'il y a sur cette carte mémoire, persuadés qu'un pactole les attends.
Je ne vais pas à raconter plus afin de laisser la joie de la découverte. C'est une histoire très originale dans le style de l'univers, c'est la première fois que je lisais ce genre de chose. C'est un mélange audacieux de l'île aux trésor, de Moby Dick, et de fantastique. Sham est attachant, il aime les animaux, il a beaucoup de mal avec le métier de taupier et sent confusément que ce n'est pas ce qu'il veut faire. Il aspire à autre chose et bien qu'il ne soit pas très intelligent ni très costaud, il va quand même surprendre par ses prises de position. L'équipage bien que très rude va lui aussi nous étonner. Le récit est curieux, avec du vocabulaire inventé qui déstabilise un peu mais nous entraîne plus en profondeur dans cet univers particulier; il y a aussi quelques illustrations qui nous permettent de nous faire une idée des bêtes monstrueuses qui règnent en Merfer.

J'ai adoré ce roman et c'est un auteur qui gagne à être connu!
Merci à Louve, du forum Mort-sûre, et aux éditions Fleuve pour cette belle découverte!

Chronique de Distact



dimanche 16 octobre 2016

Damoclès de Fatou Ndong

Année d'édition : 2016
Edition : Anyway Editions
Nombre de pages : 336 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Madelyn Johnson est une jeune afro américaine de dix-sept ans. Elle grandit à Jackson, dans le Mississippi, l’un des Etats le plus ségrégationniste d’Amérique. Tout va basculer lorsqu’elle se verra confier par sa mère, employée en tant que bonne au sein de la famille la plus riche de Jackson, la lourde tâche de donner des cours particuliers à leur fils. Une mission à garder secrète quoi qu’il en coute. Les Johnson devront non seulement faire face à la vie quotidienne dans le ghetto noir, mais aussi à l’absence d’un père qui a dû fuir le Ku Klux Klan il y a plusieurs années. Car dans le Mississippi, la peine de mort est la seule sentence pour les noirs coupables de quelque préjudice qu’il soit…



Je remercie le forum Mort sure et les éditions Anyway pour ce partenariat.

En fait, j'ai mis un moment à me décider à postuler pour ce livre pour une raison réellement futile, sa couverture... Je n'accroche vraiment pas, je trouve que celle de la première édition est tellement plus jolie... Mais bon passons! J'ai regardé sur LA les avis sur ce livre et ils sont tous, sans exception, dithyrambiques... Je me suis donc lancée et j'ai eu grandement raison! Comme quoi l'habit ne fait pas le moine, même pour les livres!!

Madelyn, jeune fille de 17 ans vit dans le Mississippi avec sa mère et sa soeur dans les années 60. C'est une jeune afro-américaine et ce n'est pas facile tous les jours, le Mississippi étant un des pires états où la ségrégation sévit aux Etats Unis. Sa mère est employée comme bonne dans une riche famille de la ville de Jackson, elle est amie avec l'un des fils de la famille, Sebastian depuis son enfance, étant née le même jour que lui. Mais ils doivent sans cesse cacher leur amitié, les relations entre les blancs et les noirs étant totalement interdites. Le jour où la mère de la famille demande à Madelyn de donner des cours particuliers à Sean, le frère jumeau de Sebastian, la prudence est de mise.

Résumer ce livre en quelques lignes s'avère extrêmement compliqué. J'ai mis une bonne semaine pour le lire alors qu'il est assez courts mais il m'a vraiment éprouvé... La ségrégation, j'en ai bien sur entendu parler, le Ku Klus Klan également mais là je l'ai pris en pleine figure tel un uppercut... La vie qu'a eu la communauté noire dans certains états des USA, le ghetto, le racisme quotidien, les brimades voire pire, tout ça pour quoi? Pour leur couleur de peau... Certains passages de ce livre m'ont révulsée, outrée. C'est très dur et l'auteure les décrit parfaitement, tel que ça a du se produire dans la réalité. Alors on peut dire que je suis bête de ne pas avoir imaginé tout ça mais voilà, prendre conscience des choses n'est pas toujours évident.

Je me suis beaucoup attachée au personnage de Madelyn. Elle est très forte, à plusieurs moments dans le roman, elle ne sait plus où elle en est. Elle se sent partager entre les siens, sa communauté, défendre le peu de droits qu'ils ont, et son amitié pour Sebastian, plus forte que tout même si elle sait qu'elle aura de gros problèmes si celle ci et découverte. On est en pleine ascension de Martin Luther King qui tente de soulever les communautés noires, il les pousse à se rebeller, mais est ce vraiment de la bonne manière? Madelyn se pose beaucoup de questions, elle sait qu'elle va devoir choisir une voie.
Sebastian, lui est également d'un grand soutien. Leur amitié est forte et belle, malgré tous le dangers qu'elle comporte. Il voit tous les abus qu'il y a autour de lui, la suprématie qu'ont les blancs sur les noirs et il n'est pas d'accord avec ça.
Sean j'ai eu beaucoup plus de mal à le cerner, ça 'a un peu agacé, je dois bien le reconnaître!

Cette histoire est belle, émouvante, poignante, qui traite d'un sujet très fort, qui nous montre l'atrocité de la réalité. La fin est dévastatrice, abrupte, pleine de questions. J'espère pouvoir rapidement découvrir un second tome pour avoir toutes les réponses aux interrogations que j'ai. Un roman qui mériterait d'être bien plus connu qu'il ne l'est...

Chronique de Ninis
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Ma raison de respirer de Rebecca Donovan

Année d'édition : 2016
Edition : PKJ
Nombre de pages : 576
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture : Deux ans après avoir brisé le coeur d'Evan, Emma ne parvient pas à l'effacer de sa mémoire. Quand un carton plein de souvenirs ressurgit, l'armure d'Emma se fissure. Toutes ses émotions passées reviennent l'assaillir. Pour oublier, elle devient accro à l'adrénaline. Soirées, alcool, garçons : rien ne semble pouvoir combler ce vide qui la consume. Jusqu'à une rencontre décisive,
qui bouleversera toutes ses certitudes...








Je vous recommande de ne pas lire cet avis si vous n'avez pas lu le tome un et deux car il y a risque très probable de spoiler.

Dans ce nouvel opus, deux ans se sont écoulé depuis la fin du tome deux. Emma est désormais à l'université et vit entourée de plusieurs nouvelles amies qu'elle s'est faite sur place. Lorsqu'elle tombe sur une photo d'Evan, elle s'écroule et les blessures du passé qu'elle pensait refermées finissent par se rouvrir. Dès lors, Emma n'aura de cesse de chercher un remède miracle pour l'apaiser.
Cette trilogie m'a bien plu dans son ensemble. Certains opus sont plus fort comme le premier que les autres puisqu'on découvre la vie d'Emma. J'attendais beaucoup de réponses dans ce dernier opus et je suis contente de les avoir eu. Seulement, je n'ai pas ressenti autant d'émotions que dans les précédents opus, un peu comme si ici, l'auteur exagéré un peu trop les événements que va subir Emma. J'aime quand on dose les choses avec justesse pour justement parvenir à créer des émotions au lecteur et dans ce dernier opus, c'était trop, vraiment. Entre l'état psychologique de la jeune fille, le retour d'Evan, le sort de sa mère, le choix de Jonathan, la découverte des lettres de sa mère... tout est fait pour détruire l'héroïne et ce n'était pas dosé avec justesse. Parce que oui du coup, je n'ai pas été aussi triste pour elle que dans le premier tome.

Dans cet opus, Emma va se perdre elle-même. Elle va laisser des garçons l'approcher de près, très près. Cela ne colle pas avec l'image qu'on a d'elle depuis le début.

Citation :
" J'ai senti les mains de Gev sur moi, et sa bouche sur mon épaule. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu son visage tout près du mien et son regard insistant. J'ai penché la tête pour l'embrasser. Je ne sentais toujours pas ses lèvres, ni les miennes. Ni rien du tout d'ailleurs. Mais cela m'était égal." Page 28.


Emma donc semble totalement insensible aux autres garçons et va tenter d'éveiller ses émotions et forcément, pas de la meilleure façon qu'il soit. Là encore j'ai trouvé que l'auteur s'en sortait chaque fois avec une pirouette. Non Emma ne va pas tomber dans les bras d'un tas de garçons comme indiqué sur la quatrième de couverture, Gev ne sera qu'une erreur jusqu'à Cole. Personnage qui d'emblée m'a bien plu, vraiment et j'ai trouvé injuste la façon dont l'auteur l'écarte, sans aucune sympathie pour lui, sans un regard en arrière. Pourtant Cole aura un rôle important voir décisif pour Emma et Evan. Un peu plus de considération pour ce garçon m'aurait fait plaisir, parce qu'en plus je le trouvais profond, agréable et plaisant.

Cet opus fait donc office de déclencheur pour Emma. C'est là qu'elle va enfin sombrer après tout ce qu'elle a enduré et on se demande si finalement l'auteur ne s'y prend pas trop tard. Il suffit d'une seule photo pour qu'Emma devienne quelqu'un d'autres. L'alcool deviendra son refuge lui permettant d'anesthésier temporairement ses émotions et ainsi ne plus souffrir. Mais voilà, tout au long de ma lecture, je me demandais contre quoi Emma luttait. Qu'est-ce qui peut expliquer une telle descente aux Enfers alors que dans les deux premiers opus elle va en baver, dans tous les sens du terme et pourtant ne jamais sombrer. Pourquoi une seule photo va la faire ainsi chuter après deux ans d'absences ? J'ai trouvé que cet élément déclencheur n'était pas forcément crédible et à mes yeux n'avait pas de raison d'être. Un message de Jonathan, oui j'aurais compris. La lettre de sa mère aussi. Mais pas une photo de Evan.

Citation :
Depuis ce jour où j'étais partie en le laissant dans cette maison, je m'étais interdite de penser à lui. D'éprouver quoi que ce soit. Mais soudain, j'ai senti une déferlante d'émotions me traverser, si puissante que je ne pouvais pas lutter. J'arrivais à peine à respirer. Page 60.

Cet opus donc c'est une Emma complètement morte durant tout le roman. Emma est amorphe, vide, effacée, branchée sur l'alcool et le sexe pour échapper au reste. On ne la reconnait plus et lorsqu'enfin elle tombe sur quelqu'un qui la refait vivre, j'espérais que justement cela tourne autour de ce nouveau personnage et non pas autour d'anciens. Peine perdue, l'auteur est focalisée sur Evan et Emma, ce qui je l'avoue m'aura beaucoup déçue, parce que justement je pensais que l'auteur allait choisir une toute autre direction.

Emma qui va tomber dans une profonde dépression, c'est ça le thème de ce dernier opus. Comment parvenir à se relever lorsque tout s'écroule autour de soi. Les événements vont s'enchainer pour le pire, surtout. Les révélations seront nombreuses et honnêtement, je n'ai pas été si perturbée que ça par la révélation finale et choc concernant Jonathan. Je ne l'appréciais déjà pas et je ne comprend pas comment Emma peut autant le couvrir après tout ce qu'elle sait sur lui. Ce n'est pas juste pour ses amis, pour Evan et surtout, l'auteur est injuste avec Cole, celui qui avait tout pour combler enfin Emma et l'apaiser.

Citation :
" L'air entre nous s'était comme figé. Il n'était qu'à quelques centimètres de moi et j'étais engloutie par son regard, incapable de bouger d'un millimètre. J'ai senti son souffle sur mon visage. J'ai fermé les yeux et il a posé ses lèvres sur les miennes avec une délicatesse infinie. J'ai plongé dans son baiser. Plus rien ne comptait qu'autre que la chaleur de sa bouche, la douceur de ses lèvres. Je ne respirais plus. Je ne pensais plus. Un délicieux frisson traversait mon corps. Quand il s'est écarté, j'ai gardé un instant les yeux fermés, comme ensorcelée." page 139

Il y a bien une différence entre le baiser de Gev et celui de Cole. Du coup, j'avoue avoir été très surprise par les choix de l'auteur concernant Cole que j'ai vraiment trouvé intrigant et plaisant.

Ce dernier opus heureusement nous propose enfin des réponses, mais le second défaut que je lui trouve et que j'ai trouvé très mal amené c'est d'alterner les points de vue entre Emma et Evan dès lors que ce dernier refait surface. Cela change à chaque paragraphe, parfois à la ligne suivante, ce n'est pas indiqué et je veillais donc l'orthographe pour m'assurer que c'était Emma qui parlait et non Evan. Gênant puisque du coup je n'étais pas à 100% dans ma lecture.

En bref, ce fut quand même une chouette lecture et une trilogie agréable à lire. Elle m'aura plu, c'est l'essentiel malgré quelques petites fausses notes selon moi. On finit ce dernier tome soit complètement satisfait de la direction prise par les personnages, soit avec quelques réserves, mais cela, c'est à chaque lecteur de s'en faire son avis.

A lire pour :
- connaître le dénouement .
- La thématique de l'alcool et de la dépression, thème majeure et clef de ce dernier opus

A éviter pour :
- l'héroïne qui parfois fait des choix insensés. Mais vraiment stupides !

Chronique de Louve

Les Terres du Dalahar de Sylvie Barret

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai Lu (Crépuscule)
Nombre de pages : 448 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Fraîchement débarquée à l’université de Montréal pour fuir un passé douloureux, Éléonore voit ses nuits troublées par d’étranges visions. Une jeune femme disparue quelques mois plus tôt semble vouloir la contacter, mais dans quel but ?
Son frère, Mathias Gardner, pourrait peut-être l’éclairer si, en dehors de sa beauté, il n’était pas aussi taciturne ; à moins que Jonathan, le capitaine de l’équipe de hockey, ne soit plus au fait de cette histoire derrière son masque de séducteur ?
Le jour où elle met la main sur un mystérieux objet d’argent, Léo comprend que les forces en présence dépassent ce qu’elle a toujours connu. Pour déjouer le piège des apparences, elle devra user de toute sa perspicacité, mais surtout, écouter son cœur…


Mon avis (2/10 - Grosse Déception) : 
Les terres du Dalahar... Voilà un nom qui fait rêver non ? Une couverture aussi énigmatique que magnifique et un résumé des plus alléchants, nous annonçant une quête de vérité au sujet d’un meurtre et d’un autre monde. Franchement, ce roman avait tout pour me plaire !

Mais j’oublie bien trop souvent l’adage qui dit « Il ne faut pas se fier à la couverture ».

Oui, Les terres du Dalahar est une énorme déception, voire ma déception de l’année, pire que Laisse-moi te retenir, parce que de ce dernier je n’attendais rien. Ici, j’ai eu l’impression qu’on me faisait miroiter un voyage magnifique dans une contrée lointaine et pleine de mystère et que finalement je me retrouvais dans une vieille charrette à visiter la ferme du coin.

Il y a une chose que je veux dire avant tout : Ce roman a été publié deux fois, il a donc subit deux relectures. Pas une, mesdames et messieurs, mais DEUX. Et deux maisons d’éditions ont décidé que ce roman, là, méritait entre plusieurs centaines de manuscrits d’être sorti au grand public. DEUX fois. Et franchement, je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends pas comment de telles énormités ont pu plaire à deux maisons d’éditions. Ou alors je ne fais pas partie du public visé, je ne vois que ça.

Comment pourrais vous décrire ce roman ? Très simplement si vous avez lu Twilight. Vous voyez un peu l’histoire, la jeune fille banale qui déménage à l’autre bout du monde, qui trouve deux méga beaux mecs qui tombent fous d’elle et essaye tous les deux de la séduire, sauf que l’un des deux semble la haïr au premier regard. Une jeune fille qui retrouve le garçon qui semble la haïr dans les bois par hasard et lui raconte tous ses secrets, avant de devenir méga protecteur avec elle et que l’un comme l’autre se promettent un amour éternel et sans faille au bout de ... Allez 3jours. Et qu’en plus ce garçon-là, n’est pas humain et que l’autre garçon ne cesse de lui dire qu’elle se trompe de choix, qu’il est dangereux. BREF. Sérieusement ! J’ai eu l’impression de relire Twilight avec des elfes remplaçant les vampires et surtout, surtout, en ayant plus 16ans et n’étant plus capable d’être irrésistiblement attiré par cet homme qui fait des déclarations à tout bout de champs.

Finalement, j’ai trouvé ça long, insipide. La quête de vérité au sujet du meurtre est vite mis de côté, les menaces qui pèsent contre notre héroïne aussi, au profit de trop nombreuses scènes d’amour, de baisers, de câlins, et de déclarations larmoyants, ou alors de doute de l’héroïne quant au fait de convenir à ce surhomme et à sa famille. C’était niais, sans intérêt et vraiment une perte de temps.

Il n’y a qu’une chose qui m’a plu dans ce roman au final, ce sont les terres du Dalahar, ce royaume magique qui m’a fait rêver et m’a impressionné par son élégance et ses coutumes. Je me suis laissé transporter dans ce monde imaginaire et j’en garderai de très bons souvenirs.

En bref, je déconseille fortement ce livre qui n’ait pour moi qu’une pâle réécriture de Twilight. L’histoire d’amour mièvre prend bien trop de place au milieu d’un climat de danger et nous laissant oublier le meurtre d’une personne de la famille un peu trop facilement. L’auteur n’a pas su sortir du sentier battu de l’amourette de jeunesse éternelle pour développer et nous entraîner plus en profondeur dans le magnifique voyage en Dalahar qu’elle nous offrait. Il aurait pu être bon, si nous avions passé moins de temps à lire des échanges amoureux de nos deux protagonistes et plus de temps à comprendre et explorer ce monde fantastique qu’elle nous offrait.

Malgré cela, je remercie le forum Mort Sûre ainsi que les éditions J'ai lu pour ce partenariat.

Chronique de Ferilou
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Yesterday's Gone, saison 2, épisodes 1 et 2 : Le prophète de Sean Platt et David Wright

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve éditions (Outrefleuve)
Nombre de pages : 543 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Brent a rejoint les forces armées sur une île mystérieuse. Censé être à l'abri derrière les derniers remparts de la civilisation, il découvrira que ceux-ci renferment bien des secrets, et des réponses glaçantes.


Des mois se sont écoulés depuis que la quasi totalité de la population a disparu. Pour les survivants, il est maintenant question de trouver un havre de paix où s'installer et d'éviter au maximum les créatures qui tentent de les contaminer ou pire de les tuer.

Yesterday's gone est une saga de science-fiction qui sort par épisode. Dès le début, j'avais été séduite par l'idée et aussi par le contenu de ces épisodes. On suit différents personnages qui doivent lutter pour survivre. Ou pas. La lecture est finalement assez intense, bien que trop courte, désespérément courte... aussi je vous recommande d'attendre d'avoir l'intégrale de la saison 1 avant de débuter la lecture, sans quoi vous allez être frustré. Vraiment frustré !

Bon cette fois-ci, promis, je vais tâcher de vous faire un avis court. Je vais essayer, ce n'est pas forcément gagné, puisque là aussi j'ai beaucoup de choses à dire concernant ces deux épisodes de la saison 2. Une saison qui change beaucoup par rapport à la première et où on découvre des choses surprenantes sur certains personnages. On y suit donc encore Mary, Paola, Desmond, Luca, Brent, Charlie, Boricio, Callie et d'autres encore. Chacun tentant de survivre seul ou accompagné en ces temps étranges où la population a complètement disparu remplacé par des créatures dont on ignore toujours ce qu'ils sont. Zombies ? (du fait de la transmission de leur état par morsure), Aliens ? (du fait de leur apparence étrange et de leurs aptitudes physiques. Démons ? On reste une fois encore dans le flou et j'aurais aimé avoir davantage d'information concernant la nature exact de ces monstres. Les auteurs nous mènent encore en bateau refusant de nous fournir la moindre information à nous mettre sous la dent, jusqu'à cette révélation finale à la toute dernière ligne... Et là on sent le lecteur frustré de ne pas en savoir plus !

Brent est toujours plein d'espoir. Il pense toujours pouvoir retrouver sa femme et son fils. Mais des mois ont passé et après qu'il ait enfin intégré New Eden, il doit se rendre à l'évidence. La ville où il a vécu avec sa famille n'est plus la même et malgré les visites en hélicoptère pour tenter de retrouver des survivants, les lieux sont devenus hostiles :
Citation :
"La garde de Black Island n'avait pas rencontré un seul être humain depuis des mois, mais on continuait à envoyer toutes les semaines une équipe survoler la ville dans l'espoir de localiser des survivants. Un espoir qui diminuait de jour en jour...
L'étrange brouillard qui avait enveloppé la ville pendant des semaines après les Evénements avait fini par se dissiper, mais la cité n'avait pas retrouvé pour autant son aspect normal - elle offrait désormais aux regards un paysage extraterrestre auquel Brent ne comprenait plus rien. Et pas seulement parce qu'elle était sous les eaux ; ça, c'était un peu trop facile, comme explication. Non, il y avait autre chose, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quelque chose qui rôdait sournoisement sous la surface, telle l'araignée tapie sous le rocher. la ville n'en était que plus inquiétante." Page 29

J'ai beaucoup aimé l'évolution de Brent jusqu'au bout et le fait que son chemin rejoigne celui de Keenan un homme taciturne qui semble en savoir plus qu'on ne le pense.

Vient ensuite un groupe de personnage que j'aime beaucoup : Mary, sa fille Paola, Desmond et Luca. Ils font la rencontre du prophète, un homme étrange qui gère quelques bâtiments comme on s'occuperait d'une secte. C'était très particulier de découvrir les passages qui se situent au sein des lieux du prophète. Jusqu'au bout on sent qu'une révélation nous sera donné, et on l'attend encore ! Perso je ne sens absolument pas cette histoire de religion. C'est typique des romans apocalyptique où on se sent forcé de croire que c'est une intervention divine. Desmond sera le premier à sentir qu'il n'est pas à sa place. Mais pour lui désormais le plus important c'est de garder un oeil sur Mary, Paola et Luca. Luca qui est d'ailleurs un personnage très énigmatique et qui nous réserve encore beaucoup de belles surprises !



Citation :

"Le remplissage des sacs de voyage était un supplice. Pire que la fois précédente. Etaient-ils condamnés à faire et refaire indéfiniment leurs bagages? A s'enfuir perpétuellement, condamnés au provisoire, puisque les morts-vivants - si c'était le terme qui convenait - se profilaient invariablement à l'horizon?
Desmond fut pris d'un frisson. En cinq mois il s'était accoutumé bon gré mal gré à bien des aspects de leur nouvelle vie, mais ces aliens lui donnaient la nausée comme au premier jour." Page 91.

Et puis on retrouve Charlie et la Boricio Team. Charlie ce jeune adolescent brimé et sans cesse humilié par son beau-père a bien changé. Vraiment. Sous l'influence d'un vrai psychopathe en la personne de Boricio, Charlie est devenu dangereux et plus froid. On sent qu'il prend la mauvaise direction et qu'il en a assez d'être le dindon de la farce. J'ai peur qu'il ne sombre définitivement, le pauvre.

La grande nouveauté de cette nouvelle saison, c'est l'arrivée de Ryan un nouveau personnage qui a un lien direct avec l'un de ceux découvert précédemment. Le personnage semble peu reluisant au départ, mais peu à peu on voit son évolution et son altruisme. Ryan est intéressant, mais il sera surtout source de nombreux problèmes à venir !

En bref, ce nouvel opus est bon, mais moins mouvementé que le précédent, l'effet s'essouffle légèrement. J'ai tout de même passé un très bon moment, et j'ai hâte de voir l'évolution de nos héros !

A lire pour :
* l'univers et l'ambiance
* les personnages

A éviter pour :
* le manque d'action
* le format "épisode" 


Chronique de Louve
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mardi 4 octobre 2016

Hell.com de Patrick Senécal

Année d'édition : 2016
Éditions: Fleuve édition
Nombre de pages: 563
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture:
Depuis qu’il a pris la tête de la société immobilière de son père, Daniel Saul est devenu l’un des hommes d’affaires les plus riches du Québec. Dans la jeune quarantaine, beau, fonceur, intelligent et sans pitié pour la concurrence et les losers, Daniel a tout pour lui et ne se gêne pas pour prendre le reste.
Quand Martin Charron, un financier et ancien confrère de collège, lui propose de devenir membre de Hell.com, un site Internet secret où tout – mais vraiment tout ! – est possible pour ceux qui le fréquentent, Daniel sait qu’il ne pourra refuser de s’inscrire. N’est-il pas un « puissant de ce monde », comme son père l’a été avant lui et comme Simon, son fils adolescent dont il a la garde exclusive, le deviendra à son tour ?
Or, ce que Daniel Saul a oublié, c’est qu’on ne monte jamais aux enfers, on y descend ! Et leur profondeur, qui est abyssale, n’aura bientôt d’égale que celle de son désespoir !

Daniel Saul est un riche homme d'affaire. Père d'un adolescent de seize ans qu'il a du mal à gérer depuis le début de l'adolescence, Daniel poursuit une carrière sans fausse note en compagnie de son bras droit, Marie, sa maîtresse occasionnelle. Lorsque Martin Charron, un ancien étudiant de son lycée, mis de côté par les autres étudiants du fait d'un physique peu avantageux. Mais des années ce sont écoulés et chacun a pu construire sa vie. Sauf que Martin est bien décidé à faire partie de la vie de Daniel et lui permettre d'accéder à ce qu'il se fait de mieux en manière de divertissement pour les gens des castes supérieures. Accéder au pouvoir c'est son but...

J'avais déjà pu lire le Vide du même auteur que j'avais dévoré et adoré. Ici, même si les 600 pages ont hyper vite défilé, j'ai trouvé que certaines scènes n'apportaient pas grand-chose à l'intrigue. L'auteur se veut violent et trash dans ce qu'il raconte, mais parfois un peu trop et on finit presque par se lasser de toute cette barbarie. Parce que l'horreur et la violence monte crescendo et si au début le roman est davantage accès sur la sexualité et ses dérives, très vite on tombe dans un livre qui ressemble à Hostel. Torture, kidnapping, meurtre, violence, viol, vengeance, les ingrédients sont peu réjouissants et pourraient vite perdre certains lecteurs trop sensibles.

Daniel est au départ un simple adepte des club échangiste avec Marie. Cette femme qu'il apprécie, mais avec qui rien ne sera jamais sérieux. Et puis le voilà qui découvre des soirées spéciales où le sexe prend une toute autre dimension. Des soirées où les pires fantasmes peuvent être réalisé avec des femmes ravies de faire plaisir aux riches. Là, Daniel se sent devenir un autre homme. Cela lui plaît, l'intrigue et peu à peu il en veut plus. Plus de pouvoir sur les autres, dominer toutes les situations. Et à mesure qu'il en veut plus, son travail commence à le rendre fou depuis qu'un concurrent qu'il a toujours pris pour un minable lui vole de gros contrats.


Citation :
  • "Il se met à genoux devant le matelas, caresse le ventre et les cuisses qui se raidissent littéralement sous l'excitation... et Daniel comprend enfin ce qui l'allume tant dans ce corps décapité : l'aspect impersonnel. Sans tête, cette femme devient un pur instrument de plaisir, sa contribution au monde se limite à ce qu'elle à offrir entre le cou et les jambes. Elle peut être belle ou laide, elle peut avoir un regard innocent ou pervers, elle peut être de n'importe quelle nationalité, ça n'a aucune importance puisqu'en ce moment, elle est résumée à son essentiel : un corps à fourrer. Cette absence de visage, et donc de regard, lui donne l'impression qu'il est sur le point de baiser une femme qui n'est personne. Sans spécificité. Sans âme. Et c'est cette idée qui l'excite tant." Page 124


L'âme revêt une importance capitale pour Daniel. J'ai eu la sensation qu'il était à la recherche de la sienne pour se pardonner d'une erreur commise alors qu'il n'était qu'un lycéen, jeune et immature. Une erreur qui a plusieurs reprise le rattrape et le rend malade. Et nous ne découvrirons cet événement inavouable qu'à la fin, pour mieux nous surprendre. Daniel qui va très vite tomber dans un engrenage avec ce site atypique et dangereux. Et lorsqu'il se rend compte que son fils s'éloigne trop de lui quitte à devenir un adolescent violent et taciturne, Daniel comprend qu'il a tout fait de travers depuis le début.

J'ai beaucoup aimé le côté relationnel entre Daniel et son fils Simon. La mère est quasi inexistante puisqu'elle a perdu ses droits sur son fils. C'est donc Daniel qui s'occupe seul de son fils, mais voilà qu'il reproduit les mêmes erreurs que son paternel. Peu présent, toujours occupé, il n'a jamais de temps accordé à son enfant et lorsque ce dernier prend une direction dangereuse, Daniel s'inquiète et s'alarme enfin. Il serait temps qu'il se réveille.

Citation :

" Daniel tourne un regard assassin vers Simon, assis à ses côtés. L'adolescent prend la même pose qu'il affichait lors des visites précédentes : un mélange de "je-m'en-foutisme" et de lassitude qui, le père le sait bien, n'est habituellement que façade orgueilleuse. Mais aujourd'hui, cette attitude ne semble pas jouée et la sincérité qui s'en dégage ne fait qu'affûter la colère de Daniel.
- Tu as sauté sur un de tes voisins ?
- Il se foutait de ma gueule ! Il me regardait et il arrêtait pas de rire ! Ca fait deux mois qu'il me cherche !
- Et tu as agressé un surveillant ?
- Ben... je l'ai poussé un peu !
- Un peu ? nuance doucement Ruel. Il est tombé sur le dos et s'est blessé légèrement à une hanche." Page 96


Daniel doit donc jouer sous tous les fronts. Celui de père qui ne parvient plus à s'occuper de son fils et qui le voit sombrer par sa faute dans une descente aux Enfers qui pourrait s'avérer fatal s'il n'intervient pas rapidement. Celui d'homme d'affaire qui voit son entreprise perdre de plus en plus de contrat à cause d'un rival qui s'en donne à coeur joie de lui voler les plus juteuses affaires. Et le rôle d'homme puissant qui perd le contrôle de sa vie à cause d'un site, un lieu de débauche et de violence qu'il ne pensait pas découvrir un jour. Un lieu où tout s'achète avec de l'argent donnant l'impression d'être chaque jour un peu plus puissant.

L'auteur met l'accent sur cette facette de l'argent et ce que les Hommes sont capables de faire soit pour en gagner soit pour utiliser ces bouts de papiers qui apportent tant. J'étais d'ailleurs très curieuse d'en apprendre un peu plus sur Hell.com et honnêtement le site met du temps avant de faire son entrée. Ce n'est qu'après deux cent pages que notre curiosité commence à être satisfaite. Mais que peut cacher ce site si particulier, réservé à une élite ? Et c'est une fois que Daniel s'inscrit qu'il tombe dans une spirale infernale. Pour en sortir rien ne sera possible. Et même si le site tente de lui tourner la tête en ventant les qualités qu'il possède, Daniel au départ se laisse séduire par l'enfer.



Citation :
"Ce site ne s'adresse qu'à des gens de l'élite, des individus dont la réussite sociale et personnelle donne le droit à des privilèges qui échappent au commun. Si vous avez été approché pour vous joindre à nous, c'est que vous correspondez, selon la personne qui vous a contacté, à ces critères et, surtout, êtes digne de confiance. Vous ne devez parler de Hell.com à aucun non-membre, sauf à quelqu'un qui serait susceptible de s'inscrire, en qui vous auriez une totale confiance (pour ce faire, l'adresse d'abonnement, qui change fréquemment, est toujours inscrite sur la page d'accueil du site). Toutes les photos et toutes les vidéos de ce site sont pour votre usage personnel seulement et ne doivent être montré à quiconque. Si nous apprenons que vous avez brisé ce lien de confiance, ou si nous avons le moindre doute sur votre cas, nous serons dans l'obligation d'agir en révélant nous-mêmes des renseignements confidentiels sur vous. Par exemple, les informations qui sont en fichiers joints avec ce message." Page 204


Comme on s'y attend; Daniel signe véritablement un pacte avec le diable et les conséquences seront horribles pour lui s'il tente de dénoncer le site ou d'en parler autour de lui. Surtout qu'au fur et à mesure qu'il fouille sur le site en question, il découvre un vaste réseau mondial. Où il est possible de torturer ou assassiner des gens. De faire tuer d'autres personnes pour assouvir une vengeance personnelle. De louer des prostitués ou des esclaves sexuelles peu importe leur âge. Hostel à côté c'est vraiment pour les enfants puisque les tortures iront loin, très loin dans l'horreur. Et puis soudain, Daniel tente de fuir ce site pour protéger son fils, témoin d'une séquence violente qu'il n'aurait pas du voir. Son seul fils qui s'enfuit, devient un être sans âme prêt à tout pour selon ses dires "mériter de vivre".

Bon toutes mes excuses, je n'avais pas prévu de faire un avis si long, que voulez-vous je suis bavarde en ce moment, mais je me soigne. (Si ! Si!). Vous l'aurez compris, dans le dernier tiers, Daniel tente de sauver et son fils et son âme face à un groupuscule invisible et mondial qui ressemble à s'y méprendre aux tentacules d'une pieuvre. La route sera périlleuse pour lui et je peux vous dire, sans mentir, qu'il va en baver Daniel. Il va en prendre plein la tronche, mais pas que, et finalement à un moment donné, on finit par avoir de la compassion pour ce mec aveuglé par la richesse et le pouvoir qui se rend compte que sa vie ne vaut pas celle d'un autre. Et sur ce point de vue là, j'ai trouvé ça top.

En bref, je vais cesser là parce que sinon demain vous êtes toujours en pleine lecture de cet avis long comme la tour Eiffel. Finalement, je recommande ce roman aux âmes coriaces. Pas aux gens émotifs ou vite écoeuré. Vous n'apprécierez pas la morale de l'auteur. Par contre si vous avez le coeur accroché et que vous avez aimé les films Hostel (du moins, les deux premiers) alors plongez-vous dans Hell.com !

Les plus:
- l'histoire surprenante de bout en bout
- certain personnage comme Marie qui apporte un peu de lumière dans cette obscurité.
- la montée de l'horreur et de l'obscurité pour les personnages
- L'auteur va jusqu'au bout. Quitte à humilier au maximum son héros...

Les moins :
- peut-être parfois trop de trash pour du trash. 


Chronique de Louve