lundi 17 mars 2014

Le Retour des Morts de John Ajvide Lindqvist

Année d'édition : 2014
Edition : Pocket
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Stockholm, 13 août 2002 : un orage électrique terrasse les vivants et fait se lever les morts. Tous ceux qui ont disparu depuis deux mois reviennent à la vie....› Lire la suite Dans quel état ? Dans quel but ? Au coeur de toutes les familles, l'espoir et l'horreur se mêlent bientôt. Inextricablement.










13 Août 2002 : un étrange orage électrique se fait ressentir à Stockholm. Pour certains des habitants, il se passe quelque chose d'anormal et lorsque David dont la femme vient de faire un accident de voiture la voit se réveiller après avoir été déclarée morte, il comprend que quelque chose d'important se joue sous ses yeux. Bon nombre des personnes décédées moins de deux mois avant l'orage finissent par se réveiller dans un état parfois lamentable, mais leurs proches n'ont plus qu'une idée : les retrouver.

John Ajvide Lindqvist est un auteur dont j'avais adoré le roman Laisse-moi entrer. Je dois bien avouer que si le coup de coeur n'est pas présent pour ce roman-ci, je l'ai tout de même dévoré rapidement, tant j'étais captivée par cette belle histoire qu'il nous proposait. Si vous vous attendez à y découvrir des zombies mangeurs de chairs, passez votre tour, ce n'est absolument pas le cas ici. Certes, on est bien dans le registre des morts-vivants puisque nos revivants n'ont plus de pouls et pourtant ils continuent à se déplacer et à effectuer des actions humaines, même si rares sont ceux qui sont encore dotés de la parole. Les morts-vivants de ce roman sont beaucoup plus poétiques, même si visuellement très décharnés du fait des conditions dans lesquelles certains se réveillent.

L'auteur nous propose d'ailleurs une piste pour comprendre ce réveil soudain, dès le début du roman avec cet orage senti par bon nombre de nos personnages et qui dès cet instant, sentent que quelque chose d'unique va se passer. Unique, certes, surtout lorsque leurs proches disparus récemment finissent par se réveiller et tentent de redevenir ceux qu'ils étaient avec bien des difficultés. La piste de ces asticots est très peu évoquée et c'est la seule chose que j'ai regretté, parce que du coup, on reste un peu dans le flou quant à l'explication donnée à la fin. Il sera préférable de se faire son propre raisonnement soi-même une fois la lecture terminée.

Ce roman nous permet de suivre trois personnages principaux ou dirons-nous, groupe de personnages. Il y a par exemple Flora et Elvy, la petite-fille et sa grand-mère qui ont toutes deux des capacités un peu extraordinaires et qui vont sentir très tôt que quelque chose d'étrange se passe en ville depuis cet orage. Leur relation est vraiment très belle, on sent qu'elles sont proches l'une de l'autre surtout depuis que le mari d'Elvy est décédé et qu'il est réapparu parmi les revivants. J'ai d'ailleurs trouvé la vieille femme touchante dans sa façon de voir les choses. Doit-elle continuer à épauler son époux, lui qui n'est ni mort, ni vivant ? Jusqu'où l'amour a-t-il des limites ? Dans son cas, elle va pourtant se montrer très distante avec son époux, privilégiant une mission qu'elle se donnera par la suite tout comme sa petite fille préfèrera passer du temps avec un jeune homme misérable auquel elle est attachée. Le second groupe de personnages et sans doute celui qui m'a le plus touchée c'est David et son fils Magnus qui viennent de perdre Eva, épouse et mère des deux héros. Le premier sera heureux de retrouver un semblant de femme, puisqu'Eva fait partie des rares revivants qui parviennent à se faire comprendre et à parler. Magnus se montrera plus distant, au vu de son âge, il a du mal à saisir ce qu'il se passe réellement autour de lui. Certains passages m'ont beaucoup émue et fait froid dans le dos ! Enfin, on retrouve Malher et sa fille dont le petit-fils se réveille enfermé dans sa tombe. Le vieil homme parviendra à l'en sortir et tentera tout ce qu'il peut pour lui rendre son apparence normale et ses capacités. Sa lutte est touchante aussi parce qu'il n'avait jamais fait le deuil de son petit-fils, tandis que sa relation avec sa fille est beaucoup plus chaotique.

Avec ces trois portraits si différents, l'auteur nous offre un roman qui fait réfléchir et surtout qui donne la chair de poule. Sans tomber dans l'excès ou dans l'horreur, on se met très facilement à la place de nos héros et on tente de savoir comment on réagirait nous-mêmes. Si vers la fin, cela devient un poil plus lugubre et gore, ce roman est pourtant poétique et très doux dans son traitement. Ici nos revivants deviennent des bêtes de laboratoire qu'on examine et qu'on tente de comprendre en les enfermant tous ensemble, les dénigrant. J'ai été touchée par ce roman et par la qualité de la plume de l'auteur. Le léger côté fantastique est bien présent, avec le fait que les vivants puissent lire dans les pensées les uns des autres au contact de nombreux revivants, mais il reste léger et sans excès.

Au final, je dois bien avouer qu'on a là un roman de morts-vivants très différents de ce qu'on peut lire et qui se veut aussi poétique et doux que laisse-moi entrer. À ne pas bouder si vous avez l'occasion de le découvrir !


Chronique de Louve

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire