jeudi 21 juillet 2016

Je le veux de Eliza Kennedy

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 510
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Je vais me marier. il est parfait. C'est la cata. Il reste à Lily huit jours avant le grand bonheur : son mariage avec Will, l'homme idéal que toutes ses copines lui envient. Mais est-ce une bonne idée de se marier quand on est incapable de résister à un beau garçon ? Terrifiée par la fidélité, mais trop amoureuse de Will pour renoncer à lui, Lily passe la semaine précédant son mariage à ingurgiter des cocktails bien tassés et à s'envoyer en l'air avec qui lui chante. Et ce qui devrait être le plus beau jour de sa vie menace de tourner au drame. Une comédie qui donne à réfléchir sur fond de coke, vodka et sexe à gogo. Imprévisible mais pertinente, Lily pose les bonnes questions sur l'amour et la monogamie avec un mélange détonant de gravité et d'humour.


Il y a des romans, comme ça, dont le pitch intrigue (bien plus que la couverture ou le titre) : ils ont l'air de sortir des sentiers battus et de promettre une lecture bien sympa. La plupart du temps, quand je me laisse tenter par ce type de roman, j'espère juste que l'auteur va vraiment assumer jusqu'au bout et que je ne serai pas déçue par la fin...

C'est ainsi que je me suis positionnée sur le titre Je le veux, en croisant les doigts très très fort pour que la lecture soit aussi jubilatoire qu'elle le promettait.
Je peux le dire tout de suite : ça a été encore mieux que ça !

Evidemment, si vous êtes du genre collé-monté, plutôt coincé, adepte du slut-shaming, je vous inviterai aimablement (ou pas) à passer votre chemin. Clairement, les choix de vie de Lily vous feront grincer des dents et vous serez infichu de les comprendre et sans doute prompte à la juger à l'emporte pièce, comme son idiot de collègue Lyle (alors que ce qu'il fait de son côté, avec sa rétention d'information au sujet d'un procès capital, est bien plus grave !).

Car Lily... est la digne fille de son père. Celui-ci est un Don Juan et la jeune femme lui ressemble, tout simplement. Eh oui, le scoop, les femmes aussi peuvent aimer le sexe pour le sexe !
Ajoutez à cela les valeurs morales particulières de sa famille (qui a au moins le mérite d'être saine, puisque tout est clair pour tout le monde !) et son caractère particulièrement trempé, Lily n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ni à faire décoration dans une soirée. Et quand un homme lui plait, elle s'emballe. Elle aime séduire, elle adore encore plus coucher et pour compenser toute l'énergie qu'elle dépense pour son travail, elle n'hésite pas à brûler la chandelle par les deux bouts.

Lily est avant tout une femme accro à son job d'avocat (encore junior, mais prometteuse) et libre. très libre... autant dire que ses proches, ceux qui la connaissent et l'aiment telle qu'elle est, ne comprennent pas sa décision de se marier.
Elle même se demande comment elle a bien pu accepter la demande de Will... il faut dire qu'il la fait craquer et que la demande en question, si romantiquement présentée, l'a si bien prise au dépourvu qu'elle l'a acceptée ; pourtant les sentiments forts qu'elle éprouve pour lui risquent plus de le blesser qu'autre chose.
Car au final, le seul qui ne semble pas au courant de la véritable personnalité de Lily, c'est son fiancé... alors forcément, pas étonnant que tout le monde, en priorité sa grand-mère (ancienne ténor du barreau, son modèle), sa mère et ses deux belles-mères lui mettent une pression dingue pour qu'elle annule le mariage...

Ajoutez à cela que la jeune femme est, en parallèle, envoyée au casse-pipe pour préparer un témoin pour une déposition dans un procès important pour son cabinet, et sa semaine prénuptiale ne sera pas sereine du tout ! Surtout lorsqu'elle découvre, affligée, que le témoin en question n'est vraiment pas doué (c'est bien peu de le dire) et qu'en plus la société qu'elle défend est vraiment dedans jusqu'au cou. Non seulement elle est sur la sellette sur le plan personnel, mais aussi sur le plan professionnel. C'est sa carrière qui est en jeu si elle n'arrive pas à gérer la déposition.

Je pense que ce que j'ai le plus apprécié, dans ce roman, c'est que l'auteur va au bout des choses, ne choisi aucune facilité, ne cède pas à des ellipses malvenues, et que tous les personnages y règles leurs comptes, d'une façon ou d'une autre.
La déposition du témoin en particulier est un passage énorme. Puisque Lily a face à elle un vieux de la vieille paternaliste et condescendant, elle va lui faire ravaler ses "jeune demoiselle" à sa façon, et il n'est pas prêt de l'oublier ! Certes, du point de vue de la déontologie, ce n'est sans doute pas ça, mais elle obtient ce qu'elle veut (du temps pour que son senior puisse éviter un désastre pour son cabinet), ce qui lui vaut même d'être félicitée par sa grand-mère !

Ce roman a donc été ce qu'il promettait, jubilatoire et même plus.
J'ai adoré le fait que Lily ne change pas, au contraire, elle utilise ses atouts pour régler ses problèmes sur différents fronts.
J'ai adoré les retournements de situations. Je me suis attachée à tous les personnages, certains étant sacrément hauts en couleurs.
J'ai adoré qu'une femme puisse être aussi libre et que son entourage l'accepte sans problème.
Et j'ai eu le cœur serré pour elle dans certains passages. Parce que ce roman est loin d'être dénué d'émotions...

Chronique de Roanne

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