lundi 30 novembre 2015

Iris empoisonnée - Tome 1 de Cindy Mezni

Année d'édition : 2015
Edition : j'ai lu
Nombre de pages :
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Athènes était autrefois le berceau de la civilisation. Aujourd’hui, la région se nomme Tartaros et est en train de devenir, lentement mais sûrement, le tombeau de l’humanité.

Le Fléau Pourpre, un virus mortel, a marqué la planète de son empreinte, les hommes dans leur chair. Le désespoir, la violence et la pauvreté sont les maîtres mots de ce nouveau monde.

Au cœur de cet univers, Irisya, 16 ans, vit recluse, protégée de l’extérieur par son frère, Memphis.

Jusqu’au jour où ce dernier disparait.

Irisya n’a pas le choix. Pour le sauver, pour survivre, elle va devoir affronter tous les dangers.


http://www.jailu.com/

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions J'ai Lu, ainsi que le forum Mort-Sûre, pour cette jolie découverte. J'avoue avoir été plus que ravie d'obtenir ce partenariat car j'avais totalement craqué sur ce livre, tant pour l'illustration intrigante de la couverture que pour le thème. J'adore les dystopies et j'en lis beaucoup. J'ai donc très très vite ouvert Iris empoisonné(e).

Il faut dire que l'univers est réellement original. Nous nous trouvons sur le territoire de l'ancienne Grèce (à comprendre la Grèce mais dans le futur) qui est le seul lieu vivable de notre planète. Suite à un fléau dévastateur qui a tué la majorité de la population mondiale, les survivants se sont regroupés. Mais la maladie a continué de faire rage en mutant. Elle n'est donc plus mortelle au moment où débute l'histoire mais transforme tout de même le corps des Atteints, les affublant de plaies et de cicatrices. Et les Non-Atteints se sont donc réfugiés sur l'île d'Elysion d'où ils écrasent la population déjà souffrante de Tartaros. Autant dire qu'entre les deux camps, ce n'est pas l'amour fou.

Afin de dissimuler son état de Non-Atteinte, Irisya n'est jamais sortie de chez elle. Son frère (et sa seule famille) lui sert de lien avec le monde extérieur. Alors quand il disparaît, elle est motivée à tout faire pour le retrouver, quitte à braver les dangers de dehors. Et s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à ce personnage, c'est qu'elle ne manque pas de courage. Son côté guerrier, bien qu'apparaissant très tard dans le tome, m'a beaucoup plu. J'ai eu un peu peur au début car elle s'apitoie beaucoup (trop) et c'est parfois un peu soûlant (On la plaindrait presque de ne pas avoir ses affreuses marques qui défigurent les autres, la pauvre !). Mais heureusement, elle évolue ! Et c'est normal. De l'innocence la plus totale, elle va découvrir l'horreur la plus absolue. L'auteur a su la faire grandir et c'est très agréable d'en être le témoin. J'ai cru qu'elle allait nous faire une rechute sur la fin mais ce n'était que pour mieux rebondir.

Cillian et Gemma m'ont énormément plu. Le premier est plein de charme même si on a parfois envie de le bousculer un peu pour qu'il s'ouvre plus. La seconde est tout bonnement adorable et, comme Isya, j'ai voulu donner des claques à ceux qui l'insultaient. Par contre les "méchants" ne m'ont pas vraiment plu, de quelque horizon qu'ils viennent. Je ne les ai pas trouvé assez "crédibles", manquant tous de nuances.

L'histoire, globalement, est assez linéaire et manque de rebondissements. Ils se passe beaucoup de choses mais jamais vraiment inattendues, sauf peut-être sur la fin. Ce n'est cependant pas dommageable pour le lecteur qui peut découvrir ici un univers violent mais envoûtant.

Ce qui m'a dérangée le plus cependant, vient de deux affreuses fautes d'orthographe qui m'ont sauté aux yeux. J'ai du mal à croire qu'un correcteur professionnel ait pu passer à côté (il est quand même payé POUR ça normalement). De voir "s'étaient" au lieu de "c'était" ça me hérisse les cheveux sur la tête. Tout comme "Elle avait l'air effrayée" au lieu de "effrayé" (c'est l'air qui est effrayé. Si on veut mettre un e, on peut changer en "Elle paraissait effrayée"). Enfin bref.

Pour conclure, je dirai que c'est une très bonne dystopie mais que le scénario, trop linéaire à mon goût, et le manque de crédibilité des "méchants" m'empêchent probablement de l'apprécier au niveau d'un coup de coeur. Cependant, je recommande ce premier tome à tous les adeptes du genre, pour le dépaysement, l'originalité, l'évolution du personnage principal et deux des personnages secondaires très agréables à suivre.

Chronique de ML

Shannara : La trilogie originale de Terry Brooks

Année d'édition : 2015
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 1440
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Lorsque Shea Ohmsford vit pénétrer l'étranger dans l'auberge, il sentit que son destin venait de basculer. Qui aurait pu deviner qu'il était, lui, le paisible demi-elfe vivant au sein de sa famille d'adoption à Valombre, le dernier héritier de la lignée de Jerle Shannara ? Jerle, dont l'épée permit, il y a cinq cent ans de cela, de détruire le maléfique Roi-Sorcier Brona et ses hordes démoniaques. Or voilà qu'il se murmure, dans les lointaines Terres du Nord, que le Roi-Sorcier est de retour, et qu'il réunit ses armées pour déferler à nouveau sur le monde. Seul un descendant de Jerle, portant la légendaire épée de Shannara, pourrait défaire le mal. Shea acceptera-t-il cet oracle trop grand pour lui ?



Je suis une fan d’épopée, de magie... J’ai été bercé par la trilogie du Seigneur des Anneaux et mon adolescence a eut lieu avec le succès des adaptations cinémas !

Donc j’ai été ravie de pouvoir découvrir cette saga, qui date de la fin des années 1970 ! Le gros problème que j’ai rencontré, c’est que j’ai trouvé que le tome 1 était trop semblable à la Communauté de l’Anneau, et j’ai du mal à lui pardonner !

Pour commencer, je tiens à préciser que chacun des tomes racontent une aventure séparée des autres ! C’est une saga littéraire, mais pas une suite chronologique de la même aventure !

Dans ce premier tome, nous rencontrons Shea et Flick, deux jeunes hommes vivant à Valombre et travaillant dans la taverne de leur père. Ils mènent une vie tranquille jusqu’à ce qu’Allanon, un druide célèbre, viennent les chercher pour une quête : aller trouver l’épée de Shannara pour détruire le Roi-Sorcier.
Rien que dans ma petite explication je trouve qu'il y a trop de comparaisons entre les deux œuvres, il y a même le « gollum » dans ce livre, et la chute du druide dans le feu avec le monstre !
Étrange n'est ce pas ?

J'ai donc eut beaucoup de mal à me séparer de cette comparaison, mais le livre ne fait « que » 500 pages, donc au niveau de l'écriture c'est différent quand même, et beaucoup plus court !

Dans ce tome, nous rencontrons donc un nouvel univers, un nouveau monde, et cela, j'adore !

Quelque chose qui m'a étonné est l'époque durant laquelle se déroule l'histoire. Ce livre est une dystopie, nous nous situons donc plusieurs milliers d'années après notre époque... Notre monde a été détruit à cause des guerres et de notre comportement et nous retrouvons donc l'humanité après d'énormes catastrophes et un retour à la terre ! J'ai trouvé le cadrage de l'histoire vraiment sympa !

Il y a beaucoup de personnages, presque une communauté autour de Shea pour l'aider : des hommes bien sur, mais également des nains, des elfes, des trolls …. J'ai trouvé tous ces personnages sympa ! En plus, même si le monde est à dominance non magique, il y a quand mêmes des passages où il y en a et c'est sympa !

L'histoire est intéressante et j'ai aimé suivre les différents personnages. La plume de l'auteur est agréable, mais j'ai trouvé les descriptions parfois un peu longues... d'ailleurs, ce tome manque clairement d'action dans la première partie de l'histoire. L'auteur plante le décor de la saga mais cela donne un ensemble peu régulier au niveau du rythme.


Ce premier tome fut une lecture un peu lente, donc fastidieuse.... J'ai vraiment mis du temps à entrer dans l'histoire, notamment à cause des ressemblances avec Le Seigneur des Anneaux. Je me suis accroché et j'ai finalement réussit à adopter les personnages...

Ce tome est, à mon sens, une entrée dans la saga un peu moyenne car il pourrait rebuter certains lecteurs ! Mais accrochez vous, la suite vaut le détour !

Ce second tome reprend le même modèle que pour le premier tome, mais 50 ans après : un problème de sécurité du Monde, un seul être pouvant aider le Monde et une quête impossible ! L'auteur n'a pas tord après tout, si cela a fonctionné une fois, pourquoi pas deux fois ?

Alors que le premier tome m'avais laissé dubitative, ce tome là m'a clairement emballé et j'ai dévoré les 500 pages très rapidement !

Nous commençons l'histoire dans la ville des Elfes, où l'Ellcrys, un arbre magique protégeant le monde contre les démons, est malade, mourant même. Il confie alors à Allanon, le druide qui semble immortel, ce qu'il faut faire pour le faire renaître et permettre la continuité de sa protection.

Chronique de roxou 06

samedi 28 novembre 2015

Passeurs T1 de Lucille H. James

Année d'édition : 2015
Edition : NATS edition
Nombre de pages : 380
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Outre des professeurs détestables et une cantine infecte, l'institut Walter Walbotte totalise près d'une dizaine d'élèves portés disparus. Depuis cinquante ans, des collégiens s'aventurent dans la forêt autour de l'école pour ne plus jamais en revenir. Aussi, lorsque le jeune Nathan disparaît à son tour, Jeffrey Horlaw redoute le pire. Lancé à sa poursuite avec son ami Ted, il découvre un puits secret, un manoir envahi de squelettes mutants et une organisation armée bien déterminée à intercepter les intrus. Jeff avait tort : le pire ne fait que commencer.





Superbe livre, vivement la suite

Nous entrons dans un institut scolaire lambda avec ses codes et ses professeurs et ses élèves. Jeff est un garçon ordinaire qui suit sa bande d'amis. Ted en fait partie c'est celui qui a le plus de charisme, et qui peut sortir avec toutes les filles qu'il souhaite (nous avons tous connu un Ted, je pense, de même que la cantine détestable, et les professeurs détestables). Cependant une chose attire l'attention de Jeff, depuis que l'institut existe plusieurs disparitions inexpliquées (plus d'une dizaine) se sont produites. Comment se fait-il alors que l'institut n'ai pas fermé ses portes?

Grâce à sa conduite exemplaire et à son retard en cours, Jeff se retrouve à la bibliothèque de l'institut et découvre par hasard des coupures de presses relatant ses étranges disparitions. Un peu plus tard, Ted, apparaît lors de l'heure de colle de Jeff (et oui plusieurs retard sur la même semaine c'est pas top) et lui explique qu'il faut retrouver Nathan, qui n'a pas réapparu de tout l'après midi. Jeff et Ted se lancent à sa poursuite sans savoir réellement ce qui peut les attendre et la magie opère.

Ce livre m'a beaucoup plus, le seul bémol que j'y mettrai est la parties où Jeff entre dans l'autre monde , tout se fait pour moi trop rapidement (il accepte trop facilement les choses). Je n'ai pas la formation d'un auteur ni les capacité d'en être une et je n'arrive pas à dire exactement ce qui m'a ennuyée dans ce passage mais cela m'es resté en travers tout le restant du livre alors que celui-ci est vraiment superbe.

C'est vraiment un bon livre et pour certains passage, je m'attendait à certaines choses trop prévisibles et , elles ne sont pas arrivées, cela m'a beaucoup plus que l'auteur joue avec nous en nous proposant (ou nous faisant supposer) certaines choses pour en fait les démentir derrière.

En conclusion un vrai, bon coup de cœur.

Chronique de Bfanny

Sur la route d'Anvers de Liliana Di Pietro

Année d'édition : 2015
Edition : NATS edition
Nombre de pages : 276
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Sur la route d´Anvers, Étienne rencontre Nina, une mystérieuse jeune femme pourtant supposée avoir été assassinée la veille.

Ensemble, ils essayent de se joindre à l´enquête de la commissaire Justine Chevalier afin de comprendre pourquoi elle a été tuée.

Mais comment expliquer qu´Étienne soit le seul à voir Nina ?
Pourquoi l´a-t-elle choisi lui, un simple chauffeur routier ?
Comment la commissaire et son équipe voient-ils cette aide pour le moins... inattendue ?

Je ne suis pas une grande adepte des romans policiers, j’aime en lire un de temps en temps tout simplement, mais la super couverture et le résumé de celui-ci m’ont tout de suite attirés.

Etienne, chauffeur routier, prend en stop Nina, jeune femme disant habiter Anvers, en Belgique, et souhaitant se rendre à Lille. Rien d’étrange jusqu’à ce que l’on apprenne que Nina est morte, assassinée la veille. Etienne est la seule personne avec qui elle peut communiquer de vive voix.

Grâce à une quelconque faveur des dieux, Nina dispose de trois semaines pour élucider son propre meurtre, et ainsi trouver son meurtrier avec l’aide d’Etienne.
J’ai beaucoup apprécié ce côté surnaturel-fantastique qui fait de ce thriller un roman à part et une histoire très prenante.

Etienne est un jeune homme banal mais auquel on s’attache tout de même car il remet sa vie en question suite aux évènements dont il est témoin et l’histoire abracadabrante de meurtres dans laquelle il est embarqué avec cette jeune fille qu’il ne connaît pas.

Nina est un personnage encore plus intéressant car elle est morte, elle a donc une vision différente des choses et une manière de penser qui n’est plus la même, mais à évolué depuis son passage dans l’entre-deux mondes pour rejoindre le monde des morts.

L’écriture est plutôt sympathique même si quelques éléments m’ont un peu dérangé au début de ma lecture, notamment quelques passages qui paraissent un peu trop exagérément travaillé dans la structure des phrases, je m’y suis rapidement adapté.

Malgré tout, l’auteur a une super imagination, elle développe très bien ses personnages et leurs caractères mais également, elle mène son intrigue à la perfection, pleine de rebondissements et de suspense, on est happé par l’histoire et on cherche avec les personnages qui est le coupable. Jusqu’au dénouement qui scotche le lecteur qui ne s’y attendait absolument pas…

En résumé, c’est une très bonne lecture, un petit roman policier surnaturel qui nous fait obligatoirement passer un très bon moment.

Un grand merci au Forum Mort Sure et aux Editions NATS pour cette super et inattendue découverte qui m’a fait passer un très bon moment !

Chronique de Babynoux

Les Neiges de l'éternel de Claire Krust

Année d'édition : 2015
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 344
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.
Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.






Un roman magnifique, parfait de bout en bout, une couverture splendide pleine de délicatesse, une histoire empreinte de magie et de personnages forts et touchants, et surtout une écriture majestueuse de l’auteure qui a parfaitement su lier fluidité et langage lyrique. Un vrai trésor !

Dans un Japon d’un autre temps, l’hiver reprend ses droits et impose son atmosphère à la fois rigide et poétique. La pureté de la neige accompagnée du froid glacial viennent entacher des vies tragiques toutes liées à une famille noble habitant une demeure ancienne et puissante. Sur une centaine d’années, on croise cinq destins, celui d’une jeune fille prête à tout pour sauver son frère, d’un enfant malade face à un fantôme, d’une courtisane coincée dans une auberge pouilleuse, d’un fantôme centenaire réveillé par l’intrépidité d’un jeune garçon, et enfin le fils d’un guérisseur lasse de la rancune des villageois et obligé de guérir une mourante.

Claire Krust propose un ouvrage œuvrant dans un empire japonnais médiéval où les destins des personnages s’entrecroisent, tous intimement liés par la famille du Daimyô, noble seigneur qui régit un territoire, dont la famille détruite, semble influencer des vies au travers du temps qui passe. Cinq protagonistes principaux sont les héros de cinq grandes parties du roman, sortes de nouvelles qui racontent la déchéance d’un clan familial sur plusieurs dizaines d’années.

Ce qu’il faut souligner, c’est la qualité d’écrivain de l’auteure, elle écrit merveilleusement bien, le genre d’écriture que l’on prend le temps de lire, c’est tellement fluide et en même temps les mots sont soigneusement choisis, c’est élégant et poétique. La plume de l’auteure est fine et délicate mais aussi incisive, elle crée une atmosphère magique dans un Japon médiéval aux mœurs politiques difficiles mais fortement imprégnés de cette culture pleine de rigidité, de respect et d’une zénitude incroyable. On est apaisé par cette ambiance et les glaces de l’hiver viennent nous figer dans la lecture de ce roman qui conte aussi des destins tragiques, cruels : la maladie, la souffrance, la solitude, les destinées de servitude, la mort sont autant de thèmes forts traités, cependant chaque fois, une étincelle d’espoir vient illuminer le tableau. D’autres influences d’un Japon ancestral sont présentes pour transporter le lecteur dans cet univers imaginé, l’art de la calligraphie où la dextérité de l’artiste traverse tous les âges, l’art du guerrier samouraï respire le respect et la rigueur, les guérisseurs aux dons issus de Dieux et au talent d’herboriste, le charme élégant des courtisanes poudrées et aux coiffures complexes, la quête de l’héritier masculin au destin familial tracé ainsi que les croyances superstitieuses faites de fantômes et d’esprits. Et toujours cet hiver, saison belle et pourtant si funeste, la neige, les montagnes, le froid extrême, les flocons cotonneux, la glace, tout autant de choses qui font de l’hiver une saison majestueuse et attractive et qui transpire une aura de sagesse et de silence mordant. On ressent donc tout l’amour de l’auteure pour cette civilisation et la richesse de ses connaissances dans cette dernière, c’est concis et précis, elle ne se perd jamais dans des fioritures inutiles et usent avec beaucoup d’intelligence de tout ce qui la construit. Certes, le roman n’est pas porté sur l’action mais l’on y est indéniablement immergé et transporté.

C’est donc dans cette ambiance si particulière que le lecteur suit Yuki, une jeune fille noble qui quitte sa famille pour traverser les villages et subir l’hiver en quête d’un guérisseur pour sauver la vie de son frère aîné gravement malade ; Shota, un très jeune garçon malade et condamné qui voit un fantôme et ne comprend pas forcément ce qu’il lui arrive ; Sayuri, une jeune courtisane rêvant d’un avenir meilleur asservie dans une auberge où les clients sont de pauvres villageois à la recherche d’un peu de chaleur humaine pour oublier leur quotidien froid et difficile ; Takeshi, un adolescent qui visite une vieille demeure hantée suite à une promesse faite à un aieul et subit la rancœur et la solitude d’un fantôme ; enfin, Seimei, fils de guérisseur, que la solitude a rendu amer et qui souhaite enfin retrouver une liberté échappée depuis des années. L’auteure surprend à travers ces cinq récits à la fois indépendants et intimement liés, on commence chaque histoire en croyant certaines choses et puis non, les rencontres, les personnages, les fantômes, les âges traversés perdent et baladent le lecteur, et lorsque les liens étroits se dessinent avec ce personnage de départ qu’est Yuki et cette famille du Daimyô dont le destin tragique traverse le temps, on est souvent surpris.

En bref, un premier roman de l’auteure d’une extrême douceur et beauté par toutes les facettes qui le construisent : couverture, écriture et histoire et que l’on savoure en prenant le temps d’apprécier chaque mot ! A lire absolument.

Je remercie Louve du forum Mort Sure pour sa confiance dans ce partenariat et les éditions ActuSF pour avoir intelligemment choisi d’éditer cette pépite !
 
Chronique de Walkyrie

The end tome 1 chaos de G.Michael Hopf

Année d'édition : 2015
Edition : panini books
Nombre de pages : 320
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Une impulsion électromagnétique de grande envergure a rendu obsolète toute technologie, privant la plupart des continents délectricité. Dans le chaos ambiant, Gordon Van Zandt, un ancien du corps des Marines, hanté par la guerre, lutte pour les dernières ressources qui sépuisent rapidement. Pour survivre il peut compter sur laide et la coopération de sa famille et de ses voisins. Mais quand il arrive le moment de prendre des décisions extrêmes, le poids de sa conscience pourrait être son plus grand ennemi.





Gordon est un ancien Marines encore sous le choc de ce qu'il a vécu en Irak. Lorsqu'il quitte l'armée, il décide de profiter de sa femme et de leurs deux enfants, tentant d'effacer de sa mémoire ce qu'il a vécu autrefois. Tandis que son jeune frère prend la relève et s'engage dans les Marines, une impulsion électromagnétique est lâché sur plusieurs continents via des bombes. Les Etats-Unis découvrent avec stupeur que le gouvernement a disparu, ils sont tous morts et en plus les objets électronique ou électrique ne fonctionne plus du tout. Gordon qui comprend que quelque chose se joue, décide de prendre les devants pour protéger sa famille.

Chaos a été un gros gros coup de coeur. Je dois bien avouer que j'ai été totalement séduite par ce roman non seulement pour son contenu et l'intrigue haletante qu'il offre, mais parce que l'auteur offre un roman apocalyptique tellement crédible qu'il en devient effrayant. Au vu des événements que nous avons réellement vécu dernièrement, je dois bien avouer que ce roman n'est pas tombé au bon moment parce que ce qu'il raconte fait aussi froid dans le dos que ce que l'on a vécu à Paris. Dans Chaos, il est aussi question de terrorisme, de Kamikaze, d'ennemis sans pitié qui détruise tout le monde sans considération. Malgré tout, j'ai été totalement charmé par ce premier opus, et j'ai bien hâte de lire la suite qui je n'en doute pas sera tout aussi fantastique et horrible à la fois.

Dès le départ j'ai été séduite par le fait qu'on découvre le roman en 2066 via Haley, la fille de Gordon. Des hommes viennent l'interroger concernant l'histoire de son père qui semble-t-il a permis de créer un nouveau pays après une attaque destructrice. Haley va donc raconter l'histoire de son père telle qu'elle l'a vécu en 2014 lorsque le monde a basculé dans l'horreur après des attentats qui ont détruit une partie de la civilisation. En effet, une arme IEM (impulsion électromagnétique) a été lâché sur les Etats-Unis après que de nombreux attentats ont été commis sur le continent et en Europe. Tous les objets électriques ont été grillé détruisant d'un coup la technologie sans laquelle l'homme n'est plus rien. Gordon comprend bien avant tout le monde la gravité de la situation et il avoue ses pires craintes à son épouse Samantha, lui expliquant que bientôt, sans électricité, le monde allait sombrer. Famine, meurtres, viols, les gens deviendraient fous et si au début on pense qu'il en rajoute, très vite on se rend compte que non, Gordon avait vu juste !

Chaos nous décrit donc comment sans électricité, la population finit par devenir folle et va tenter de survivre. Gordon va faire des réserves, prendre les devants et il va tenter de protéger tous les habitants de son quartier, même s'il va rencontrer quelques difficultés. Il n'abandonnera jamais même si ses méthodes sont radicales. Il n'hésite donc pas à tuer pour protéger les siens, sans jamais se poser de questions. On sent bien que l'homme est engagé et cherche à aider comme il le peut, mais son caractère en fait également un homme redoutable et dangereux qu'il vaut mieux avoir dans son camps. N'essayez pas de toucher à ses enfants ou à son épouse parce que dans ce cas, il devient un peu comme Rick dans the Walking Dead : complètement fou et avide de se venger !

Là où Chaos se démarque des romans du genre c'est qu'il allie plusieurs phases différentes. On a donc le personnage de Gordon qui tente de survivre avec d'autres personnages en trouvant de la nourriture et un endroit pour être en sécurité. J'ai adoré les suivre même si ce n'est pas toujours de tout repos, les rebondissements étant énormes et bien trouvé pour alimenter l'histoire de cet ancien soldat. On suivra également Sebastian, le jeune frère de Gordon qui est devenu sniper à son tour et qui aime ce qu'il fait jusqu'au jour où toute sa flotte décide d'outrepasser les ordres du nouveau président. Sa flotte préfère abandonner une mission vouait à l'échec et aller là où la population est encore vivante. Sebastian adore son frère et le respecte, et je pense, qu'il cherche à lui prouver quelque chose à son tour. On suivra beaucoup l'évolution de la situation de Sebastian et des militaires en général qui font finir par se retourner les uns contre les autres face à ce chaos qu'ils ne peuvent comprendre et qui les effraye. C'était palpitant ! Enfin, on suivra aussi le nouveau gouvernement Américain avec Conner qui est devenu président des Etats-Unis, un rôle qui le dépassera très vite devant les décisions qu'il devra prendre.

Trois destins différents, mais qui finiront tous par se lier d'une manière ou d'une autre. J'ai adoré le fait qu'on ne puisse pas s'attacher aux personnages parce qu'on est jamais à l'abri d'un accident ou pire et forcément, on lit ce roman avant l'angoisse de voir quelqu'un mourir trop tôt ! Plus on avance dans la lecture et plus la tension monte et ce, pour tout le monde ! La nourriture vient à manquer, les radiations commencent à faire leur première victime, les militaires sont à cran, bref c'est un véritable Chaos que nous propose l'auteur sans tomber dans le classique, préférant une attaque qui touche l'homme dans tout ce qu'il a de plus sacré : le confort.

En bref, on à là un méga gros coup de coeur parce que j'ai eu mon coeur qui palpitait face à la situation désespérait de certains personnages et que j'avais besoin de voir où l'auteur nous menait. Bilan : j'ai hâte de lire le tome 2 qui je n'en doute pas saura me surprendre et me satisfaire aussi !

Chronique de Louve

Digitale de Sarah Wagon

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket (Jeunesse)
Nombre de pages : 224 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Jade, 20 ans, travaille pour le centre de reboot qui traite les membres de la société dont la puce électronique contrôlant les émotions ne fonctionne plus. L'un des patients, Sacha Fleery, résiste à toutes les tentatives de réinitialisation. A son contact, malgré elle, Jade échappe au contrôle de sa puce et redécouvre ses émotions.








J'ai rarement été déçu par un PKJ, lire ces trois lettres sur une couverture est souvent le signe que ce qui se cache à l'intérieur va me plaire. C'est donc avec perplexité que j'ai lu les nombreux avis indiquant que celui-ci était vraiment mauvais. Alors lorsque Louve du Forum Mort Sûre , m'a proposé de le lire pour un partenariat, j'ai sauté sur l'occasion ! Donc je remercie Louve et les Editions PKJ pour leur confiance.
Cependant je vais rejoindre l'avis majoritaire, ce n'est pas un bon livre qu'on nous propose ici.

D'abord parlons de la couverture, il faut avouer que les circuits imprimés en sur-impression donne un style fou à ce livre qui présente une couverture plutôt sobre mais qui attire rapidement le regard dans les rayons. Ca on ne peut pas leur enlever, PKJ nous offre toujours de quoi calmer l'appétit de nos petits yeux ! (Ce qui explique que ma note soit de 3 et pas de 2)

Mais l'intérieur ...
On rencontre Jade, qui vit dans une société où toutes les émotions et la violence ont été banni grâce à des puces qu'on implante aux enfants, c'est une jeune guérisseuse, son travail consiste à remettre dans le droit chemin les gens dont la puce ne fonctionne plus. Jade a subit ce traitement et vit très bien avec son programme, jusqu'au jour où Sacha arrive dans sa vie, c'est un déficient, il a "vaincu" son programme et n'est donc plus dans une "bulle", il ressent, et il va vouloir que Jade fasse de même. Il va donc la pousser à ressentir de diverses manières durant leurs entretiens où elle essaie de le soigner. Mais plus qu'elle, c'est lui qui la soignera et la libérera.

On va commencer simplement, la mode de la dystopie est beaucoup trop utilisé, ce qui fait qu'on nous livre ce genre de chose. Ici on nous présente une pâle copie de ce qui existe déjà en beaucoup mieux.
Si vous voulez j'ai eu l'impression de lire un remake de Reboot de Amy Tintera avec beaucoup moins de talent, et une plume beaucoup moins douce et addictive.
Si vous n'avez pas lu ces livres, je vous invite à passer ce paragraphe, parce que je risque de vous spoilez ! 

Attention Spoiler  

Donc, on retrouve bien des personnages qui n'ont plus aucune émotion, qui ne sont que des robots qui font ce qu'on attend d'eux comme dans Reboot, et tout va changer parce que Jade, notre personnage principal va rencontrer un homme, qui va lui faire ressentir quelque chose, qui va faire bugger son programme, comme pour Reboot où Wren plaquera tout pour Callum, parce qu'étrangement il lui fait ressentir quelque chose, il la change. C'est exactement le remake de Reboot. Sauf qu'au lieu de mourir et de devenir une sorte de Robot, là ce sont les vivants qui le deviennent. Même pour la fin, je vous avoue que c'est pareil.  

Fin spoiler

Si on passe sur le fait que pour moi, ce livre a déjà été écrit et d'une meilleure manière, on se rend compte qu'il y avait de bons ingrédients.
J'aimais beaucoup l'idée que l'humanité décide de s'auto digitalisé, après tout on est tous accroché à nos smartphones, la technologie est au centre de notre vie et ça me semble un futur assez logique. Surtout lorsqu'on apprend que l'humanité est entré dans une guerre nucléaire et a failli être décimé, on comprend cette solution : Implanter des puces pour éradiquer la violence et les émotions.
Cette puce qui vous implantera un programme qui fera partie de vous et qui vous aidera à devenir une personne importante dans la société et qui vous aidera même à trouver le compagnon parfait pour votre vie entière.
C'était une excellente idée.

Mais pour finir elle est mal utilisée. On ne développe pas du tout cette partie de l'histoire, en effet, vous aurez très peu d'information sur le monde Digital, pour une chose très simple : Le rythme est beaucoup trop rapide. L'auteur ne prend pas une seconde pour se poser et nous expliquer le monde dans lequel elle nous entraîne. Dès le début, Jade rencontre Sacha, donc on ne connaît pas sa vie "normale", sa vie de Digitale, on la connaître presque directement comme une Déficiente. Et à partir de là tout va s'enchaîner très vite sans qu'on comprenne vraiment ce qui se passe, parce que Jade va être remplacée auprès de Sacha ce qui les pousse à fuir. J'ai réellement eu l'impression de ne pas suivre l'histoire, d'être traînée par l'auteur alors que je voulais reprendre mon souffle, on ne comprend pas dans quoi on s'embarque et du coup on nous perd en route.

Personnellement je n'ai pas compris la révolte de Jade, son envie de fuir son système puisque aucun traumatisme ne vient entacher l'histoire. Je veux bien qu'elle découvre les sentiments, la passion, le désir etc... Et que donc elle se sent flouée, mais au point de remettre tout en question, toute sa vie et celle des gens qu'elle côtoie, je ne le crois pas. C'était trop extrême, il aurait fallu qu'elle doute pendant un moment, qu'elle cherche à revenir en arrière ou quelque chose comme ça, mais là, elle devient une toute autre personne et se révolte sans réelle motivation. Il m'a manqué un réel élément déclencheur pour croire à tout ça. Par exemple, si elle avait assisté à des tortures sur des Déficients, ou si elle avait assisté à des mauvais traitements sur les enfants à qui on implante les puces ou si la captivité de Sacha n'avait pas été un centre de vacances, pourquoi pas, mais là non.

C'est un peu à l'image de tout le roman, on reste en surface du vrai problème, on effleure les raisons, on reste dans la superficialité, ce qui nous empêche de plonger dans le roman. On effleure l'univers par quelques propos et quelques jours de normalité, on effleure la révolte de Jade parce qu'on ne la comprend pas et il en est de même pour les sentiments que partageront les protagonistes.
Dès leur première rencontre, ils seront là, peut être que c'est parce que je ne crois pas au coup de foudre que je me suis sentie lésée en lisant ce livre, mais j'ai juste eu l'impression que c'était une pierre de plus à l'édifice de superficialité qu'est ce roman.
C'est comme pour l'histoire, la base était bonne mais elle n'a pas été exploité on se retrouve dans une dystopie lambda où les puces n'ont même pas d'utilité, on a aucun réellement rebondissement, on s'attend absolument à tout ce qui va se passer parce que l'auteur suit le schéma d'une dystopie vraiment basique sans s'en détourner et c'est vraiment dommage.

Les personnages sont donc creux, comme je vous l'ai dit on ne comprend pas Jade alors que c'est le personnage que l'on suit, ce qui est vraiment dommage. Et au final, je ne peux même pas vous parler d'elle, parce que je n'ai pas l'impression de la connaître, l'auteur a réussit ce petit miracle de nous faire suivre pendant plus de 200 pages deux personnages qu'on ne comprend pas et qu'on ne peut même pas décrire tellement leurs réactions sont contradictoires durant le roman.
Sacha le montre bien plus que Jade, parce que d'une page à l'autre il change totalement de comportement. Il sera quelqu'un de très déterminé voire de violent, quelqu'un qui fonce sans réfléchir, et quelques mots plus loin il paniquera pour rien, il restera figé, il pensera que c'était la pire idée du monde et reviendra sur ses pas. Et ce sera ça pendant tout le roman.
Ce qui fait qu'on ne peut pas s'attacher à eux, parce qu'on ne sait pas qui ils sont malgré le temps qu'on a passé avec eux.
Leur histoire d'amour rend ça encore plus compliqué, parce que ne la comprenant pas, les déclarations de Sacha, ses promesses et les moments "d'amour" tombent à plat, on les ressent presque gênant, comme si on avait à nouveau 5 ans et qu'on ne comprenait pas pourquoi les grands s'embrassent.

Je ne parlerais même pas du style de l'auteur parce que vous penserez que je m'acharne sur cette pauvre personne, mais je ne l'ai pas aimé. Je ne pense pas être la seule à l'avoir trouvé plat et sans saveur.

En bref, c'est une mauvaise dystopie. Il y avait une bonne idée de base qui donnait envie de s'y plonger, mais c'est tout ce qu'il y avait une idée.
Les personnages sont creux, peu convaincant et incompréhensible. L'univers n'est pas détaillé ni utilisé, l'histoire suit une ligne très simple et on ne s'en écarte jamais. Je n'ai rien ressenti pour ce roman, à part de l'ennui, ou du dégoût pour la multitude de scène mièvre et gnangnan qui pullulent dans ces pages. C'est donc un roman que je ne conseille pas du tout et dont je ne lirais pas la suite. Ne perdez pas votre précieux temps entre ces pages, ni votre argent, PKJ a beaucoup mieux à vous proposer dans son catalogue, disons juste que l'erreur est humaine et qu'ils ont fait une erreur de parcours en choisissant celui là.

Chronique de Ferilou

Le Puits des mémoires tome 3 les terres de cristal de Gabriel Katz

Année d'édition : 2015
Edition : pocket
Nombre de pages : 477
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
La quête et Nils, Karib et Olen va enfin toucher à sa fin. Et leur vengeance s'accomplir. Mais après le complot qui les a lancés sur la route de leur mémoire, de nouvelles trahisons les guettent. Maintenant qu'ils connaissent leur identité, la menace n'est que plus grande. Car ici, à Woltan, les assassins règnent en maîtres. Et tandis que sur notre trio se lèvent les premières tempêtes de neige, loin dans le Nord, dans les glaces éternelles des Terres de cristal, est tapi un terrible secret qui attend sa révélation...






Après avoir découvert à la toute fin du précédent volet l'identité du troisième larron, une révélation qui rend d'autant plus impatient d'en apprendre plus sur la vie passée de ce personnage, mais aussi de découvrir les dessous du complot dont ils ont fait l'objet ainsi que les commanditaires.

Avec la révélation choc du tome précédent, l'on pouvait s'attendre à ce que le début du roman s'attache à nous en livrer plus sur le Fils de la Lune ou à nous entraîner à la poursuite du seul indice que détienne les trois comparses, à savoir l'Albinos... mais il n'en est rien puisque l'auteur s'attache d'abord à nous décrire les ennuis qui continuent pour l'un deux.

Si cet ultime tome vient mettre des visages, des noms sur les ombres du passé et apporter au lecteur les réponses qu'il attendait, il est de facture plus classique que les précédents volets, la touche thriller, malgré la touche tension bien présente, se fait moins présente l'auteur centrant l'essentiel de son récit sur la crise existentielle d'Olen. Et même si les circonstances s'y prêtent moins, l'humour qui faisait le charme de l'histoire est également beaucoup moins présente. Certains développements de fin sont prévisibles, les rebondissements sont moins nombreux, et si les révélations sont bien présentes l'auteur ne rentre pas assez dans les détails, le lecteur a l'impression qu'il manque un petit quelque chose.

Si dans la première partie du roman les décors sont identiques a ceux du volet précédent, l'auteur continue de développer son univers avec Les Terres de Cristal, la glace domine avec ses dangers inhérents et ses combattants aussi froids que le climat. Le dépaysement est, comme dans les opus précédents, bien présent et l'on sent que l'auteur n'a pas fini d'en dévoiler tous les secrets.

Les personnages des trois compagnons évoluent et s' approfondissent au fur et à mesure qu'ils découvrent leurs anciennes personnalités. Placés dans un contexte différent des premiers tomes, ont sent parfois resurgir des traits de leur caractère passé, quelquefois à leur grand désespoir. La dualité qui les habitent renforce l'empathie du lecteur.
Certes en nous offrant un final beaucoup moins agité qu'on aurait pu le penser, l' auteur n'a pas sombré dans la facilité en nous offrant un dénouement tout en finesse auquel on ne s'attendait pas forcément. Mais si ce dénouement est surprenant, on ne peut s'empêcher d'être légèrement frustré de n'avoir pu assister aux fracas d'une bataille grandiose qui se dessinait. Si tout au long de la trilogie l'action est présente, un côté plus épique aurait été apprécié par un lectorat masculin. Si l’œuvre est de très bonne qualité l'on ressent néanmoins le côté jeunesse de l’œuvre malgré le côté plus sombre de cet ultime opus.

Au final, une fantasy maîtrisée avec art par l'auteur, malgré un final qui se passe un peu trop rapidement. On aurait aimé que l'auteur fasse durer le plaisir plus longtemps. Comme dans la Maîtresse de Guerre on retrouve la légèreté si agréable de l'auteur qui focalise son histoire sur le quotidien.

chronique de Goupilpm

Ne crains pas la faucheuse de Alexis Aubenque

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 413 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le corps d'un jeune homme est decouvert dans sa salle de bains, atrocement mutilé. Sur le miroir, une signature enigmatique : Ne crains pas la Faucheuse. Tout juste débarqué dans le commissariat de Pacific View, le lieutenant Gregory Davis n'a pas le temps d'apprecier les joies de la Californie, il faut trouver l'assassin. Second par le sergent Veronica Bloom, ils traquent le moindre indice. Mais l'affaire prend une toute autre envergure lorsque les soupcons s'orientent vers un des notables de la cite balneaire. Journaliste au San Francisco Chronicle, Faye Sheridan s'interesse de près a ce meurtre. D'autant que le nom de Gregory Davis lui rappelle une affaire troublante a laquelle il avait été mêlé..








D'abord je tiens à remercier Louve du Forum Mort Sûre pour sa confiance, ainsi que les éditions j'ai lu pour cet envoi.
Cependant ce livre ne m'a pas plus du tout !

Qu'est ce qui fait un bon thriller, un bon roman policier ?
C'est la question que je me suis posée à la fin de ce roman pour comprendre pourquoi celui-ci était si mauvais ! J'ai donc reprise trois points qui, pour moi, sont ce qui fait un bon thriller/policier et qui manquaient clairement à ce livre.

D'abord, on va tous être d'accord on a besoin d'une intrigue qui vous coupe le souffle !
Ne crains pas la Faucheuse semblait bien partir de ce point de vu, un meurtre très sanglant, très violent, avec démembrement et un message très troublant écrit à la va vite sur une glace au rouge à lèvres, ça me semblait un bon début !
Mais ça c'est arrêté là. En toute franchise, l'intrigue est clairement bâclée. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de rebondissement mais, disons que l'auteur nous propose plusieurs pistes les unes à la suite des autres qui se résolvent d'elle même de manière assez idiotes. Si vous voulez, dès qu'un suspect se présente, tout le monde fonce sur lui, quelques fois au prix de bavure monumentale et après, on attend, jusqu'à ce que le noeud de l'histoire se dénoue de lui même, il n'y a pas vraiment d'enquête, on est comme l'inspecteur, on attend qu'un témoin se présente pour dire que non ce n'est pas tel personne le meurtrier et on recommence ainsi de suite.
Autant vous dire que ça n'a aucun intérêt, il n'y a pas la moindre enquête, à chaque fois, on nous livre un suspect tout cuit dans le bec, qui en fait n'est personne.
Et petit Spoiler, parce que moi c'est une chose que je déteste au plus haut point, donc passez votre chemin si vous ne voulez pas le savoir : Le meurtrier est une personne que l'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam avant les 20 dernières pages et qui pour finir n'est personne.
Donc en clair, il n'y a aucun suspense, on s'ennuie du début à la fin de ce roman, on ne fait qu'attendre qu'il se passe quelque chose.

Ensuite : Des personnages intrigants qui porte l'histoire ou la complète.
Pour ça, encore une fois, ce livre commençait plutôt bien !
On suit plusieurs personnages, un énigmatique enquêteur, Davis, qui vient d'hériter d'un oncle qu'il ne connaissait pas et qui a mis beaucoup de clause pour toucher l'argent du testament, l'obligeant donc à déménager, à avoir un boulot dans tel poste de police etc... Et dont la femme est mystérieusement décédée lors d'une balade en mère !
Une jeune journaliste aux dents longues, Faye, qui semble avoir un passé douloureux mais qui peut lui être utile ! Dont l'amie va disparaître mystérieusement (mais ça n'inquiète personne!) et qui va rencontrer un homme qui semble mauvais mais bon à la fois.
J'aime bien avoir plusieurs personnages, ça permet d'avoir une préférence, un angle différent sur les choses, surtout quand ils ne sont pas tous les deux flics.

Donc ça promettait une multitude d'intrigue autour de cette enquête, je me disais : OUAIS ! Super ! Je vais m'emmêler les pinceaux, on va me trimbaler partout, d'enquête en enquête ça va être trop trop trop bien ! Et bien... J'ai vite déchanter. Comment vous expliquer, le fait que tout aurait pu être bien mais que rien ne l'était ?

Aubenque avait eu l'idée fabuleuse (sans ironie) de faire disparaître l'amie de Faye au cours d'un rendez vous avec un indic dont elle ne voulait pas parler pour se garder le scoup. Sauf que ça passe quasiment inaperçu dans le décor, une fois que Faye reçoit un mail avec un surnom débile du genre "Bichette", elle ne s'inquiète plus et laisse tomber. Alors que cette amie (dont j'ai zappé le nom) était franchement intéressante, elle faisait partie d'un groupe d'enquêteur anonyme qui reprenait les enquêtes qui pour eux n'avaient pas condamné le bon coupable et avait de ce fait, fait libérer beaucoup de monde ! La seule chose qui ressortira de ce début si prometteur d'enquêteurs anonymes, c'est la photo d'un type que Faye va garder, pour le chercher et lorsqu'elle le trouvera, elle tombera quasiment instantanément amoureuse. Voila. C'est tout.
Pour l'enquêteur ? Ooooh ! Bah, on va le suspecter de pleins de trucs pour sa femme, sa fille etc... Mais rien de bien poussé, on va l'accuser, à de nombreuses reprises mais on va pas chercher plus loin, alors j'ai trouvé ça débile, parce qu'une femme ayant un enfant, qui apprend que son collègue a de grande chance d'être un pédophile et ne fait rien, moi j'y crois pas. J'ai pas la fibre maternelle et pourtant, je pense que j'aurais au moins fait un tour chez lui le soir pour "boire un café", en mode, salut je vais voir si ta gamine va bien. Hein mais bon. Moi je suis peut être trop parano !

Et puis, ils ne sont tellement pas crédibles tous, tous autant qu'ils sont ! Comme l'exemple que je viens de vous donner ! Et bah pour tout le trait est tellement grossi que tout devient ridicule !
Le fils de l'enquêteur, lui il détient la palme sérieusement, il tombe amoureux en deux jours, ils se font des grandes déclarations, ils font l'amour comme des bêtes tout le temps et la fille qu'il a rencontré est tellement parfaite, que du début à la fin je pensais à un coup monté mais non. J'ai toujours cherché trop loin, tout ce qui paraissait suspect ne l'était en fait pas, c'est juste qu'Aubenque imagine les gens de manière très particulière, que je ne comprend pas trop. Et tout ce qui me semblait normal, ne l'était pas et laissait sous entendre des choses.

Dernière chose, je vous parlerai bien des flics américains qui étaient bien bourrins, le bon gros stéréotype de on tire avant de poser les questions ou on fonce comme des tarés direct pour arrêter un type pour qui on a qu'une présomption, on y va à 8, histoire de bien le faire flipper, c'était TROP BEAU.

Honnêtement entre ça et les dialogues les plus creux de l'univers, j'ai bien cru être devant la plus mauvaise série Allemande jamais écrite, genre vous voyez celle avec le chien là... Euuuuh ... Je crois que c'était Rex ? Bref, le niveau ne volait pas plus haut, c'était d'un caricatural, mon dieu ... !

Et enfin une ambiance oppressante ou alors très intrigante !
Bah à ce niveau là, y avait rien, du début à la fin, vous vous sentez comme si vous étiez en train de vous balader sur la plage et qu'une copine avec une sacrée tendance à exagérer vous racontez un fait divers qu'elle avait lu, on sait pas où et on s'en tape tellement parce qu'on est bien les pieds dans les sables, l'odeur de la mer et le soleil qui réchauffe notre couenne ! Sauf que là, dans votre lit, en essayant de vous réchauffer, vous vous ennuyez ferme.
Je n'ai pas tellement eu de sursaut d'intérêt ou d'envie de savoir qui était le meurtrier, oui parce que perso si tu m'envoie pas deux trois indices, au bout d'un moment je lâche l'affaire et je lis ça comme un contemporain.
D'ailleurs si vous pouviez demander à mon homme, je me suis jamais autant plains d'un livre, il en a entendu parler en long et en large, je crois que ça l'a autant saoulé que moi !

Il y a certains moments qui auraient du me "réveiller" un peu, me faire ressentir un peu de peur, en effet certains personnages vont se mettre en danger etc... Mais c'est tellement téléphoné qu'on sait très bien que le mec qui saute par la fenêtre va pas mourir, que la fille qu'on jette dans l'eau va être récupéré, il n'y a vraiment aucun suspense, aucun petit coup au coeur, de petite peur, rien du tout, c'est le néant total.


En bref, ce roman est une déception inégalable. Je vous avoue que si ça n'avait pas été un partenariat, j'aurais déjà laissé ce livre sur un banc du métro pour qu'il fasse un peu de BookCrossing, on sait jamais il aurait peut être trouvé une utilité : Passer le temps dans un long voyage ou même faire un feu, ça aurait été une promotion pour lui.
Les personnages sont creux, sans vie, tellement caricaturaux qu'on a du mal à les imaginer à leur prêter un peu de vie, on a vraiment l'impression d'être devant un mauvais téléfilm où tout est trop surjoué, où le trait est beaucoup trop gros pour être avalé.
Ne parlons pas de l'ambiance qui pour moi n'existe même pas, il n'y avait rien dans ce roman pour vous donner l'impression de plonger dans l'histoire, c'était juste une suite de mot sans fond et sans fondement. Enfin l'intrigue, elle aurait pu être génial, il y avait des millions de petites pistes à utiliser, mais au fond je pense que le problème vient de là, c'est un tome 1, de ce fait Aubenque pose ses personnages, sa situation pour ouvrir des portes sur la suite, mais de ce fait nous laisse avec beaucoup de questions qui partent dans tous les sens et oublie un peu l'intrigue principal qui passe donc à la trappe autant pour le lecteur que pour les personnages.
Ce n'est donc pas un roman que je conseille, loin de là, vous perdriez des heures de votre vie que vous récupérerez jamais !  

Chronique de Ferilou

Darkhouse de Alex Barclay

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu

Nombre de pages : 368 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Quand une filature de routine se solde par les deux meurtres les plus atroces de sa carrière, l'inspecteur Joe Lucchesi quitte la police de New York et s'installe, avec femme et enfant, dans un village paisible au sud-est de l'Irlande. Ils sont heureux, ils sont à l'abri. Mais ils sont sur le point de vivre un cauchemar plus terrifiant que tous ceux qu'ils ont laissés derrière eux : Katie, l'amie de leur fils, est retrouvée morte dans les bois qui bordent leur
maison. Tourmenté par les rumeurs qui circulent au sujet de sa famille, Joe se lance dans une enquête solitaire, dangereuse, à l'issue incertaine. Car son fils lui ment. Sa femme lui ment. Et un tueur l'attend au tournant.




Darkhouse m'a attiré par son synopsis qui me paraissait haletant. Malheureusement, c'est plutôt mitigé que je ressors de ma lecture.
Joe Lucchesi, flic New-Yorkais, s'expatrie dans une petite ville d'Irlande avec femme, Anna, et enfant, Shaun, après une affaire qui a mal tourné. Quelque temps après leur arrivée, on retrouve le corps de Katie, la petite-amie de Shaun, dans les bois près des Lucchesi, trois semaines après sa disparition.
Joe, hanté par sa précédente affaire, se jette à corps perdu dans l'enquête.

Dès les premières pages, on est balancé dans le vif du sujet jusqu'au moment où on change de chapitre et que tout retombe. On découvre une petite paisible d'Irlande où Anna Lucchesi est venu retaper un phare. Après l'affaire la plus terrible de sa carrière, Joe Lucchesi a suivi sa femme de l'autre côté de l'océan. Il ne pouvait pas savoir que les meurtres allait le suivre jusqu'ici.
Le problème, c'est que le premier meurtre n'arrive qu'à la moitié du roman, ce qui est assez long... Ensuite, l'enquête piétine et on le sent bien. La fin rehausse tout de même le tout en étant plus rythmé et plus sombre.

Alex Barclay alterne différents points pendant tout le roman. Si Joe Lucchesi est le personnage principal, nous suivons sur quelques lignes d'autres protagonistes comme sa femme, son fils ou encore les policiers qui s'occupent du meurtre de Katie. C'est une alternance irrégulière au sein des chapitres qui rend parfois le tout un peu brouillon et m'a fortement perturbée. On ne niera pas que cela donne un autre rythme au roman et une grande part de mystère. On l'impression que les informations vont arriver plus vite et en fin de compte on se pose encore plus de question.
Certaines chapitres sur le passé du criminel s’insère entre l'histoire présente. Personnellement, ce sont les passages que j'ai le plus apprécié. D'un côté il nous fait éprouver de la pitié pour ce pauvre gosse maltraité et de l'autre on est horrifié parce qu'il est capable de faire à l'adolescence.

Dans le présent, nous continuons de suivre Joe Lucchesi torturé par sa dernière affaire qui lui a laissé quelques séquelles tant physique que mental. Il reste tout de même un très bon enquêteur qui a de l'instinct. Il délaisse un peu trop sa femme et son fils. Ce dernier lui fait bien ressentir en créant une distance avec son père. Anna apparaît la petite femme aimante, mais indépendante. Elle a sacrifié ses projets pour son mari et elle saisit enfin sa chance de réaliser l'un d'eux dans Darkhouse.
Les autres protagonistes sont aussi variés qu'il y a d'habitants dans la ville ce qui est appréciable.

Darkhouse n'est pas un mauvais thriller. Premier roman de cet auteur Irlandaise, il a une intrigue prometteuse, mais les changements de point de vue sont très fréquents et m'ont parfois un peu perdu.
Malgré tout Alex Barclay arrive à nous garder suspendu à ses mots, semant le doute et la peur.


Chronique de Chtitepuce

lundi 2 novembre 2015

Le Loup de John Katzenbach

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket
Nombre de pages : 477
Public visé : Young Adult
Illustration de Hite
Quatrième de couverture :

Trois femmes. Un prédateur. Le meurtre parfait.

Il était une fois une fillette appelée le Petit Chaperon Rouge. Par un beau matin, elle décida d'apporter un panier de provisions à sa grand-mère, qui habitait au fond des bois. Vous connaissez cette histoire depuis l'enfance, mais n'avez sans doute entendu que la version aseptisée : la vieille dame se cache dans un placard, et elle et sa petite-fille sont sauvées par le chasseur. Mais le dénouement du conte est en réalité beaucoup plus sombre. Ne l'oubliez pas dans les semaines à venir. Vous ignorez qui je suis, mais moi je sais qui vous êtes. Vous êtes trois. J'ai décidé de vous surnommer Chaperon rouge 1, 2 et 3. Vous êtes perdues dans les bois. Et comme le personnage du conte, vous avez été choisies pour mourir.
 

Jordan, Sarah et Karen sont trois femmes différentes. Leur seul point commun : leurs cheveux roux. Lorsqu'un tueur en série décide de les prendre pour cible pour son nouveau roman, elles finissent par se rencontrer afin de s'entre-aider dans une lutte pour leur vie. Mais qui est ce grand méchant loup qui les effraye tant et qui semble tout savoir d'elles. Comment a-t-il décidé de les prendre pour cibles, elles qui viennent de milieux différents. Entre une étudiante, une professeur et un docteur qui pourrait être la plus dangereuse ou la plus fragile ? Le tueur devra choisir et les tuer dans l'ordre sans qu'aucune ne sache son plan...

Le loup c'est un thriller particulier. Un thriller à cinq voix. Un thriller très sympa, avec quelques faiblesses, certes, mais qu'on oublie vite par l'ingéniosité de l'auteur, enfin des auteurs. John Katzenbach a pris un risque avec ce roman, mais c'est dans l'ensemble très réussi. Son style est efficace, très imagé et même si l'on regrettera l'absence d'action, on lit le roman avec plaisir, souhaitant rapidement voir comment nos victimes vont s'en sortir.

Je disais plus haut que c'est un thriller à cinq voix, en effet, on va suivre le roman via cinq personnages clefs. Ils sont tous aussi importants et se démarquent très vite, de telle sorte qu'il est impossible de les confondre. On a tout d'abord le tueur et auteur : le Grand méchant loup comme il aime se faire appeler. Fan du conte, il décide de le réécrire à sa façon en prenant pour cible trois femmes rousses d'âge et de milieu différent. Le tueur est un homme âgé de plus de soixante ans et il n'a pas du tout l'apparence d'un psychopathe. Tueur aguerri puisqu'il a déjà commis des meurtres par le passé pour s'en inspirer pour ses thrillers, il est minutieux et pourtant attentionné avec son épouse qui ne se doute de rien. Comme quoi, même monsieur tout le monde peut être dangereux ! Il ne sera appelé que Grand méchant loup tout au long du roman. Il reste quelqu'un de discret, mais d'efficace et sans qu'elle le sache, son épouse va lui être d'une aide précieuse. Monsieur Grand Méchant Loup qui écrit donc un roman et qui nous propose de nombreux passages narratifs de son cru. On suit donc non seulement l'avancée de son roman, mais aussi l'avancée de ses prochains meurtres. On devient complice malgré nous de ce personnage rusé et dangereux.

Dangereux ? Pas tant que ça en fin de compte. Certes, c'est un tueur, mais lorsque Madame Grand méchant loup se rend compte de quelque chose et le soupçonne d'être un tueur, il ne lui fait aucun mal et parvient habilement à lui faire croire tout ce qu'il veut. La pauvre aime tellement son époux et se sent tellement inutile qu'elle ne cherche jamais à le contrarier. C'est l'épouse parfaite, calme, discrète, qui ne râle jamais et qui est toujours d'accord avec son époux. Elle se fait totalement écrasé par son époux parce qu'elle n'a aucune personnalité. Secrétaire dans l'université de Jordan, on sent qu'elle n'a rien de remarquable et va tenter de briller aux yeux de l'homme qu'elle aime par tous les moyens même si elle se doute de sa véritable nature et feint de ne rien voir.

A côté de ce couple particulier, il a donc Jordan, une étudiante qui se sent rejeté par ses parents et qui vit donc seule. Elle semble effacée, mais pourtant elle sera l'adversaire la plus redoutable du grand méchant loup puisque c'est elle qui va parvenir à retrouver les deux autres rousses afin de faire front commun face à l'ennemi invisible. Parfois elle nous déstabilise nous, lecteurs, de par son franc parler et la perspicacité de ces actions. Elle donnera du fil à retordre au tueur, c'est certain ! Jordan sera donc Rousse numéro 1 tout au long du roman. Rousse numéro 2 c'est Sarah, une professeure effacée et dépressive depuis qu'elle a perdu sa fille et son époux dans un accident. Devenue alcoolique, elle n'a plus aucune passion et finalement on se demande encore pourquoi elle vit puisque rien ne semble la retenir. Elle est la plus fragile des trois, celle qui a besoin d'être entouré et soutenu et elle m'a fait beaucoup de peine. Et enfin il y a Karen, alias Rousse numéro 3, médecin le jour et humoriste le soir. C'est une femme intelligente, pragmatique et qui analyse ce qui l'entoure. Elle aura souvent d'excellentes idées pour affronter le loup et les deux autres Rousses pourront toujours compter sur elle.

Je disais donc qu'il y a cinq personnages clefs et chacun apporte quelque chose au roman pour garder un certain rythme. L'action est parfois lente à arriver lorsque l'on suit le quotidien de ces femmes traquées et effrayées par un homme dangereux, mais petit à petit on sent le vent tourner et on se dit que la fin nous réservera bien des surprises surtout peut-être en partie grâce ou à cause de Madame Grand méchant loup qui ignore son rôle finalement.

C'est quelques fois un peu lent, mais la tension est quand même bien présente pour ces femmes qui vont tout faire pour se protéger. Les éléments du petit chaperon rouge sont mis en avant pour donner une autre ambiance à ce roman. J'ai juste regretté la fin qui n'est pas comme je m'y attendais, mais reste tout de même crédible et cohérente vis à vis des personnalités de nos héroïnes.

En bref, voilà un thriller efficace et atypique où chaque personnage est intéressant et important. Les suivre tous les cinq est vraiment une bonne idée tout comme d'introduire un roman dans le roman !

Chronique de Louve
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The Rook, au service surnaturel de sa majesté de Daniel O'Malley

Année d'édition :    2015
Edition :  Pocket

Nombre de pages : 664
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Victime d'une agression, Myfanwy Thomas reprend conscience dans un parc de Londres. Autour d'elle, des hommes en costume portant des gants de latex. Tous sont morts. Situation peu réjouissante, certes, mais il y a pire : Myfanwy ne se souvient plus de rien. Le plus surprenant, c'est qu'elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle a sur elle une lettre écrite de sa main lui expliquant qui elle est et ce qu'elle doit faire pour découvrir qui veut l'éliminer. C'est ainsi que Myfawny rejoint le siège de l'Échiquier, une organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne. Au sein de cette version paranormale du MI5 anglais où elle occupe un poste élevé, entourée de surdoués aux pouvoirs plus que spéciaux, la jeune femme va rapidement se retrouver seule, cherchant son chemin dans un univers d'ombres et de menaces. À présent, il va lui falloir lever le voile sur une conspiration aux proportions inimaginables.


http://www.pocket.fr/livres-poche/

Myfanwy Thomas a perdu la mémoire. Aussi est-elle surprise de se réveiller entourée de cadavres portant des gants en latex. La lettre qu'elle trouve sur elle lui apporte des informations sur son identité et le métier qu'elle fait et lui offre deux choix : poursuivre sa vie comme avant afin de découvrir l'identité de la personne qui cherchait à la tuer ou s'enfuir et se refaire une vie ailleurs. Par un concours de circonstance, Myfanwy finit par choisir de reprendre la vie de son autre elle là où elle l'avait laissé, surtout qu'il lui serait difficile de passer inaperçue, elle qui travaille pour une grande agence gouvernementale et possède en plus des pouvoirs effrayants.

Il y a des romans ça collent de suite. Il suffit simplement d'une dizaine de pages pour se dire que wahou ce bouquin c'est de la bombe. Et bien voilà l'effet que m'a fait Au service surnaturel de sa majesté. J'ai été complètement conquise et je peux le dire : voici encore une perle parue au départ aux éditions Super 8 et ensuite rééditer chez Pocket. On remarquera le fait que les deux couvertures gardent absolument le même esprit d'échiquiers et d'objets en tout genre et pour mieux comprendre sa signification une seule option : le lire !

D'emblée j'ai été séduite par la plume de l'auteur. On vit l'histoire à travers Myfanwy qui va donc en même temps que nous faire de nombreuses découvertes sur le monde dans lequel elle évolue. Myfanwy qui nous propose de découvrir deux héroïnes : celle qu'elle était autrefois, une jeune femme trouillarde, discrète et dont les autres se moquaient un peu et celle qu'elle est aujourd'hui : plus directe, plus téméraire et audacieuse, mais surtout plus amusante. Le ton est volontairement humoristique, on age dans une ambiance très détendue et légère malgré des ennemis potentiellement partout pour l'héroïne, mais qui adopte un flegme anglais des plus délicieux. Et c'est d'ailleurs l'un des atout de ce roman : Myfanwy qui va peu à peu prendre ses aises et dispositions et changer la vision qu'on les gens d'elle. Elle est géniale à suivre, pleine d'auto-dérision d'humour et très intelligente. On a vraiment la sensation qu'elle et l'auteur des lettres ne sont pas la même personne.

Myfanwy est d'ailleurs bien entourée, même si on voit la nouvelle héroïne qui va peu à peu davantage s'ouvrir aux autres et ne plus demeurer cette jeune femme renfermée et vite effrayée. Le duo fonctionne à merveille pour parvenir ensuite à fusionner parfaitement, nous offrant une héroïne encore plus attachante !

L'univers proposé par l'auteur est aussi régalant. On y découvre un monde caché aux yeux des Humains normaux, un monde où des gens ont des prédispositions à quelques pouvoirs et capacités étranges et dangereuses. Autant dire que les X-men n'ont qu'à bien se tenir, ici l'école qui les éduque et les forme n'a rien à envier à celle de Charles Xavier !

La guerre qui a lieu dans ce roman opposant deux pays est complètement loufoque et les belges sont dotés d'un aspect peu reluisant mais volontairement décalé. Myfanwy va donc devoir enquêter sur plusieurs choses en même temps : les greffeurs (ces créatures dangereuses et qu'on pensait disparus) et sur l'identité de la personne qui a cherché à lui nuire. Aucun doute que vous passerez vous aussi un très bon moment de lecture, pour ma part, je suis comblée, le roman disposant de très peu de temps mort, il s'y passe toujours quelque chose de déjanté et de surprenant, ce qui la rend la lecture encore plus agréable !

En bref, encore un roman qui surprend et qui ravit le lecteur. L'on passe un moment fabuleux en compagnie d'une héroïne drôle et qui va réellement évoluer, le tout dans un univers surnaturel et fantastique !

Chronique de Louve
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