jeudi 3 octobre 2013

Mordred de Justine Niogret

Année d'édition : 2013
Edition : Mnémos
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Oyez la sinistre et triste histoire de Mordred, le chevalier renégat.

La légende veut que Mordred, fruit des amours incestueuses d’Arthur et de sa sœur Morgause, soit un traître, un fou, un assassin. Mais ce que l’on appelle trahison ne serait-il pas un sacrifice ?
Alité après une terrible blessure reçue lors d’une joute, Mordred rêve nuit après nuit pour échapper à la douleur. Il rêve de la douceur de son enfance enfuie, du fracas de ses premiers combats, de sa solitude au sein des chevaliers. Et de ses nombreuses heures passées auprès d’Arthur, du difficile apprentissage de son métier des armes et de l’amour filial. Jusqu’à ce que le guérisseur parvienne à le soigner de ses maux, et qu’il puisse enfin accomplir son destin.




Même si Mordre le bouclier m’a un peu moins enchantée que Chien du Heaume, leur lecture m’avait plongée si efficacement dans son univers médiéval que je ne pouvais que me jeter sur l’occasion de lire Mordred (grâce au partenariat de Mort Sûre avec les éditions Mnémos, merci encore).
 
Mordred, c’est pour moi une plongée vers les Arthuriades, des souvenirs de Marion Zimmer Bradley avec son cycle d’Avalon (je vous en parlerai peut-être un de ces jours) ou encore du superbe film Excalibur. Sur une note plus humoristique, c’est aussi Monthy Python Sacré Graal ou Kaamelott. Ces légendes ont été tellement déclinées qu’il est impossible d’être exhaustif en la matière.
 
Et pourtant, Mme Niogret parvient encore à surprendre. Tout d’abord, comme le titre le suggère, elle aborde la légende par le personnage de Mordred (prétendu fils illégitime d’Arthur avec sa sœur Morgause/Morgane). Ici, pas de polémique sur la filiation du personnage. Le père n’est jamais évoqué. Une lecture entre les lignes pourrait y faire penser, mais c’est ténu. L’ensemble reste cohérent avec un simple rôle d’oncle. L’approche est celle des sentiments, des douleurs des personnages, de leurs relations avec les autres et leur environnement, de l’imprégnation, du lien avec la terre et le sang. Une mention particulière pour l’approche surprenante du personnage de Guenièvre (la femme d’Arthur) au moins aussi plausible que l’idée classique qu’on s’en fait, mais osée.
 
Avec une écriture toujours aussi poignante et tranchante, l’auteur par des effets de flash-back, nous présente des tranches de vie de Mordred. Tout y est réinterprété : son éducation avec Morgause, son lien avec Arthur, son développement, ses blessures et bien sûr les motivations au meurtre, comme une action de grâce, d’Arthur. Il n’est pas question de conquête ou de graal, peu de chevalerie, mais de vérités brutes, de celles qui laissent un goût de sang en bouche. Mme Niogret est en cela fidèle à elle-même.
J’ai lu par ailleurs sur  la toile que certains trouvaient l’ouvrage trop court. Je le trouve pour ma part d’une longueur parfaite. J’ai l’impression qu’ils voulaient plus d’Histoire, plus d’Arthur, de Lancelot… De mon point de vue, ils sont passés à côté de l’objectif de l’auteur. Le sujet est bien Mordred, son personnage, ses motivations. Et sur ce point-ci, j’ai reçu un éclairage qui m’a parût assez complet. 
 
Je vous recommande donc fortement cet ouvrage. Je crois bien que je vais me l’acheter en version papier pour le garder dans ma bibliothèque (dilemne en cette période où j'essaie de faire place nette). Attention tout de même, ce n’est pas une introduction à la légende d’Arthur. Donc évitez de le mettre dans des mains trop jeunes.
 
Petite question à l’éditeur, si jamais il/elle lit ces lignes : Pourquoi avoir changé la couverture dans la version numérique ?

chronique d'Alice

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