jeudi 12 juillet 2012

Masky de Viviane Etrivert

Année d'édition: Novembre 2011
Editions : argemmios

Nombre de pages : 326

Quatrième de couverture:
An de grâce 1599. Renaissance tardive.
Au carrefour des influences slaves et germaniques, alors que les guerres de Religion persistent à déchirer l'Europe, la Moravie conserve ses traditions d'un autre âge et sa mémoire païenne, dans une paix fragile.
Mais là où les femmes se rassemblent pour se transmettre le vieux savoir, au travers de gestes immuables, certains hommes ont beau jeu de parler de sorcellerie et de brandir un terrible ouvrage : le Malleus maleficarum.
Noël approche. À Ostrov, on se marie. Dans les rues de Velky, les barbora distribuent des cadeaux et la troupe des loups-garous, bruyante et paillarde, fait charivari.
Neige et tempête. Dans les bois, près du Rocher de l'Ourse, rôde un inquiétant loup gris à trois pattes. Et un moine étrange va et vient, demandant aux passants pétrifiés si son hurepiau lui sied bien.
La fête peut-elle se poursuivre, quand des crimes se commettent dans l'ombre ? Et que faire, quand la Justice tombe soudain entre les mains d'un sinistre individu ?
D'abord, répondre à la question que tous se posent : qui a tué le juge Michna ?
 
 
« Masky » de Viviane Etrivert est un roman à la fois historique et fantastique nous racontant l’histoire des habitants d’un petit village de Moravie nommé Velky. C’est dans le contexte historique du début de la Renaissance, durant la période de Noël que se déroule ce roman. Nous rencontrons dans ce paysage enneigé de nombreux personnages, dont Marie, jeune fille qui vient de se marier à Vaclav, fils de Léna, vivant sur la colline d’Ostrov. Le soir du banquet, le juge Michna est assassiné, près du Rocher de l’Ourse sur le chemin liant Ostrov à Velky. Un autre juge, personnage anciennement bannis du village, refait surface pour le remplacer et les évènements étranges continuent. On dit qu’ils sont l’œuvre d’actes de sorcellerie, la chasse aux sorcières commence dans ce village jusqu’alors paisible et sans histoires.

Je commencerais d’abord par la couverture qui m’a séduite dès le premier coup d’œil, je ne peux que féliciter Krystal Camprubi pour ce magnifique travail, elle a réussit par le biais de son illustration à intriguer le lecteur bien avant qu’il ne lise le résumé et à l’émerveiller encore en découvrant de quelle coutume il s’agissait à la lecture du roman.

Ce livre m’a beaucoup surprise, je n’aurais pas cru qu’il serait aussi intéressant et complet. A la lecture du résumé je m’attendais plutôt à quelque chose de simple alors qu’en fait on se rend compte, surtout à la fin du livre, qu’il y a eu un réel travail historique derrière ce livre que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Rien qu’avec les diverses citations d’auteurs, et les phrases écrites en latin puis retranscrite en français, Viviane Etrivert montre à ses lecteurs qu’elle a pris le temps de bien travailler l’aspect historique de son roman.

Tout commence par un bref résumé des personnages avant le premier chapitre afin de nous guider dans notre lecture et de ne pas nous perdre dans tous ces noms aux accents slaves et germaniques. Une aide précieuse qui s’est révélée bien utile au début de ma lecture. Il m’a juste suffit de faire un petit aller-retour au menu des personnages pendant les quelques premières pages pour ensuite bien les connaitre et faciliter ma compréhension des liens entre les différents protagonistes de l’histoire. Les petites astérisques pour nous préciser la prononciation des noms de certains d’entre eux se sont également avérées bien commodes. L’auteure a su me guider au début de la lecture, un geste que les lecteurs ne peuvent qu’apprécier !

J’ai beaucoup aimé les lieux que nous découvrons grâce au roman. Un petit village enneigé, un bois environnant aux lieux magiques ….. Tout ceci m’a apporté un sentiment de bien-être lors de ma lecture, bien au chaud dans un plaid à coté d’un poêle crépitant, je m’imaginais qu’en dehors de chez moi il neigeait, ce qui était très agréable. J’étais complètement dans le roman, j’ai tout de suite réussis à m’y projeter. Une lecture qui est donc idéale pour l’hiver, comme j’ai pu le constater.

En ce qui concerne l’histoire à proprement parler, elle est dès le départ très intrigante avec ces meurtres, ces coutumes, le tout accompagné par de la magie. Un début très prometteur et une histoire qui a su me séduire tout au long du roman.

Dès l’arrivée du nouveau juge, la vie à Velky change du tout au tout, la population se méfie de tout le monde, les phénomènes étranges se multiplient, et une terrible chasse au sorcières commence. Grâce à ce livre j’ai pu revivre une période sombre de la fin du Moyen-âge où toute personne soupçonnée de sorcellerie par la rumeur ou par le bon vouloir d’un prétendu juge était condamnée. J’ai aussi appris de nombreuses choses sur le sujet, comme l’existence d’un livre terrible : le Malleus Maleficarum (« le marteau des sorcières») écrit par Henri Institoris et Jacques Sprenger en 1486 qui était interprété au pied de la lettre pour savoir reconnaitre une sorcière et donc accuser sur des indices totalement farfelus des personnes innocentes. J’ajoute également que j’ai complètement adoré les différentes fêtes païennes que j’ai pu découvrir à travers le roman.

Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié fut la diversité des personnages. Il y en a de tous les âges, de toutes les croyances, et de divers métiers. Du curé du village en passant par la jeune mariée Marie et sa belle-mère Léna. Je me suis attachée à la plupart d’entre eux, même si j’avoue avoir une petite préférence pour Marie. Tous, même les plus anodins ont leur rôle à jouer dans cette histoire, et ce n’est qu’à la fin que nous comprenons tout, le passé de certains comme les secrets des autres.


Masky est donc un roman à la fois enrichissant et agréable à lire où l’historique se mêle à merveille au fantastique, pour le plus grand bonheur de notre imaginaire comme de notre culture. Un livre que j’ai lu très rapidement car je ne voulais et ne pouvais pas m’arrêter. Je garde un très bon souvenir de cette lecture, et je la recommande à tous, car vous ne pourrez qu’apprécier comme moi le talent de son auteure et la magie de son intrigue.
Chronique de Esméria
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire