jeudi 18 février 2016

Les Sirènes noires de Jean-Marc Souvira

Année d'édition : 2015
Edition : Fleuve Editions
Nombre de pages : 450
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 03 h 20 du matin, Ouest parisien. Le commissaire Mistral écoute un morceau de jazz, son humeur à l'unisson. Les lumières de la ville défilent à travers la vitre. Plongée en apnée dans son âme. Il ne le sait pas encore mais le compte à rebours a commencé. Plein jour, sud-est du Nigeria. Les tambours résonnent. Margaret, 17 ans, corps de déesse et cœur sur le point d'imploser d'émotion, s'avance sous la tente. La cérémonie débute. Elle ne le sait pas encore mais son destin, et celui de sa famille, sont sur le point de basculer. Retour à Paris. Un homme guette, attend, les sens en alerte dans l'obscurité. Il n'en peut plus. Il fredonne comme une litanie sans fin son morceau culte d'AC/DC. Il savoure par avance le moment où il possédera sa proie. Le tic-tac s'égrène. Le point d'impact de ces trajectoires humaines est imminent.




Période thriller ces derniers temps, je continue dans ma lancée avec la découverte de Jean-Marc Souvira et Les Sirènes noires. Un thriller palpitant!

Au 36 quai des Orfèvres, le commissaire Ludovic Mistral et son équipe doivent gérer plusieurs enquêtes en parallèle. Entre un violeur/tuer de femmes dans des parking, un démembreur d'albinos africain et du trafic de jeunes filles. Les policiers parisiens n'en ont pas fini.

Les Sirènes noires n'est pas le premier roman de Jean-Marc Souvira. Il a entraîné ses lecteurs dans d'autres enquêtes du commissaire Mistral. Si vous n'avez pas lu ses autres romans, pas d’inquiétude, cela n'empêche en rien la compréhension du roman.
Première rencontre avec l'écriture de l'auteur et avec Mistral. J'y découvre un homme qui jongle entre sa famille, sa femme et ses deux fils et son métier souvent difficile. On le voit mettre de côté ses convictions rationnelles pour pouvoir rentrer dans l'inconnu et faire avancer ses enquêtes. Très humain, on s'attache à cette homme que le passé et le présent mettent à mal.

De l'autre côté, j'ai trouvé la plume de l'auteur entraînante. Les pages se tournent sans s'arrêter, on ne voit pas notre lecture défilée. De part son expérience, Jean-Marc Souvira offre des intrigues réalistes et détaillées. Plus qu'un fil conducteur, l'auteur joue avec plusieurs enquêtes, emmenant ses personnages dans des passages sombres, les obligeant à aller au delà de ce qu'ils connaissent, happant le lecteur dans un roman riche en rebondissement et dans l'horreur.
On en apprend sur la traite d'être humain et particulièrement des africains dans le quartier de Château rouge à Paris. On n'imagine pas un tel décalage dans notre pays dit "moderne", voir des corps démembrer pour des rituels vaudous ou ses femmes misent sur le trottoir par croyance naïve.
Il montre le côté obscur de l'être humain, violé, exploité, tuer... Comme si la vie n'avait plus aucune importance que tout a un prix surtout nos corps.

Les Sirènes noires n'est pas seulement une fiction, on imagine bien que Jean-Marc Souvira, ancien commissaire divisionnaire, s'est fortement inspiré de son quotidien au sein de la Police judiciaire et de l'Office central pour la Répression de la Traite des Êtres humains. Le tout donne un roman haletant et poignant.

Chronique de Chtitepuce

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire