mercredi 14 août 2013

Les Six Royaumes, tome 2 : La Maison des Mages de Adrien Tomas

Année d'édition : 2013
Edition : Mnémos
Nombre de pages : 440
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Quand le Bien et le Mal n’existent pas, seuls restent les choix.

Tiul est le plus mauvais étudiant de La Maison des mages, plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde.
Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons.
Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs.
Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime.
Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le deviennent jamais.
Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l'univers.
C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.


Tiul est étudiant à la maison des mages. Le jeune homme préfère toutefois s'enivrer et profiter de la vie plutôt que d'étudier. Il est d'ailleurs un peu la brebis galeuse de la maison des mages et cela ne le gène pas tellement. Lorsqu'il fait la connaissance d'Anthalus, un nain mercenaire qui ne vit que grâce aux contrats qu'il accomplit pour la maison des mages, un fil se tisse entre eux, tandis que leur entente n'est pas au beau fixe.
Pendant ce temps, Quiruë, dernière elfe clairvoyante, se voit confier une mission de la plus haute importance. Il lui faut trouver son champion, celui qui l'aidera à mener à bien sa quête, soit protéger un enfant qui permettra de sauver le sixième royaume.
Car la maison des mages se prépare à éradiquer tout peuple non humain pour devenir l'entité la plus puissante de tout le territoire.

J'avais adoré la geste du sixième royaume, premier tome des Six Royaumes. Le coup de coeur ne se confirmera cependant pas pour cette suite, que j'ai pourtant bien appréciée. Adrien Tomas nous propose une nouvelle intrigue au sein de son univers. Intrigue qui n'a rien de bien innovante puisqu'il s'agit comme dans bon nombre de roman de fantasy d'une éternelle guerre entre plusieurs entités qui se battent la domination d'un royaume, mais aussi de plusieurs peuples qui cherchent à défendre leur Esprit. Du coup, j'ai un peu été déçue de ce fil directeur. Même si les rebondissements sont bien présents et que l'épopée est intrigante, on nage dans un fil assez commun et presque déjà vu (guerre, prophétie...) . L'atout de ce second opus ce n'est donc pas l'intrigue, mais plutôt le style de l'auteur et la multitude de personnages, choses qu'il a l'air d'apprécier.

La plume d'Adrien Tomas est toujours aussi fluide, limpide, addictive. On apprécie de le lire et d'être emmené avec lui. Les descriptions sont soignées, justes et permettent une bonne visualisation des scènes et personnages. Une excellente chose donc.

Ma lecture du premier opus datait certes un peu, mais j'ai pu toutefois réussir à faire le rapprochement avec certains événements et personnages qui sont évoqués dans cette suite qui n'en est pas vraiment une, puisque je pense que la maison des mages peut se lire indépendamment du fait que cela se situe des années plus tard (des siècles même, si ma mémoire est bonne) et que les personnages sont tout nouveaux (excepté Moineau qui réapparait dans ce deuxième opus).

Concernant les personnages, j'ai trouvé qu'ils étaient tous crédibles et visiblement bien travaillés, mais parfois un peu trop nombreux. Ceux qui n'interviennent qu'une fois ou deux n'aurait pas vraiment, à mes yeux, mérité d'avoir des chapitres les concernant, puisque personnellement, ça m'a un peu coupée dans ma lecture, qui fut assez longue en plus (5 jours). Je pense par exemple à Noix-de-fer, personnage que je n'ai pas réellement su cerner et qui n'a à mon sens pas vraiment apporté grand-chose au roman. L'évoquer via les autres personnages aurait été suffisant. Il en est de même pour Iseline qui m'a agacée à chacune de ses apparitions pour son côté superficiel et trop sûr d'elle. Certes son dernier passage apporte un certain côté dramatique au roman (événement auquel je ne m'attendais pas!), mais je n'ai pas accroché avec elle.

Le problème avec des romans qui utilisent trop de personnages, c'est que j'ai tendance à vite m'ennuyer avec ceux qui n'arrivent pas à me captiver, tandis que je dévore les chapitres sur mes personnages chouchou et fort heureusement il y en a eu ! Tiul par exemple m'a complètement conquise. J'ai adoré ce mage au tempérament si différent de ceux de sa classe sociale. Légèrement alcoolique, trouillard et profiteur, il se montre sournois et drôle et j'avoue que je n'ai eu quasi qu'une seule envie dévorer chaque passage qui le concerne ! Alishr est aussi un personnage que j'appréciais jusqu'au moment où l'esprit du Loup vient en lui. Après cela, j'ai ressenti une baisse d'intérêt pour ce jeune héros tandis que la salamandre de givre prenait plus d'ampleur dans le roman. Pour Anthalus, je suis mitigée. Même s'il ne reste qu'un mercenaire qui travaille pour le plus offrant, il a parfois eu des réactions que j'ai grandement aimé et qui l'ont presque rendu chevaleresque.

La gent féminine n'est pas en reste puisqu'Esmée par exemple m'a conquise également par son courage, la force de ses convictions et sa fidélité, tandis que Quiruë se montre faible, un peu trouillarde et sans trop de caractère. Cependant, sa tâche est difficile et on ne peut que compatir de tout ce qu'elle va endurer pour protéger cet enfant.

La maison des mages est donc un bon second opus. Pas aussi fort que son prédécesseur, mais toutefois agréable à lire, il plaira sans souci aux amateurs de fantasy classique qui aime les héros qui n'en sont pas, les personnages multiples et les guerres ancestrales.

Toutefois, mon dernier mot serait pour demander à l'auteur s'il envisage un roman intégralement sur Tiul, parce que j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce magicien qui par certain côté m'a fait penser à Rincevent dans les annales du disque monde.

Chronique de Louve

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