mercredi 26 mars 2014

Angelfall, tome 1: Penryn et la fin du monde de Susan Ee

Année d'édition : 2014
Edition : fleuve édition (territoire)
Nombre de pages :
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Les anges ont décidé de détruire la civilisation humaine. Alors que la fin du monde approche, Penryn tente de prendre soin de sa mère et de sa jeune soeur handicapée. Cette dernière est enlevée par les anges et Penryn entreprend de soigner Raffe, un ange s'étant fait couper les ailes par ses congénères.










San Francisco a été dévasté par des anges. Bien loin de ressembler aux créatures magnifiques que l'on trouve dans les contes de fées, Penryn sait à quoi s'en tenir avec eux. Depuis que ces derniers sont descendus sur Terre, le monde a changé. Les villes sont détruites, les humains sont presque tous morts ou pas loin de trépasser puisque la nourriture manque, l'électricité est coupée et certains sont devenus fous. Penryn tente pourtant de survivre avec sa mère, un peu folle et qui entend et voit des choses et sa petite soeur, sept ans et en fauteuil roulant puisque paralysée des jambes. Tout bascule le jour où Penryn et ses proches sont témoins d'un combat d'anges. L'un des anges, Raffe, se voit amputer de ses ailes et laissé pour mort tandis que Paige, la petite soeur de Penryn est enlevée par un ange. Pour la jeune fille, il n'y a aucun doute, grâce aux indications de son prisonnier, elle espère retrouver sa soeur.

Angelfall est un titre qui m'intriguait beaucoup. Les anges et moi c'est une longue histoire. Je suis bien souvent déçue de mes lectures et du coup, je n'ose plus tenter l'expérience. Pourtant, je dois bien avouer à quel point ce roman m'a complètement conquise. J'ai vraiment eu un énorme coup de coeur pour ce premier tome ! Déjà l'utilisation de la première personne nous glisse dans la peau de Penryn et croyez-moi, cette héroïne est loin d'être une fille stupide qui se laisse marcher sur les pieds ! Très vite, j'ai adoré son côté tête brûlée et rentre dedans. Elle ne réfléchit pas avant d'agir, préférant suivre son instinct sur le moment et tant pis pour les conséquences. Sa loyauté est exemplaire que ce soit envers sa petite soeur ou envers Raffe, cet ange qui d'ennemi finit par devenir un allié. Certains seront peut-être agacés par le comportement de Penryn, ce ne fut pas mon cas et j'espère retrouver d'autres héroïnes qui même si elles ne sont que des humaines, osent affronter des adversaires plus fort qu'elles, au risque de se faire tuer.

Le roman avance plutôt vite, mais nous laisse le temps d'apprendre à connaître les personnages. Si je dis qu'il avance vite, c'est simplement qu'il n'y a pas de temps morts. L'héroïne est en perpétuel mouvement puisqu'elle est en danger dans cet univers postapocalyptique. Il lui faut souvent se cacher ou se déplacer, la vie de sa soeur est en jeu. Et franchement, on comprend beaucoup mieux ses réactions et sa témérité surtout que Paige est déjà bien assez jeune et malmenée par la vie comme ça ! Ca plus une mère flippante et hyper dangereuse, Penryn n'a vraiment pas de chance ! D'ailleurs, j'ai trouvé la mère de Penryn extra même si beaucoup la trouveront effrayante ! Elle est complètement à l'ouest, folle à lier, dangereuse ! (suffit de voir comment elle s'amuse sur un cadavre !). Rien à voir avec la maman douce et protectrice ! Du coup, lorsque Penryn la laisse en retrait, on ne s'inquiète pas. Comme notre héroïne, on sait que sa mère va survivre, même seule, et que celui qui lui fera du mal n'est pas encore né !

Alors déjà on a une famille complètement folle, mais en plus, l'ange qui va devoir aider notre chère Penryn, n'a rien à envier aux autres héros littéraires ! Il est beau, certes, mais surtout il est fort et froid. J'ai d'ailleurs apprécié qu'on ne soit pas face à une romance comme dans bon nombre de roman du genre. Non, Raffe n'a pas le droit de tomber amoureux d'une fille de l'Homme. Et même s'ils s'attachent l'un à l'autre, on voit que c'est quelque chose de complexe et qui ne tombe pas dans la mièvrerie. Au départ, ils se supportent à peine, se protégeant l'un l'autre, mais sans non plus être de grands amis. Personnellement, c'est un bon point positif, même si justement, je me demande ce que donnera la suite !

Je pourrais aussi vous parler du côté déstabilisant et horrifique de ce roman. Certains passages sont assez gores et effrayants avec son lot de descriptions dignes des grands slashers. Entre ses enfants que l'on transforme en monstre aux dents de scie et avides de chair humaine et ses mutants scorpions qui absorbent les organes des humains, Angelfall possède son lot de situations malsaine et pleine d'horreur. Autre point très positif de ce roman, on est vraiment dans un univers dangereux et obscur. L'auteur ne nous épargne rien, surtout pas le final qui frustre parce qu'on a besoin de lire la suite !

Au final, Angelfall est un chef-d'oeuvre. J'y ai tout aimé ! Les personnages sont travaillés et très attachants, du plus fou au simple figurant. Les descriptions font froid dans le dos et l'histoire avance plutôt rapidement, faisant évoluer nos héros en douceur. Un gros coup de coeur !


Chronique de Louve

Sam Capra, Tome 1 : Adrénaline de Jeff Abbott

Année d'édition : 2013
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 440
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Sam Capra, un jeune Américain basé à Londres, mène la vie dont il a toujours rêvé. Brillant agent de la CIA, sa femme, Lucy, attend leur premier enfant. Mais un jour, elle l’appelle à son travail et lui demande de quitter le bâtiment immédiatement. Il le fait… quelques secondes avant que tout explose ! Lucy disparaît et le couple est bientôt accusé par la CIA. Torturé, Sam parvient à s’échapper et se lance à la recherche de sa famille et du responsable de ce complot.




Avant toute chose, je voudrais remercier Louve du Forum Mort Sure ainsi que les Editions J’ai Lu pour m’avoir permis de découvrir ce nouveau thriller.

Je ne connaissais pas Jeff Abbott, je n’en avais même jamais entendu parler, mais en lisant le résumé j’ai été très intriguée par l’histoire.

Sam Capra est un brillant agent de la CIA, il pratique un « sport » un peu spécial, celui de se déplacer dans des environnements parfois impossibles, un vrai petit singe qui grimpe aux arbres en gros !
Un jour en réunion, il reçoit un appel qui lui demande de sortir du bâtiment, celui-ci explose et sa femme enceinte de 5 mois est enlevée sous ses yeux. Accusé par ses confrères d’être mêlé à l’explosion, il est torturé et séquestré, cependant il ne pense qu’à retrouver sa femme et son fils et finit par réussir à s’enfuir. S’ensuit alors une véritable course poursuite, course contre la montre pour retrouver sa femme.
Sur son chemin il croisera de nombreux personnages tous plus mauvais les uns que les autres qui lui mettront des bâtons dans les roues pour qu’il ne parvienne pas à son but. Mais Sam Capra est un personnage déterminé et surtout très courageux, il ne reculera devant rien pour retrouver sa bien aimée.

Je me suis attachée à ce personnage principal et j’ai été entièrement plongée dans l’histoire et la course poursuite. Le roman porte bien son titre, il nous tient en haleine, en adrénaline du début à la fin.

J’aime lire un thriller de temps en temps mais je n’en suis pas folle et pourtant j’ai beaucoup aimé celui-ci. La plume de l’auteur est très agréable à lire, le suspense est haletant du début à la fin, tout ce que j’aime et qui nous donne envie de ne pas lâcher le livre avant d’en avoir lu la toute dernière phrase.

Les personnages secondaires étaient également très bien travaillés, comme le personnage principal est le roman entier, mais j’étais tellement happée par la course déchaînée de Sam Capra pour retrouver sa femme que je ne me suis pas vraiment attardée sur eux.

En résumé, les passages à vide dans cette histoire sont très rares, le roman est rempli de rebondissements, l’intrigue est bien menée, elle regroupe divers complots, trafics, etc.

J’ai apprécié le dénouement qui nous propose un véritable retournement de situation très appréciable ! Mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler pour savoir il vous faudra lire le livre !

C’est un thriller entraînant mais par moment un peu violent, en tout cas les adeptes du genre adoreront à coup sûr, et pour ceux comme moi qui ne sont pas spécialement amoureux du genre policier n’hésitez plus ! C’est le roman qui fera palpiter votre cœur à chaque page, celui que vous ne voudrait pas lâcher avant d’en connaître le dénouement.

J’ai lu quelque part qu’il y aurait une suite à ce livre ? Si c’est le cas je la lirais. Et sinon je lirais certainement d’autres livres de cet auteur car il est vraiment très doué ! 

Chronique de Babynoux

mardi 25 mars 2014

Le Bâtard de Kosigan, l’Ombre du pouvoir de Fabien Cerutti

Année d'édition : 2014
Edition : Mnémos
Nombre de pages : 336
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.

En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis.

À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…

Pierre Cordwain de Kosigan est un mercenaire. Dirigeant une équipe, il accepte les missions qu'on lui confie et surtout les plus dangereuses. Son talent est reconnu par beaucoup même si certains n'apprécient pas cet homme surnommé le bâtard. Lorsqu'on lui confie une mission en Champagne, Pierre va user de son talent de manipulateur pour glaner des informations tout en participant à un tournoi officiel. Mais dans l'ombre, il ignore parfois qui manipule qui.

Le Bâtard de Kosigan est un roman de fantasy qui dès le départ me tentait. De la couverture très classe et sobre au résumé, je savais que ce moment de lecture serait savoureux. Et ce fut le cas. La plume de Fabien Cerutti est juste sublime. Les descriptions sont de belles qualités que ce soit sur l'environnement du héros ou sur les actions que l'auteur nous décrit. On se croirait faire partie de l'équipe de mercenaire du Bâtard de Kosigan et j'ai beaucoup apprécié ça. Savoureux mélange de fantasy et de lettres écrites par un descendant de Pierre, on suit deux histoires en une qui se déroule à des époques bien différentes. La première est la plus importante et nous fait vivre une aventure de Pierre de Kosigan, ce personnage énigmatique et manipulateur qui utilise tout son talent pour obtenir des informations capitales pour les plus grandes maisons d'Europe.

Du coup, le personnage principal apporte beaucoup à ce roman. Pour ma part, je l'ai adoré et même si l'on peut parfois contester ses décisions, Pierre n'est ni quelqu'un de bon et généreux, ni quelqu'un de mauvais et de sadique. Il sait équilibrer ses décisions et réactions en tentant de réfléchir d'abord aux conséquences. Une grande partie du personnage reste d'ailleurs très mystérieuse concernant sa capacité de se régénérer aussi vite après des blessures et c'est ce qui lui donne ce côté si attirant, je pense. Parce que malgré cette capacité, Pierre reste un humain comme les autres avec ses forces et ses faiblesses et il sait qu'il a besoin de ses alliés pour se sortir de situation difficile. Et des problèmes, il va en rencontrer beaucoup, mais le destin va souvent l'épauler ainsi que des personnes intervenant au bon moment.

Alors forcément si le style de l'auteur m'a séduite à 100% et que le héros m'a fait faire de bien beaux rêves, je me doutais que j'allais grandement apprécier ma lecture ! À la limite du coup de coeur, Le bâtard de Kosigan m'a bluffée. Je pense qu'une partie de cette appréciation vient aussi des lettres de Michaël Konnigan, descendant du chevalier Pierre qui hérite d'un bien étrange colis. Commencera pour lui aussi une aventure étonnante à laquelle il ne s'attendait pas, mais qui le rendra bien plus riche que ce qu'il aurait pu penser. D'ailleurs, de bien des côtés, les deux héros ont des traits de caractère similaires et du coup on voit bien que leur caractère vient des gènes ! Certes, Michaël ne se bat pas autant que son ancêtre, mais il a le chic pour se retrouver dans les ennuis et pour apprécier les femmes dangereuses.

Ah et que dire de la magie légèrement présente dans ce roman, ainsi que des elfes ? C'est faiblement dosé, mais avec une telle justesse que pour le coup, ça semble crédible et naturel et qu'on pourrait se laisser à penser qu'on ne lit pas un roman classique de fantasy, mais un roman historique ! Les combats sont d'ailleurs décrits avec précision sans surjouer et ça ajoute une réelle touche de piment au roman.

Au final, j'ai dévoré ce roman avec plaisir. Ce fut une friandise délicieuse et j'espère relire cet auteur et retrouver notre héros pour comprendre le fin mot de l'histoire parce que je reste frustrée par l'épilogue tant j'étais captivée par ma lecture !

Chronique de louve

Chroniques des Arcanes, Tome 1 : Princesse Vénéneuse de Kresley Cole

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages :
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
22 cartes Arcana.
22 jeunes assassins.
Que le meilleur survive.

Les terrifiantes hallucinations d’Evie Greene, 16 ans, ont prédit l’apocalypse, et la fin du monde lui a apporté toutes sortes de nouveaux pouvoirs.
Alors que la terre a brûlé et que peu ont survécu, Evie s’allie avec le dangereux et séduisant Jack Daveaux dans une course aux réponses. Ils découvrent qu’une ancienne prophétie est en train de s’accomplir, et qu’Evie n’est pas la seule à posséder des pouvoirs spéciaux.
Un groupe de jeunes a été choisi afin de rejouer l’ultime bataille entre le bien et le mal.

Mais il n’est pas toujours évident de déterminer qui est de quel côté…



Evangeline a seize ans. La jeune fille est sujette à des hallucinations qui lui font perdre la tête et pour ajouter à son malheur, elle entend des voix qui l'avertissent sans cesse qu'un événement va avoir lieu. Mais la jeune femme, populaire dans son lycée, n'y prête pas attention et préfère de loin tenter de se focaliser sur sa vie de lycéenne et sa relation avec Brand, le garçon le plus populaire de son lycée. Pourtant, lorsque Jackson Deveaux, un garçon à problème, arrive dans son lycée, la jeune fille ne peut s'empêcher de se sentir attirée par lui tandis que ce dernier n'hésite pas à se montrer grossier avec elle. Il ne lui cache à aucun moment qu'elle lui plaît physiquement, mais qu'il ne la supporte pas. Ce n'est que lorsque l'apocalypse s'abat que la jeune femme va prendre conscience que Jackson est quelqu'un sur qui elle pourra compter.

Ce premier opus des chroniques des Arcanes m'a complètement charmée. J'ai trouvé qu'on entrait très vite dans l'histoire et l'auteur possède une plume incroyablement addictive et imagée. Le roman est d'ailleurs coupé en deux parties, l'une se focalisant sur l'après Flash qui a détruit presque toute la terre et la seconde qui revient en arrière, avant ce fameux Flash pour mieux comprendre les problèmes de notre héroïne. L'on pourrait penser que ces deux parties ne sont pas du même niveau, et bien justement, ce n'est pas le cas. Le tout est homogène et entre le surnaturel et le côté plus normal de la vie d'Evie, on se sent happé par son histoire.

Le fait d'avoir coupé le roman en deux et de nous faire découvrir un deuxième personnage qui ne connait rien de la jeune fille et qui lui demande de raconter son histoire ajoute du piment à l'intrigue, surtout lorsqu'on comprend les attentes de ce personnage qui ne pense qu'à faire du mal à la jeune fille puisque c'est ce qu'il apprécie le plus. Le narrateur du début est un personnage manipulateur et très dangereux.

Evie qui évolue d'ailleurs énormément au sein du roman. Petite fille gâtée au départ malgré son problème psychologique avec les voix et hallucinations dont elle est victime, elle ne pense qu'à son histoire d'amour avec Brand, ce garçon avec qui elle est en couple depuis des mois. Un garçon d'ailleurs pas très futé et qui m'a beaucoup ennuyée. Je ne lui ai rien trouvé d'attirant, il semblait plutôt ressembler à une décoration agréable à regarder, mais sans aucune profondeur. Forcément, à côté de Jackson, c'est le jour et la nuit ! Jackson est courageux, téméraire, grossier et sans pitié et c'est tout ce qui fait le charme de ce personnage. On a envie de le détester parce qu'il faut bien avouer que son comportement envers Evie est franchement déplacé, pourtant il possède tellement de classe et de charisme qu'on l'adore et qu'on aimerait nous aussi être à ses côtés pour affronter l'apocalypse !

À côté donc de ces relations qui se nouent entre nos héros, j'ai adoré l'univers apocalyptique de l'auteur et la mythologie des tarots qu'elle utilise. Les hallucinations d'Evie sont mystérieuses et effrayantes et ajoutent une touche d'obscurité à ce roman. Ses pouvoirs sont d'ailleurs loin d'être enviables, sentir les fleurs ou voir ses mains se transformer en épines, voilà qui ne donne pas du tout envie ! Sa rencontre avec les autres personnages qui représentent les cartes maîtresses du tarot est bien pensée et coule de source. Cela arrive toujours au moment opportun et d'ailleurs chacun d'entre eux se révèle être différent et très particulier. Je les ai tous trois beaucoup aimé !

Le roman avance donc en prenant le temps de bien nous expliquer les choses pour éviter que l'on se perde et c'est grandement appréciable. Plus le roman avance, moins on a envie de le lâcher et je dois bien avouer que le final est juste époustouflant, aussi fort que le final du premier film Silent Hill ! C'est cette image forte qu'il a véhiculé chez moi et j'ai adoré !

Je ne vais pas trop vous en dire sur ce premier opus, de peur justement de vous gâcher la découverte, mais en toute franchise, ce roman se lit vite et bien. Il possède un univers génial et très sombre sur fond d'apocalypse comme je les aime avec des cannibales, des violeurs, des meurtriers et tout un tas de surprises aussi étonnantes. La relation Evie/Jackson m'a vraiment bien plu et c'est pour cela que je sais que je serais au rendez-vous du prochain tome sans hésiter !

Chronique de Louve

La Malédiction du tigre de Colleen Houck

Année d'édition : avril 2014
Edition : pocket jeunesse
Nombre de pages :
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Au cirque, Kelsey a trouvé un job d’été pas comme les autres : elle est chargée de s’occuper d’un majestueux tigre blanc. Très vite, elle s’attache à l’animal, et, lorsque le tigre est racheté pour être remis en liberté, on propose à Kelsey de voyager jusqu'en Inde pour s'occuper de l'animal !
Mais une fois au cœur de la jungle, Ren se métamorphose. Victime d'une malédiction vieille de 300 ans, le beau prince ne peut reprendre sa forme humaine que 24 minutes par jour. Kelsey est la seule à pouvoir lever la malédiction… et ses sentiments pour le jeune homme ne lui facilitent pas la tâche. C’est le début d’une quête incroyable qui envoie Kelsey, Ren et son frère Kishan dans les profondeurs de l’Inde, dans une lutte sans merci contre de puissants ennemis.




Kelsey, dix-sept ans, est à la recherche d’un job d’été. Lorsque l’agence d’intérim lui propose de travailler quinze jours dans un cirque afin de tenir les guichets de vente et de s’occuper des animaux, elle accepte ce job mais est loin de se douter où ce job va la mener… Elle s’occupera principalement d’un tigre blanc (Ren) avec qui elle aimera passer beaucoup de temps. Dès la fin de son contrat, on lui propose d’accompagner ce tigre jusqu’à une réserve se situant en Inde. Kelsey adore ce tigre ; elle pourra continuer de s’occuper de lui, elle sera très bien payée… C’est ainsi qu’elle accepte cette offre et que sa vie va basculer lorsqu’elle découvrira la véritable nature de Ren.

J’ai tout de suite été attirée par la couverture qui est super jolie, avec un beau tigre blanc. Puis quand j’ai lu la quatrième de couverture, il n’en fallait pas plus pour que je postule à ce partenariat. Je tiens donc à remercier Louve et le forum Mort-Sûre de m’avoir sélectionnée.

Mon avis est assez mitigé. J’ai bien aimé cet opus que j’ai rapidement lu, mais j’en attendais un peu plus. En fait, j’ai beaucoup aimé ce roman jusqu’au moment où Ren dévoile son secret. C’est à partir de cette révélation que j’ai été un peu déçue. C’est peut être idiot, mais je préfère la relation de Ren et Kesley lorsque Ren est sous l’aspect du tigre. Je ressens leurs émotions, leur complicité… Alors que lorsque Ren est sous sa forme humaine, je ne ressens rien, je trouve leur relation trop simple. Et le fait que Kesley ait très vite accepté le secret de Ren m’a un peu dérangée, même si cette facilité arrive souvent dans les romans Young Adult.

Néanmoins, j’ai bien aimé cette histoire de malédiction et la tournure qu’a pris cet opus ! Ce roman Young Adult devient surtout un roman d’aventure lorsque Kesley va aider Ren à se débarrasser de sa malédiction. J’ai également apprécié les descriptions de l’auteur qui m’ont souvent fait voyager.

C’est un premier tome qui, dans l’ensemble, m’a plu. De la mythologie, de magnifiques descriptions de l’Inde, une malédiction intéressante… Un premier tome à découvrir malgré quelques points négatifs !

Je  remercie Louve, Mort-Sûre ainsi que les éditions Pocket Jeunesse pour cette découverte dans le cadre d’un partenariat.


Chronique de Titisse
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Fantômes - Histoires troubles de Joe Hill

Année d'édition : 2014
Edition : J'ai lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
- Dernier cri (Best New Horror)
- La Belle au cinéma hantant (20th Century Ghost)
- Pop art (Pop Art)
- Stridulations (You Will Hear The Locust Sing)
- Fils d'Abraham (Abraham's Boys)
- Mieux qu'à la maison (Better Than Home)
- Le Téléphone noir (The Black Phone)
- Dans la souricière (In The Rundown)
- La Cape (The Cape)
- Dernier souffle (Last Breath)
- Bois mort (Dead-Wood)
- Un petit déjeuner (The Widow's Breakfast)
- Bobby Conroy revient d'entre les morts (Bobby Conroy Comes Back From The Dead)
- Le Masque de papa (My Father's Mask)
- Escamotage (Voluntary Committal)
- Schéhérazade a encore frappé (Scheherazade's Typewriter)






J'aime beaucoup les écrits de Joe Hill, mais je crois que plus je découvre ses vieux textes, moins je suis fan... J'ai adoré « Cornes » et « Nosfera2 » mais nettement moins « Le costume du mort » . Ce recueil de nouvelles regroupe ses premiers textes et je ne suis pas du tout fan...

Je ne vais pas faire un résumé pour toutes les nouvelles mais voilà ce que l'on peut y trouver : un auteur d'une nouvelle d'épouvante très bizarre, un fantôme dans une salle de cinéma, un kidnappeur d'enfants qui se fait avoir par ses victimes, un insecte géant, des maladies mentales et physiques, des lieux bizarres et assez effrayants pour certains (dans leurs contextes), du glauque... Un bon mélange qui ne devrait pas nous laisser indifférent.
Pourtant, je ressors de cette lecture totalement déçue. Il n'y a pas beaucoup de nouvelles qui m'ont intéressées et le peu où j'ai réussi à bien accrocher avaient soit une fin banale (donc aucun intérêt pour moi...), soit une fin tellement ouverte que l'on ne sait pas ce qu'il se passe et j'ai trouvé que ça cassait l'ambiance de la nouvelle en question... Certaines manquent de détails, d'autres ont un rythme très lent pour une fin peu intéressante... Toutefois, je reste convaincue qu'il y aurait matière à faire un roman avec certaines des nouvelles, en les creusant encore.

« Le téléphone noir » est celle qui m'a le plus plu. On n'a pas le fond de l'histoire, on ne sait pas pourquoi Al kidnappe des enfants ni ce qu'il en fait réellement mais elle est passionnante malgré tout (autant qu'un kidnapping et des adolescents revenus d'entre les morts puissent être passionnants...). « Dernier cri » m'avait beaucoup intriguée, je m'attendais à une fin énorme mais elle est beaucoup trop ouverte, alors que des détails auraient été intéressants. Je n'ai pas aimé que Joe Hill nous laisse tout imaginer sur la fin de certaines nouvelles...
« Stridulation » est une nouvelle assez glauque (celle avec l'insecte géant) mais, pour ce qui est des descriptions, j'ai déjà vu bien pire dans « Trajets et itinéraires de la mémoire » de Serge Brussolo... Je l'ai trouvée un peu fade du coup. Pour finir, je suis totalement passée à côté de « Pop Art »... Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt ni le sens je crois...

Le style fluide de l'auteur permet une lecture rapide de ce recueil même si l'on n'accroche pas. Certains passages sont tout de même laborieux, que j'ai trouvé parfois inutiles même mais certaines nouvelles valent le coup d’œil. Si le tout a un petit côté fade ou un goût de manque, la curiosité est souvent piquée à vif.

Chronique de Grenouille

lundi 17 mars 2014

Hysteresis de Loïc Le borgne

Année d'édition : 2014
Edition : le bélial
Nombre de pages : 360
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
« Allô, c’est un enfant perdu qui vous parle.
Est-ce qu’il y a quelqu’un de l’autre côté ?
Non, vous êtes déjà morts.
Je suis l’enfant de vos enfants, je suis de votre sang.
Il y a une petite bougie allumée près de moi. Il faut économiser les bougies. Autour, c’est le noir de la cave, celle où je vis. »

Le temps a filé depuis la Panique, la grande, l’incommensurable débâcle qui a couru sur le monde, balayant jusqu’au dernier rêve d’une humanité autocentrée... Le temps a passé, oui, et il a fallu reconstruire comme on a pu. Essayer, en tout cas, et au prix fort : celui du savoir, bien sûr, mais aussi celui de l’espérance... Et quand Jason Marieke arrive à Rouperroux, misérable village accroché à sa survie précaire, lui, l’ancien, celui d’avant la Panique, homme en quête doté de connaissances mystérieuses et aux questions qui dérangent, alors semble sonner l’avènement d’une ère nouvelle, celle des réponses et du cortège d’horreurs qui les accompagne...

Romancier bien connu dans le champ des littératures dédiées aux plus jeunes, Loïc Le Borgne signe avec Hysteresis son premier roman « adulte », récit post civilisation très personnel, puissant, lyrique, porté par une langue ciselée et une sensibilité tranchante.


Romain a toujours vécu à Rouperroux, un étrange et misérable village. Rares sont les voyageurs à s'y arrêter et tous ne demandent qu'à vivre en paix. Lorsque Jason Marieke, un conteur s'arrête dans l'auberge de ses parents et décide de rester quelque temps dans le village, les ennuis commencent. Car à Rouperroux, les Anciens, ceux qui sont nés avant la Panique, effrayent les villageois. Pour eux, c'est de la faute de ces hommes d'antan que la Terre s'est révoltée et que la vie est devenue si difficile. Adieu la technologie, l'électricité, désormais l'on vit comme au Moyen-Âge. Mais Jason n'est pas venu ici par hasard et sa quête va réveiller les plus lourds secrets des villageois.

Hysteresis est un roman qui déroute et qui étonne. Sa construction est atypique et nous met presque mal à l'aise. L'on suit l'histoire via Romain un jeune garçon qui vivait comme tout le monde jusqu'à ce qu'il se lie d'amitié avec Jason, ce vieil homme qui a plus d'un tour dans son sac. Déjà, l'ambiance du roman est sombre et fait quelque peu penser au film "le village". A Rouperroux, on croit aux fées, on vénère les arbres, mais surtout, on respecte une certaine croyance, au point de punir ceux qui s'y opposent. C'est ainsi qu'il est strictement interdit de toucher à la végétation sous peine d'être banni du village après avoir été battu par l'un de ses habitants. De même qu'on évite de parler de l'époque d'avant où l'homme possédait une grande technologie. Désormais l'électricité et les outils actuels n'existent plus. Car oui, la vie a changé depuis la grande Panique et la Terre a repris ses droits.

Du coup, l'univers proposé par l'auteur est franchement très sympathique même si très sombre et risque de déstabiliser bon nombre de lecteurs, peu habitué à ce genre de lecture. En plus, j'ai trouvé le style de Loïc Le Borgne très atypique et différent de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Il a une telle manière d'écrire que si on adhère pas rapidement à son style, alors je pense que cela représentera un frein à la lecture. Pour ma part, ça l'a complètement fait, au point que j'étais captivée par cette histoire de fée et de découverte. Au départ, le roman souffre d'une certaine lenteur. Il s'y passe peu de choses, le temps que l'on s'habitue aux personnages et à leur façon de vivre. Puis soudain, tout s'enchaîne et là, je n'ai pas vu les pages défiler ! J'étais complètement sous le charme de ce conte sombre et qui tente d'apporter une touche d'espoir. L'espoir de retrouver un amour perdu et de le maintenir en vie malgré les années qui nous sépare. Car oui, j'ai lu ce roman comme une belle et grande histoire d'amour entre ces deux êtres vieillis et qui pourtant continuent de s'aimer malgré tout.

C'est triste, sombre, étonnant, déroutant et pourtant si beau et poétique ! Je pense que l'auteur donne une véritable leçon aux romans sentimentaux, parce qu'ici l'histoire n'a rien de mièvre ou pleine de guimauve. Elle est crédible, réaliste, naturelle et tellement belle. Mais Hysteresis c'est bien plus que ça ! C'est aussi la folie d'hommes changés par le pouvoir puisque cela leur est monté à la tête. La folie de personnes qui tentent de garder une certaine influence sur les habitants de leur village. Le pire étant la folie de ces enfants qui sous prétexte d'agir normalement, n'hésitent pas à tuer et blesser autrui sans remords.

En bref, Hysteresis est un grand roman qu'il faut lire !
 
Chronique de Louve

Le Retour des Morts de John Ajvide Lindqvist

Année d'édition : 2014
Edition : Pocket
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Stockholm, 13 août 2002 : un orage électrique terrasse les vivants et fait se lever les morts. Tous ceux qui ont disparu depuis deux mois reviennent à la vie....› Lire la suite Dans quel état ? Dans quel but ? Au coeur de toutes les familles, l'espoir et l'horreur se mêlent bientôt. Inextricablement.










13 Août 2002 : un étrange orage électrique se fait ressentir à Stockholm. Pour certains des habitants, il se passe quelque chose d'anormal et lorsque David dont la femme vient de faire un accident de voiture la voit se réveiller après avoir été déclarée morte, il comprend que quelque chose d'important se joue sous ses yeux. Bon nombre des personnes décédées moins de deux mois avant l'orage finissent par se réveiller dans un état parfois lamentable, mais leurs proches n'ont plus qu'une idée : les retrouver.

John Ajvide Lindqvist est un auteur dont j'avais adoré le roman Laisse-moi entrer. Je dois bien avouer que si le coup de coeur n'est pas présent pour ce roman-ci, je l'ai tout de même dévoré rapidement, tant j'étais captivée par cette belle histoire qu'il nous proposait. Si vous vous attendez à y découvrir des zombies mangeurs de chairs, passez votre tour, ce n'est absolument pas le cas ici. Certes, on est bien dans le registre des morts-vivants puisque nos revivants n'ont plus de pouls et pourtant ils continuent à se déplacer et à effectuer des actions humaines, même si rares sont ceux qui sont encore dotés de la parole. Les morts-vivants de ce roman sont beaucoup plus poétiques, même si visuellement très décharnés du fait des conditions dans lesquelles certains se réveillent.

L'auteur nous propose d'ailleurs une piste pour comprendre ce réveil soudain, dès le début du roman avec cet orage senti par bon nombre de nos personnages et qui dès cet instant, sentent que quelque chose d'unique va se passer. Unique, certes, surtout lorsque leurs proches disparus récemment finissent par se réveiller et tentent de redevenir ceux qu'ils étaient avec bien des difficultés. La piste de ces asticots est très peu évoquée et c'est la seule chose que j'ai regretté, parce que du coup, on reste un peu dans le flou quant à l'explication donnée à la fin. Il sera préférable de se faire son propre raisonnement soi-même une fois la lecture terminée.

Ce roman nous permet de suivre trois personnages principaux ou dirons-nous, groupe de personnages. Il y a par exemple Flora et Elvy, la petite-fille et sa grand-mère qui ont toutes deux des capacités un peu extraordinaires et qui vont sentir très tôt que quelque chose d'étrange se passe en ville depuis cet orage. Leur relation est vraiment très belle, on sent qu'elles sont proches l'une de l'autre surtout depuis que le mari d'Elvy est décédé et qu'il est réapparu parmi les revivants. J'ai d'ailleurs trouvé la vieille femme touchante dans sa façon de voir les choses. Doit-elle continuer à épauler son époux, lui qui n'est ni mort, ni vivant ? Jusqu'où l'amour a-t-il des limites ? Dans son cas, elle va pourtant se montrer très distante avec son époux, privilégiant une mission qu'elle se donnera par la suite tout comme sa petite fille préfèrera passer du temps avec un jeune homme misérable auquel elle est attachée. Le second groupe de personnages et sans doute celui qui m'a le plus touchée c'est David et son fils Magnus qui viennent de perdre Eva, épouse et mère des deux héros. Le premier sera heureux de retrouver un semblant de femme, puisqu'Eva fait partie des rares revivants qui parviennent à se faire comprendre et à parler. Magnus se montrera plus distant, au vu de son âge, il a du mal à saisir ce qu'il se passe réellement autour de lui. Certains passages m'ont beaucoup émue et fait froid dans le dos ! Enfin, on retrouve Malher et sa fille dont le petit-fils se réveille enfermé dans sa tombe. Le vieil homme parviendra à l'en sortir et tentera tout ce qu'il peut pour lui rendre son apparence normale et ses capacités. Sa lutte est touchante aussi parce qu'il n'avait jamais fait le deuil de son petit-fils, tandis que sa relation avec sa fille est beaucoup plus chaotique.

Avec ces trois portraits si différents, l'auteur nous offre un roman qui fait réfléchir et surtout qui donne la chair de poule. Sans tomber dans l'excès ou dans l'horreur, on se met très facilement à la place de nos héros et on tente de savoir comment on réagirait nous-mêmes. Si vers la fin, cela devient un poil plus lugubre et gore, ce roman est pourtant poétique et très doux dans son traitement. Ici nos revivants deviennent des bêtes de laboratoire qu'on examine et qu'on tente de comprendre en les enfermant tous ensemble, les dénigrant. J'ai été touchée par ce roman et par la qualité de la plume de l'auteur. Le léger côté fantastique est bien présent, avec le fait que les vivants puissent lire dans les pensées les uns des autres au contact de nombreux revivants, mais il reste léger et sans excès.

Au final, je dois bien avouer qu'on a là un roman de morts-vivants très différents de ce qu'on peut lire et qui se veut aussi poétique et doux que laisse-moi entrer. À ne pas bouder si vous avez l'occasion de le découvrir !


Chronique de Louve

L'univers à l'envers de Philip José Farmer

Année d'édition : 2014
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 235
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Après sa mort, survenue au cours d'un accident de voiture, Jack Cull s'était réveillé en Enfer.

Un Enfer très différent de ce qu'il avait imaginé, sans flammes, sans tourments éternels, mais avec des démons. De pauvres diables de démons devenus les esclaves des hommes et qui, pourtant, parvenaient à torturer leurs maîtres.

Jack Cull n'avait pas besoin d'un démon pour le faire souffrir. Le départ de Phyllis, qui l'avait abandonné pour le Premier Téléphoniste, suffisait amplement.

Et voilà que l'Enfer devenait chaos. Toute la ville souterraine, jadis construite par les démons, s'effondrait dans un cataclysme géant. Des milliers d'hommes et de femmes étaient tués et ne ressuscitaient plus, les démons eux-mêmes succombaient. Quel espoir de survie pouvait-il rester à Jack Cull, qui tentait de fuir en compagnie de la cruelle Phyllis et du mystique fou Fyodor ?




Cull vit en Enfer. Après un accident de voiture, il se retrouve sur en Enfer, mais dans un Enfer complètement à l'opposé de ce qu'il imaginait vivant. Ici, pas de flammes, pas de réels châtiments, pas de Lucifer trônant en maître absolu. Non l'Enfer est différent de bien des côtés et lorsque le lieu devient chaos et commence à s'effondrer, Cull ne pense plus qu'à fuir. Fuir, oui, mais pour aller où ?

L'univers à l'envers m'a complètement déstabilisée. Je ne m'attendais absolument pas à cela lorsque j'ai débuté la lecture. Philip José Farmer n'est pas un auteur accessible pour tous, de cela j'en suis certaine après avoir terminé ce roman. Déjà, j'ai trouvé le style de l'auteur plutôt vieillot et parfois indigeste, de quoi ralentir ma lecture et me donner une impression de longueur et de lenteur, déroutant pour un roman si fin. Non pas que je n'ai pas apprécié ma lecture, la question n'est pas là, mais j'ai été parfois complètement perdue par ce que je lisais. C'est tellement étrange et tellement atypique qu'on se demande parfois si on a bien compris ce qu'on vient de lire.

Parfois, le roman semble décousu et trop farfelu et je me dis que je ne suis peut-être pas le lectorat visé par ce genre de délires métaphysique. Parce que oui l'auteur joue avec son univers et prend plaisir à modifier tout ce que l'on pensait connaître de l'Enfer. En Enfer, les résidents se voient parfois soignés de leurs maux de vivants (maladie, grosse infirmité) et ils travaillent comme sur Terre pour « gagner » leur vie en Enfer. Certains démons sont complètement fous et loufoques, prenant des airs d'esclaves au service des humains. Même le personnage de Cull est déroutant. Il n'a rien du héros, il semble très peu motivé et quelque peu fatigué de cette vie-là, le souci étant qu'un étrange personnage ressuscite les morts de l'Enfer...

Oui ce roman est étrange et j'avoue ne pas avoir tout saisi. C'est avant tout la quête d'un groupe qui recherche X, un homme étrange, un messie qui pense détenir la vérité. Autant dire que ce n'est habituellement pas ma sauce et les descriptions de l'auteur n'ont fait que confirmer l'impression que j'avais de cet auteur. Je ne pense pas renouveler l'expérience.

Ma note : en toute franchise, je ne noterais pas ce roman, parce que je ne sais même pas si j'ai aimé ou pas. Je n'arrive pas à lui donner une notation tant il m'a troublée.


Chronique de Louve

Fracture, Tome 1 : Fracture de Megan Miranda

Année d'édition : avril 2014
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages :
Public visé :  Young Adult 
Quatrième de couverture :
Revenue à la vie après de longues minutes passées dans les eaux glacées d'un lac du Maine, Delaney Maxwell est une miraculée. Mais la jeune fille se découvre d'inquiétantes capacités surnaturelles liées à la mort et aux mourants. Elle rencontre bientôt Troy Varga, qui s'est découvert un don similaire en sortant du coma.








Je tiens à remercier le forum Mort-Sûre, surtout Louve, et les éditions Pocket Jeunesse (PKJ) pour cette belle découverte ! Le résumé me donnait très envie de découvrir cette histoire, et je ne le regrette pas du tout, j'ai adoré !
 
Pour commencer, j'ai apprécié le style de l'auteur. C'est fluide et vivant grâce à pas mal de dialogues, il n'y a pas vraiment de temps morts. L'histoire évolue sans cesse et les questionnements nous poussent à avancer dans notre lecture.
On entre rapidement dans le vif de l'histoire, pas de début qui traîne en longueur, j'ai grandement apprécié ce point. L'auteur a su me captiver dès le début. Elle ne s’embarrasse pas d'un tas de petites choses, comme c'est souvent le cas dans les débuts de récits pour planter le décor, et malgré cela, on sait vite qui est qui, on perçoit assez rapidement les choses, on ne se perd pas.
Très vite, on s'attache aux personnages, que ce soit Delaney, pour qui on développe une forte sympathie, s'identifiant même souvent à elle, ou encore Peter, le craquant meilleur ami qu'on rêverait de voir finir avec Delaney, ou bien Troy, qui ajoute une forte touche de mystère et de danger à l'histoire.
 
L'un des points forts de ce roman est le don particulier que va développer Delaney. Nous le découvrons et l'apprivoisons donc en même temps qu'elle. Ce que j'ai aimé dans cette partie de l'histoire,  c'est que Delaney patauge avec ça. Elle ne se réveille pas un jour avec ce fameux don et sauve la planète. Non, au contraire. Il va lui falloir du temps et pas mal de souffrance, pour comprendre, pour accepter. C'est perturbant, ça va avoir une incidence sur sa vie, sur son comportement. Sa relation avec ses parents va forcément s'en retrouver changée, pareil avec ses amis. J'ai trouvé que l'auteur abordait ce côté de l'histoire avec justesse et réalisme, malgré le côté surnaturel. La relation entre Delaney et le reste de son entourage devient conflictuel et problématique, elle est souvent traitée injustement, car il ne peuvent pas comprendre ce qu'elle vit. Tout comme Delaney ne peut pas comprendre ce que eux ils vivent.
 
En effet, outre le côté surnaturel avec le nouveau don de l'héroïne, il y a aussi des thèmes forts abordés dans ce récit. Comme le mal du survivant dont va souffrir Delaney, ou encore le côté surprotecteur que des parents peuvent développer quand ils ont failli perdre un enfant. Mais le plus fort est probablement celui de la mort. Faut-il abréger les souffrances quand on sait que c'est la fin ? Que feriez-vous s'il ne vous restait qu'une journée à vivre ? Voudriez-vous le savoir ? Est-il permis de continuer d'espérer en dépit de la fin qui semble inévitable ?
 
En bref, un récit sans longueur qui nous passionne du début à la fin, avec des personnages vrais et attachants, un côté surnaturel inhabituel qui nous amène à nous poser des questions profondes et parfois douloureuses, une réussite !

Chronique de Michou

L'agonie de la lumière de George R.R. Martin

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 483
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :

Lorsque Dirk T'Larien reçoit le joyau-qui-murmure, des souvenirs douloureux et profondément enfouis reviennent à la surface, réveillant d'anciennes cicatrices : pourquoi Gwen, son amour perdu, fait-elle appel à lui de cette manière ? Pourquoi si longtemps après leur rupture ? A l'idée qu'il existe une possibilité de renouer les liens avec celle qu'il a tant aimée, Dirk n'hésite plus et embarque dans le premier vaisseau interstellaire : direction Worlorn ! Worlorn, planète-festival maintenant à l'abandon, cadre baroque et décadent condamné à l'extinction. Sur cette planète qui se meurt, Dirk tentera de raviver la flamme de Gwen et devra, pour cela, l'arracher aux Kavalars, un peuple violent régi par un code d'honneur chevaleresque... et mortel.


Ma lecture : Je me suis portée candidate pour ce roman parce que ces phrases ont excité ma curiosité : "Worlorn- le monde-festival désormais à l'abandon,un cadre baroque et décadent condamné à l'extinction.Sur cette planète mourante...". Comme la quasi totalité de la "génération Indiana Jones", la perspective de ruines mystérieuses à fouiller est irrésistible !  Le fait que l'auteur soit le papa de Games Of Thrones m'a semblé être une valeur sûre !

J'ai eu le plaisir d'être sélectionnée pour cette lecture, je remercie Louve notre admin' de Mort-Sure et les éditions J'ai Lu pour ces 440 pages de bonheur !

Dirk t'Larien,de passage sur une planète, reçoit un bijou offert des années plus tôt à une femme qu'il a aimé. Ils se sont promis de se porter secours. Hésitant à peine,il embarque pour Worlorn, planète errante destinée à s'éteindre dans quelques années. T'Larien n'est pas accueilli comme il le devrait : Gwen Delvano est plutôt mal à l'aise, gênée par sa présence, elle lui propose des visites de la planète, lui parle de son travail... 7 ans ont passé depuis qu'elle l'a quitté sans aucune explication, mais c'est comme si un fossé infranchissable les séparait désormais.

Gwen vit avec un historien, Jaantony Vikaary, son mari, et Garse Jadefer Janacek, le "then" de Jannthony. Par "then", s'entend meilleur ami, frère de coeur, partenaire plus important que l'épouse et qui "partage" cette dernière. Ils sont Kaavalars, peuple très agressif, mais semblent sortir du lot : Janntony accueille t'Larien avec bienveillance, lui explique les moeurs de son peuple, lui demande seulement de ne pas oublier qu'il est le mari de Gwen. T'Larien ne sait plus trop à quoi s'en tenir : Gwen ne lui parle de rien concernant son appel à l'aide, il est accueilli en visiteur, sa vie auprès des deux Vikaary ne semble pas lui faire courir un quelconque danger...

Gwen et son collègue Arkin étudient "la réciprocité des phénomènes écologiques" sur Worlorn. Planète qui a été "terra-formée"  le temps d'un festival, elle est presque déserte maintenant : la planète s'éloigne des soleils qui lui ont rendu la vie un temps, elle est vouée à mourir , glacée, d'ici quelques années : "une planète façonnée, puis abandonnée" (p.117). Les visites de t'Larien dans les cités sont des moments de lecture très forts pour tout âme exploratrice ! Chacune a ses spécificités, originales et si différentes de nos conceptions humaines ! J'aurai voulu errer des pages et des pages supplémentaires dans chacune. L'une d'elle, Kryne Lamiya, pourrait sortir tout droit d'une des nouvelles d'HP Lovecraft !
Les décors sont grandioses, à peine effleurés, l'eau à la bouche, on doit repartir vers une autre explosion d'étrangetés. Les personnages ne sont pas tous à la hauteur de ces merveilles. Gwen peut paraître décevante . Elle a quitté t'Larien pour ne pas se perdre, parce qu'il la voyait différente de ce qu'elle était...Puis se serait liée à Jaantony sans savoir ce qu'il était vraiment, ce que la vie d'une épouse Vikaary représentait...Elle apparaît plutôt comme une de ces femmes qui, trop aimées, préfèrent être dominées et qui pleurnichent "Mais je ne savais pas, moi !", quand ça ne leur convient plus. Et t'Larien semble faible , peu sûr de lui, perdu. C'est très déstabilisant parce qu'ils sont les deux personnages principaux du roman, et je ne suis pas arrivée à les apprécier, même si les aventures qu'ils traversent vont les changer et endurcir.

Les deux Vikaary, par contre, m'ont fait une très forte impression : dignes, fiers, mais aussi désireux de comprendre l'histoire de leur peuple et de se débarrasser de la barbarie qui y est associée. Ils m'ont inspiré du respect, et s'accordent très bien avec la majesté décadente de Worlorn.

Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman de science-fiction aussi dense et fort. L'auteur sait, en quelques pages, planter un décor très fouillé, décrire l'histoire de peuples étrangers de façon à ce qu'ils nous soient familiers, décrit un univers avec ses guerres et ses trêves, ses enjeux politiques.

Je le recommande à tous les amateurs de science-fiction, aux amoureux des visites interdites et dangereuses au coeur de cités à l'abandon. Bonne lecture à tous !

Chronique de Hellza

Les Monarchies divines, tome 1: Le Voyage d'Hakwood de Paul Kearney

Année d'édition : 2014
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 624
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le monde est en guerre. Aekir, la cité ramusienne, vient de tomber aux mains des armées du sultan Aurungzeb. Partout, les intégrismes religieux progressent, et la magie même est menacée... Débarqué au port d'Abrusio, le noble Hawkwood, qui a vu une partie de son équipage emprisonnée, n'a d'autre choix que de repartir, aux côtés de magiciens et de sorciers bannis, à la recherche d'un continent légendaire aux confins du monde connu.








Tout d'abord, je tiens à remercier le forum Mort Sûre et Le Livre de Poche pour cette belle découverte !

Contrairement à ce que laisse entendre la 4ème de couverture et le titre de ce premier tome, ce roman ne s'attache pas uniquement aux pas d'Hawkwood, ce qui m'a un peu déstabilisée au début. Il s'agit d'un roman "chorale", c'est-à-dire qu'il n'y a pas un héros, ni même une compagnie de héros, mais une multitude de personnages qu'on suit en alternance. Hawkwood, bien sûr, capitaine de deux bateaux qui vont partir à la recherche d'un continent mythique à l'Ouest. Mais aussi Corfe, soldat de la cité d'Aekir jusqu'à ce qu'elle soit prise, qui se retrouve plongé dans le flot de réfugiés essayant d'échapper aux armées Medruk. Abeleyn, roi d'Hebrion, qui est en lutte de pouvoir avec le prélat de son royaume. Bardolin, le mage obligé de fuir Abrusio à cause des purges de l'Eglise envers tout sorcier. Et d'autres personnages encore, que l'on croise un peu moins souvent...

Cette série n'est donc pas l'histoire d'un personnage, mais celle d'un continent au moment où il entre dans une nouvelle ère.
La multiplication des points de vue rend le début un peu difficile à passer, le temps qu'on comprenne ce qui se passe, et qu'on comprenne surtout qu'on doit entrer en empathie plus avec la destinée du monde qu'avec celle d'un personnage. Cela n'empêche pas, au bout de quelques chapitres, de s'attacher à certains d'entre eux, d'en détester royalement d'autres. Chacun a son propre but de son côté, ce qui apporte la tension nécessaire pour garder le lecteur accroché au roman (les bateaux d'Hawkwood arriveront-ils à trouver le continent occidental avant que tout le monde se déchire à bord ? Quelle destinée reste-t-il à Corfe parmi cette foule de réfugiés ? Abeleyn pourra-t-il défier l'Eglise sans amener son royaume à la ruine ? La digue d'Ormann résistera-t-elle à l'envahisseur Medruk innombrable ?). Toutefois, on comprend vite aussi que tous ces personnages sont liés : du résultat de leurs actions dépendra à chaque fois le destin de leur continent. Tout peut changer, ou tout peut tomber en ruine, mais c'est assurément une époque d'évolution. Et je dois dire que j'ai au final adoré cet aspect "roman chorale" qui permet de vivre la destinée de tout le continent, de s’inquiéter de la répercussion de l'action de l'un sur le devenir de l'autre ! L'ampleur que cela donne à l'histoire était délicieuse !

Côté style d'écriture, je l'ai trouvé au début un peu trop lourd, mais je ne saurais dire si c'est dû au style d'origine, ou à une mauvaise traduction. Cependant, ça s'allège un ou deux chapitres plus tard, et ensuite ça devient tout à fait agréable à lire. Il reste pas mal de descriptions, mais elles sont aisées à lire en diagonale (elles ne sont jamais très longues) si on ne souhaite pas s'appesantir dessus. A peu prêt au quart du roman, j'en suis arrivée au stade où je ne pouvais plus le lâcher ! Chaque intrigue était lancée, et je voulais absolument connaître la suite de chacune ! (D'ailleurs l'auteur est bien cruel lorsqu'il nous arrête au point critique d'une intrigue pour nous ramener sur une autre, nous obligeant à patienter pour connaître la suite des évènements. Mais c'est justement ce qui rend ce roman si addictif !)

En conclusion, un roman que j'ai beaucoup aimé, avec une ambiance bien à lui, de l'action mais aussi des intrigues politiques. Bref, un très bon roman de fantasy, et il va falloir maintenant que je me procure la suite, parce qu'il s'arrête bien sûr sur de magnifiques cliffhangers !


Chronique de Sytra

Beautiful, Tome 1 : Beautiful Disaster de Jamie McGuire

Année d'édition : 2014
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 384
Public visé : New Adult
Quatrième de couverture :
La nouvelle Abby Abernathy est une gentille fille. Elle ne boit pas, ne jure pas, et a un pourcentage approprié de cardigans dans sa garde-robe. Abby pense qu'elle a mis assez de distance entre elle et les parts d'ombre de son passé, mais quand elle arrive à la fac avec sa meilleure amie America, son chemin vers un nouveau départ est vite mis à mal par le roi des nuits sans lendemain de Eastern University.

Travis Maddox, grand et couvert de tatouages, est exactement ce que Abby a besoin, et doit, éviter. Il passe ses nuits à gagner de l'argent dans des combats illégaux, et ses journée à charmer toute l'université. Intrigué par la résistance d'Abby à ses charmes, Travis l'oblige à partager sa vie de tous les jours avec un simple pari. Si il perd, il doit être abstinent pendant un mois. Si Abby perd, elle doit vivre dans l'appartement de Travis pour la même période. Dans tous les cas, Travis n'a aucune idée qu'il vient de rencontrer sa moitié.






Abby a changé de vie, accompagnée de sa meilleure amie. Nouvelle école, nouvelle ville, c'était la seule solution pour échapper à son lourd passé et tenter d'avancer. Travis est le genre d'homme qu'elle doit absolument éviter si elle veut y arriver car il est le genre à ramener toutes les filles dans son lit et à courir après l'argent facile, notamment en faisant des combats la nuit. C'est justement lors d'un combat qu'ils se rencontrent et que commence leur amitié...

Je ne sais même pas par où commencer tellement ce roman m'a touchée... Il est très réaliste, très moderne, très... commun. Chaque personne peut se retrouver en Abby, dans ses sentiments et ses réactions. On vit à travers cette histoire comme si on y était, comme si elle nous concernait.
La relation entre Travis et Abby est, bien entendu, au centre de l'intrigue et l'auteure a fait très fort ! On s'attache en très peu de temps aux deux personnages principaux, le temps qu'ils se rencontrent et s'apprivoisent. À partir de là, impossible de lâcher le livre, impossible d'être indifférent à tout ce qu'il se passe et impossible de ne pas fondre pour ce couple au tempérament imprévisible (que ce soit amical ou non).
Travis et Abby ne sont pas parfaits loin de là. Travis a un comportement vraiment insupportable parfois et Abby a bien du mal à ouvrir les yeux ou à prendre des décisions. Mais c'est ce qui les rend si attachant finalement. Ils sont comme tout le monde. Et ils sont réellement beaux ensemble, malgré toutes les épreuves qu'ils traversent, malgré les doutes et la peur, malgré la jalousie et les non-dits...
Une histoire très moderne que l'on a envie de suivre, de vivre et de ne surtout plus lâcher ! De plus, l'auteure a un réel don pour nous faire ressentir ce que tous les personnages ressentent, de rendre ses personnages intéressants alors qu'ils n'ont pas une meilleure vie que qui que ce soit. Elle les fait simplement vivre, avec toutes les émotions qui les traversent, et nous avec.

Comme beaucoup, je n'ai pas su résister au charme de Travis... Il est tout ce que toutes femmes veut éviter finalement et c'est peut-être pour cette raison qu'il nous attire malgré nous. Au fil de la lecture, on assiste à ses progressions ou encore à ses régressions. Sa rencontre avec Abby l'a totalement transformé et, un peu perdu, il fait beaucoup d'erreurs. Mais il en apprend et en ressort meilleur même si Travis reste ce qu'il est : un bad boy. On le voit sous des aspects très différents suivant les situations engendrées, ce qui rend certains événements assez insupportables (dans le bon comme dans le mauvais sens du terme) tant on voudrait que cela se passe différemment, que les non-dits soient enfin révélés et que tout se passe au mieux, malgré sa jalousie excessive à certains moments...
Abby a des réactions très naturelles face à Travis. D'abord elle le repousse, ne voulant pas être la énième fille sur son tableau des conquêtes. Puis, le doute s'installe tout de même petit à petit. À force de le côtoyer, d'être ami avec lui, elle se rend compte qu'il n'est pas comme tout le monde croit... Tout parait réel et crédible. Parait, seulement. Parce que ça ne l'est pas forcément. Par exemple, Travis est invaincu et imbattable aux combats auxquels il participe, tout ça sans s'entrainer, et en faisant même exprès de se faire taper. Dur d'y croire mais au final, par rapport à tout ce qu'il y a à côté, on se fout totalement de ce genre de clichés...
J'ai également beaucoup aimé America et Shepley. America étant la meilleure amie d'Abby, et Shepley le cousin de Travis, on ne pouvait que les croiser souvent, et tant mieux ! Ce couple est un véritable pilier pour Abby et Travis quand tout dérape. Que ce soit ensemble ou chacun de leur côté, ils apportent le soutien nécessaire en toute circonstance.

Je ne peux que conseiller ce roman qui saura conquérir un très large public, même ceux qui ne lisent pas de romance habituellement... Les personnages et l'histoire en elle-même paraissent si réels et sont si addictifs, que l'on ne peut que s'y attacher et vivre intensément chaque situation ! Les émotions sont au rendez-vous grâce, notamment, à Abby et Travis qui combattent leurs démons tout en essayant de construire quelque chose...
J'ai un énorme coup de cœur pour ce roman qui a su me toucher et me faire rêver à la perfection.

Chronique de Grenouille

lundi 10 mars 2014

Angelopolis de Danielle Trussoni

Année d'édition : avril 2014
Edition : fleuve édition
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Présentation : Paris, de nos jours. Verlaine, l’un des meilleurs Chasseurs d’anges de la capitale, est dépêché sur la scène du meurtre d’un ange. Tout porte à croire qu’il s’agit d’Évangéline, la jeune femme devenue Nephilim qu’il n’a pas vue depuis plus de dix ans. Pourtant, il l’aperçoit quelques instants plus tard. Elle a tout juste le temps de lui confier un trésor mystérieux quand elle est enlevée par un ange mercenaire, Eno, à la solde de la redoutable famille Grigori. Troublé par cette rencontre et persuadé qu’il est de son devoir de protéger Évangéline, Verlaine se met en tête de la retrouver. Il s’envole donc avec son mentor, Bruno, à Saint-Pétersbourg. Là-bas, sur les terres gelées de la plus grande famille Nephilim de toute l’histoire, les Romanov, Verlaine et Bruno traquent le moindre indice. C'est ainsi qu'ils entendent parler d'un objet fabuleux : l’herbier de Raspoutine, un album contenant la recette d’un remède susceptible d’anéantir les pouvoirs des Nephilim. Entre la France, la Russie et les Balkans commence une enquête passionnante et dangereuse, qui va précipiter un peu plus l’affrontement final entre les anges et les humains…






Dix ans se sont écoulés depuis la rencontre entre Verlaine et Évangéline. Dix ans sans se voir, sans savoir ce que l'autre est devenue. Pourtant, lorsqu'un corps est retrouvé, Verlaine comprend que leurs chemins vont se croiser à nouveau. Troublé parce qu'il éprouve quelque chose pour la jeune femme, le chasseur d'ange n'en perd pas ses missions et pour lui, la survie de l'humanité domine devant ses sentiments. Lorsqu'un artefact pouvant anéantir les pouvoirs des Nephilim est évoqué, Verlaine décide de le retrouver sur-le-champ.

Angelopolis fait suite au roman la malédiction des anges du même auteur paru chez Fleuve noir. N'ayant pas lu le premier opus, j'avais peur de me perdre ou de ne pas comprendre les tenants et aboutissants de ce second opus. Seulement, je me suis trompée, puisque le roman peut se lire sans souci grâce aux nombreux rappels faits par l'auteur dont j'ai vraiment beaucoup aimé la plume. Les chapitres sont volontairement courts et cela amène un certain dynamisme à l'intrigue, bienvenue dans ce genre de romans qui nous propose bon nombre de personnages. Si parfois j'avais du mal à en cerner quelques-uns, nos héros eux, sont facilement identifiables et très sympa. Verlaine est un homme de caractère qui ne se laisse pas facilement influencer et qui garde tout de même sa raison dans les moments les plus propices à laisser le coeur nous diriger.

Même si la lecture fut franchement sympa, j'en ressors avec un goût de légère déception. Certes, les anges m'ont plu parce qu'ils ne sont pas ces êtres tout gentil et tout docile que l'on retrouve dans la littérature, mais davantage des êtres vils et parfois agressifs, tenant plus d'une fusion entre un démon et un ange. Devant certaines descriptions de leur apparence, l'on n’a guère envie de se retrouver dans leur bras ! Et c'est l'un des atouts du roman en plus d'une plume soignée et maîtrisée. Ici, on oublie tout ce que l'on pense savoir des anges et cela fait un bien fou ! Mais, oui il y a un mais, je me suis sentie extérieure à l'histoire tout au long de ma lecture. J'ai eu du mal à éprouver des émotions au travers de ma lecture, un peu comme un bon film qu'on regarde sans être forcément dedans. Il m'aurait fallu quelque chose de plus, sans que je ne parvienne à savoir quoi. Pourtant, on a de l'action, des combats entre anges très bien menés, du voyage avec Verlaine qui cherche cet artefact nécessaire à la protection de l'humanité, mais ça manquait de davantage de sentimentalisme, je crois.

C'est donc un bon roman, bien écrit et dont je recommande tout de même de lire le premier opus pour, je pense, davantage l'apprécier. À lire aussi pour ceux qui en ont marre des anges qui se ressemblent !

Chronique de Louve

A paraître le 10 Avril 2014

Serum, saison 1, tome 1 de Henri Loevenbruck & Fabrice Mazza

Année d'édition :2014
Edition: j'ai lu
Nombre de pages : 793
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Arthur Draken, psychiatre renommé, inventeur d'un sérum qui facilite l'état d'hypnose. Emily Scott, sa patiente, amnésique depuis une mystérieuse agression. Lola Gallagher, détective au NYPD, alertée par une suite de morts suspectes tous sont au cœur d'une enquête hallucinante à suivre pendant six épisodes. Attention, immersion totale dans un univers de série télévisée, énigmes et rebondissements spectaculaires, addiction inéluctable
!






Serum… Cette série fait beaucoup parlée d’elle depuis sa sortie en 2012. En passant de blogs en blogs j’avais vu de bon avis mais aussi des mauvais (ma sœur faisant parti du lot de lecteurs n’ayant pas apprécié cette lecture j’ai repoussé sans cesse un craquage pour le premier tome), alors quand il a été proposé en partenariat sur Mort-Sure je n’ai pas résisté à l’envie de lire pour me faire ma propre opinion. J’étais d’autant plus impatiente que La Moïra et Gallica d’Henri Loevenbruck ont été des romans coups de cœur de mon adolescence. Ici, l’ambiance est totalement différente de ces romans fantasy en présentant une intrigue policière moderne mais j’ai tout autant adoré. Cet intégral de la saison 1 de Serum est un coup de cœur !

Le roman m’a embarqué dés la première page en éveillant ma curiosité autour d’un homme qui se cache dans une chambre d’hôtel alors que ses mains sont couvertes de sang frais. Vient ensuite une course poursuite entre une jeune femme terrorisée et un tireur qui n’hésite pas à se servir de son arme dans un musée noir de monde. Autant vous dire que j’ai aimé cette mise en bouche qui m’a directement plongé dans l’ambiance du thriller. Et puis les chapitres des différents épisodes se sont enchainés sans que mon engouement ne retombe une seule seconde jusqu'à la dernière page. Whaou ! L’intrigue est vraiment bien construite en mêlant une enquête policière avec hypnose et complot politique de grande ampleur. C’est vraiment tout ce que j’aime, mais c’est surtout très abordable grâce aux auteurs qui expliquent clairement les choses sans que le coté politique et économique ne devienne indigeste. Au contraire c’est hyper prenant ! Alors j’ai eu envie d’en savoir plus à chaque fois qu’une nouvelle piste naissait dans l’esprit des personnages et comme eux je suis tombée de haut en découvrant certains éléments du passé de la victime principale ou les répercutions que peuvent déclencher les scoops des médias (Il parait que je faisais une tête de carpe pendant certains passages de ma lecture ^^). Je ne me suis doutée de rien ! Parfois dans les thrillers je devine où l’auteur veut en venir avant de le lire, mais là non. Rien de rien. Toutes mes suppositions tombaient à l’eau pour dévoiler une théorie encore plus machiavélique. Trop fort !

L’intrigue à elle seule ne fait pas tout bien sur, mais cette histoire est portée par des personnages charismatiques. Essentiellement Lola, la femme flic qui ne lâche jamais rien. Détroit, son collègue de brigade et amant… Fouineur à ses heures perdues. Et Draken, le psychiatre qui ferme les yeux sur la déontologie. Ces trois là sont mes préférés parce qu’ils ont du caractère, ce qui donne des dialogues explosifs et drôles, mais ils sont aussi très touchants dans leurs faiblesses. Et ils en ont malgré les apparences… J’ai hâte de les retrouver dans la saison 2 !

Sinon, les auteurs proposent d’écouter un morceau de musique bien précis à chaque chapitre, mais j’avoue ne pas l’avoir fait très souvent puisque je lis rarement chez moi et que mon téléphone date de la préhistoire… Du coup il n’est pas capable de lire les morceaux proposés. J’ai quand même été écouté les titres sur le site internet de Serum et c’est une ambiance assez jazz qui doit être agréable d’ajouter à sa lecture. J’essaierai vraiment de jouer le jeu pour le prochain tome.

D’ailleurs il me tarde de voir la saison deux sortir en librairie puisque la fin de ce livre me laissent avec énormément de questions. Je suis carrément frustrée !!!

Merci beaucoup au forum Mort-Sure et aux éditions J’ai Lu pour ce partenariat et cette superbe découverte. 

Chronique de Yezahel
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La servante de Olivier Gay

Année d'édition : 2014
Edition : Midgard
Nombre de pages : 432
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Rekk le boucher, Rekk le sanguinaire. La légende croupit au fond d’une geôle crasseuse, rongée par sa soif de vengeance. Le meurtre de sa fille restera-t-il impuni?
Shani n’était qu’une simple servante, mais par amour et par amitié, elle va mettre l’Empire à feu et à sang. Plongez dans une aventure où les combats titanesques
croisent les intrigues de cour, où la barbarie côtoie l’amour et où une heroïc-fantasy digne de Gemmell flirte avec le polar.  Voyez comment une simple servante est venue défier un Empire.





Rekk la légende croupit dans une cellule depuis qu'il a été capturé par ses ennemis. Mais en dehors, sa libération est au coeur des discussions et beaucoup espèrent le voir très vite mort plutôt que d'imaginer qu'il pourrait être libre une fois de plus et continuer sa quête de vengeance. Certains en ont décidé autrement et ont pris le risque de l'aider à s'enfuir pour empêcher sa mise à mort.

La servante qui fait suite au roman le boucher du même auteur, est un bon roman de fantasy. L'univers décrit par Olivier Gay m'a beaucoup plu même si je n'ai pas eu l'occasion de lire le précédent tome, je ne me suis pas sentie perdue ou dépassé par les événements puisque l'auteur nous offre des petits rappels via les discussions de personnages pour comprendre ce qui se joue sous nos yeux. On a beaucoup d'actions et dès les premières pages, de sorte qu'on ne se repose pas et qu'on découvre vraiment des personnages vivants et qui se battent pour survivre ou pour leur conviction. Pour le coup, Rekk lui se bat pour venger la mort de sa fille et on le sent très fragile physiquement et psychologiquement depuis qu'il a été torturé et fait prisonnier.

La plume d'Olivier Gay permet de se sentir à l'aise très rapidement. Les descriptions sont judicieusement dosées, de telle sorte qu'on visualise ce qu'on lit sans pour autant être submergé par les détails, chose que l'on peut trouver souvent en fantasy et qui soit fonctionne chez le lecteur, soit le rebute. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est digne des romans de Gemmell, je n'ai pas trouvé ce même punch au niveau des héros masculins d'Olivier Gay, mais je dois bien avouer que son héroïne Shani possède toutes les qualités que j'apprécie chez une héroïne. Shani, cette simple servante qui va très vite devenir une véritable combattante et qui va découvrir les peines de coeurs et la perte douloureuse de personne qu'elle aime. Son changement est perceptible et on voit très vite qu'elle va devenir une mini Rekk.

Certaines séquences sont d'ailleurs assez tristes et la survie de nos héros est au coeur de ce roman. Je regrette juste de ne pas avoir pu vraiment m'attacher aux personnages que j'ai trouvé trop lisses (sauf Shani et Rekk) trop effacé par rapport à ce duo atypique que forme le boucher et la servante. Ce fut tout de même une lecture fort plaisante, que je recommande aux amateurs de fantasy sans souci !

Chronique de Louve
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dimanche 9 mars 2014

Nosfera2 de Joe Hill

Année d'édition : 2014
Edition : JC Lattès
Nombre de pages : 617
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Horreur et fantastique sont des mots presque trop simples tant l’univers de Joe Hill nous plonge dans un maelström de sensations envoûtantes. « L’innocence » de ses personnages confrontée à des situations profondément dérangeantes crée un climat qui vous hante longtemps après la lecture.

Il suffit que Victoria monte sur son vélo et passe sur le vieux pont derrière chez elle pour ressortir là où elle le souhaite. Elle sait que personne ne la croira. Elle-même n’est pas vraiment sûre de comprendre ce qui lui arrive.
Charles possède lui aussi un don particulier. Il aime emmener des enfants dans sa Rolls-Royce de 1938. Un véhicule immatriculé NOSFERA2. Grâce à cette voiture, Charles et ses innocentes victimes échappent à la réalité et parcourent les routes cachées qui mènent à un étonnant parc d’attractions appelé Christmasland, où l’on fête Noël tous les jours ; la tristesse hors la loi mais à quel prix…
Victoria et Charles vont finir par se confronter. Les mondes dans lesquels ils s’affrontent sont peuplés d’images qui semblent sortir de nos plus terribles cauchemars.




Un grand merci aux éditions JC Lattès et à Louve du forum Mort Sûre pour ce partenariat qui fut dense mais plaisant du début à la fin.

Victoria McQueen est une gamine de 9 ans lorsque son père lui offre un Raleigh,  un vélo masculin bien trop grand pour elle. Grâce à lui elle se sent libre, aérienne et loin de tout ennui familiale. Jusqu’au jour où sa mère perd un bracelet, une nouvel fois le conflit entre ses parents éclate. Elle fuit le domicile et pédale de plus en plus vite jusqu’à se retrouver devant cet ancien pont en bois et en piteux état, la soif de sensations sera plus forte ce jour là et Vic le traverse malgré les interdictions. C’est alors qu’elle se retrouve dans un endroit à 60 kilomètres d’où elle vient et retrouve ce bracelet perdu. Le retour sera douloureux et fiévreux et Vic sera perdue dans ses délires pendant quelques heures… Depuis lors, régulièrement ce pont lui apparaît et lui permet de retrouver tout objet ou être perdus. Charles Manx est un être au gabarit hors norme, gigantesque, semblant si vieux et inquiétant. A bord de sa voiture ancienne, une Rolls-Royce de 1938, il parcourt les Etats d’Amérique sur fond de musiques de Noël en quête d’enfants qu’il estime condamnés par leurs parents. Il souhaite les sauver en leur offrant le plus merveilleux des cadeaux : la jeunesse éternelle et un univers où chaque jour Noël est fêté : Christmasland. Vic se retrouve à 17 ans confrontée à Charles Manx, en quête de danger, son pont l’a menée tout droit à son repère : la maison de SangtaClaus. Malgré une confrontation qui aurait du coûter la vie de Vic, celle-ci s’enfuit et est sauvée in extremis par Louis, un motard obèse. Charles Manx est arrêté pour enlèvement et pédophilie, pendant 10 ans il sera incarcéré et sombrera dans le comas jusqu’au jour où il s’enfuit de la morgue, une vengeance en tête : détruire celle qui à nuit à "ses enfants" et à lui-même.

C’est un roman dense et riche que nous propose là Joe HILL. Un monde où l’innocence enfantine des personnages est saccagée par un côté horrifique et profondément tragique. S’inspirer d’une fête familiale, gaie et lumineuse qui inspire trêve et échanges sociaux pour en faire un roman fantastique horrifique, rend ce livre encore plus profond et intense. Cela donne une raillerie méprisante très osée ! C’est ce fond qui fait toute la force du livre car il est manifestement très réussi. On ne peut malgré tout pas s’empêcher de penser aux références des romans de son père, Stephen King, la Rolls – Royce notamment nous rappelle Christine. L’auteur a une écriture efficace et un style unique. Il se lit aisément et instaure un confort de lecture délectable. Les chapitres sont découpés de manières originales, les phrases ne sont souvent pas terminées pour l’être ensuite par le titre du chapitre suivant. Plutôt ludique et dynamique, cela incite à poursuivre inévitablement la lecture : un rendu addictif intelligemment mené.

Les personnages sont plutôt bien travaillés même si on peut leur reprocher de ne pas être véritablement originaux mais d’être un peu clichés. Vic est une jeune femme qui a des problèmes familiaux et qui aura une vie ratée à cause de son Raccourci, une vie de malade mentale sous traitement et débridée ; alcool, drogues et tatouages, mais néanmoins forte d’esprit pour sauver son fils. Une véritable "Sarah Conor" littéraire. Charles Manx, est un personnage âgé, filiforme, grand et au nez crochu. Il est douteux, perdu dans ses idéaux incroyables, il croit vraiment faire le bien en enlevant ces enfants et en les transformant en ces choses sans nom. Un être perdu dans ses délires et dépourvu de toute humanité. Un vrai méchant ! Wayne, le fils de Vic est un enfant intelligent qui se pose les bonnes questions et trouve les bonnes réponses. Il tente de résister à l’attrait inévitable de la Rolls-Royce et à la transformation qu’elle induit sur ces enfants enlevés. Les personnages secondaires sont aussi intéressants mais également un brin caricaturés ; Lou, un geek obèse, fan de comics est un gentil un peu benêt, mais il vous surprendra ! Bing est le parfait pervers, un homme-enfant aimant entretenir sa maison, vivant sa vie de solitaire mais qui cache des secrets macabres dans sa cave… Malgré la caricature et le manque d’originalité cela fonctionne. J’ajouterai tout de même un petit bémol pour certaines longueurs et des impressions de "fin" avant l’heure qui ont un peu terni ma lecture sans la rendre désagréable.

L’auteur nous transporte donc au travers d’une épopée sur la route Saint Nicolas mêlant psychologie humaine, pouvoir de l’esprit, limite de l’imagination, prix à payer pour un don hors norme et humanité perdue. On n’est pas vraiment sûr jusqu’à la fin qu’il s’agit de réalité, de rêves ou de délires de personnages, les uns et les autres étant étroitement liés. Cette fin d’ailleurs, explosive et plutôt inattendue, nous contente pleinement.

Amateurs du King, rués vous sur ce roman car il est évident que Joe Hill est le digne héritier de son père !
 
Chronique de Walkyrie